30.1.07

 

Mardi 30 janvier


Antoine a désiré que nous fassions une soirée performance ce prochain vendredi. OK! malgré ma position de réticence, car je n’aime pas la performance pour la performance.
J’expose moi-même rarement, mes expositions en règle générale depuis quarante ans que je travaille, doivent respecter le public convié, «montrer» un vrai travail neuf. Et…….appesanti!
L’art n’est pas fait pour trouver des clients, mais pour être sa fonction vitale, l’expression de ce que nous sommes capables d’inventer, de découvrir, de réaliser, avec son ingrédient principal, le plus sincère et le meilleur de nous-même. Et cela ne se fait en aucun cas en cinq minutes.
Ce que je vais montrer vendredi est une avancée tout à fait nouvelle dans mon travail, ce n’est pas la finalité du résultat vers lequel je tends. Ce n’est pas prêt. Reste à réaliser : le montage anarchique et perturbateur! ( the most important).
Hier Pierre A. avait des craintes par rapport au jugement des céramistes sur les réalisations techniques pures dans les couleurs et les cuissons. Il est interdit de critiquer ! (pour l’instant).
Je l’absous, c’est ma prise de risque de lui désobéir parfois et de faire des sûrs ajouts risqués.
Ma technique propre est faite essentiellement de sûrs ajouts.
J’ai souvent expliqué que la qualité de mes réalisations, dépendaient généralement des sûrs ajouts multiples.
En peinture à l’huile j’applique une couche de bleu, puis dessus une couche de rouge si bien que lorsque j’interviens pour sculpter la pâte, le bleu transparaît sous le rouge en double !
Pour être conforme, j’eusse dû, faire des essais sur échantillon, avant que de n’appliquer des mélanges de couleurs sur la petite fresque, si bien que j’appréhende la surprise, à la sortie de cuisson demain.
Mais elle pourra être positive ! Elle sera positive de toute façon.
Cette résidence « danielle jacqui » doit absolument aller dans le sens de l’art brut, et si je comprends les impératifs du feu etc… Nous devons tendre, je pense à la réalisation d’une œuvre d’environnement singulier et pour l’heure tout, y compris et surtout « l’Atelier doit être
Pensé « art brut ».
J’aimerais que les palettes, Pierre, ne soient pas des palettes mais des formes brutes et brutales.
Si on coule de la porcelaine, « Domi », je préfèrerais un moule abrupt, qu’un masque classique.
Enfin, nous avons deux jours pour tout préparer, Antoine, Karine, Murielle, Daniel. J’aimerais que nous puissions nous y consacrer entièrement, afin que ce soit réussi. Daniel il faut du fil de fer ou laiton pour attacher au grillage. Merci à tous.

26.1.07

 

Jeudi 25 Janvier



Sortie de la cuisson émail avant hier. C’est beau! les coulées de pâte de verre sont magnifiques, le bleu turquoise est splendide, et en même temps je ne suis pas satisfaite.

Je me suis trop pressée lors de la mise en couleur.

Je ne pardonne pas l’a- peu- près, à personne en quoique ce soit, et à moi-même moins qu’à quiconque.

Il y a une largeur de cerne vert, bien trop importante d’autant que ce vert ne me ressemble pas. Peut-être pourrait-on inventer un vert avec une base de turquoise et de jaune citron ou autre.

J’ai besoin de l’estomper, entrecouper d’or. Alors sans doute deviendra-t-il un avantage.

Je suis en train, bien entendu, de pratiquer une autocritique positive de mon travail, pour ma réflexion et l’amélioration de l’œuvre. Je ne suis pas à dire que mon travail est nul.

Quand je travaille chez moi, je peux me relever la nuit pour aller voir et juxtaposer mes pensées avec la réalité de l’œuvre.

Là, la coupure me gêne terriblement.

A priori dans la nuit je déplaçais la pièce ventrue, en socle, et je n’aurai la vérification de cette vision qu’en arrivant ce matin aux ATN.

Les jaunes, devraient être plus forts, plus recouvrants et surtout je devrais utiliser davantage le blanc qui lui, sort très bien. A moins, que de n’essayer de mettre du blanc sous le jaune ou de pratiquer un mélange « jaune et blanc ». En parler avec mon « expert ».

Je manque de culture émaillage et j’avance avec les yeux du merveilleux et savant et sérieux et consciencieux Pierre A qui expérimente tout autant que moi notre collaboration.

Pierre est arrivé l’autre matin avec un bouquet de mimosas, et cela m’a beaucoup touché.
Cela donne une dimension humaine à une relation qui a, à voir le plus souvent avec le « religieux » de la passion artistique.

D’ailleurs lorsque l’on attend une sortie de four aux ATN, on a l’impression que tout le monde est dans la mystique des initiés, « terre- feu », c’est beau à vivre.

Pierre est tout de suite allé voir ce mordoré trouvé chez les « C » et l’ayant trouvé compatible avec la cuisson « or » en a ramené.

Je l’ai passé abondamment, sur les parties vertes exagérées, j’espère, pas trop, et nous sommes dans l’inconnu des réactions…… peut-être un vert mordoré?...Attendons la suite.

Hier matin je me suis prise pour « l’invincible »!

J’ai monté une sculpture sans support interne pensant qu’elle allait résister au poids de la terre surajoutée verticalement,avec seulement des affaissements normaux voir surprenants

C’était, présumer gagnant à tort, du hasard.

La pièce s’est effondrée vers midi et j’étais folle de rage.

Je suis très mauvaise perdante..


 

Mercredi 24 Janvier


Une cuisson haute température a débuté lundi. J’avais dit à Pierre A. que je serais prête pour onze heures, mais c’est plus long que je n’imagine cette mise en couleur et j’ai stressé pour finir avant midi.

J’espère que la qualité du travail n’en souffrira pas. Haute température deux jours d’attente. Résultat pour ce matin.

Nous avions sorti une cuisson de biscuits préalablement, dont la fresque de carreaux en relief, et je devais la mettre en couleur hier.

Mais je me suis encore dissipée et j’ai voulu faire une nouvelle grande pièce.

Je n’avais plus de rouleau pour mettre en forme et j’ai décidé de la monter sans appui intérieur.

Je voulais une pièce non pas en demi- diamètre mais en circonférence totale et refermée sur elle-même.

J’ai placé la feuille de terre molle à la verticale et refermée sur elle-même.

Elle s’est effondrée à l’avant formant une sorte de bourrelet ventru très agréable et un nez.

J’ai donc conservé et même accentué cet accident et réalisé un visage qui a l’air de sortir d’un conte magique et je l’ai agrémenté d’une couronne haute qui offre un intérieur en creux d’où pourrait sortir ensuite un personnage longitudinal qui reste à créer ce matin.

Entre midi et deux j’avais recouvert mon travail, de papier humide pour éviter le séchage et lorsque je suis revenue, la terre s’était fendue, effondrée, et j’ai dû reprendre une grande partie du travail!

Je dessinais hier soir à la maison et je ne cessais en même temps d’imaginer la pièce qui pourrait supporter ma réalisation c'est-à-dire être en dessous.
J’ai pensé à des sortes de tubes superposables, plus larges à la base et qui iraient se rétrécissant vers le haut, dans lesquels je pourrais opérer des fenêtres habitées par des personnages, animaux ou des fleurs.

Il me tarde d’être aux ATN, pour voir le résultat de la cuisson émail vert jaune bleu turquoise, et pour continuer ma création.

Mes mains vont de mieux en mieux. C’est un miracle.

Quand j’ai commencé « les ATN », je n’en parlais pas, et mes superstitions aidant, je ferais sans doute mieux de me taire, j’étais convaincue dans mon for intérieur, que j’accomplissais une œuvre ultime et que je devais me dépêcher pour en faire le plus possible.


25.1.07

 

Lundi 22 Janvier




Texte de Pierre Architta :

J’ai vu la pièce réalisée en orange avec le sur lignage or, a chaque sortie de four , je suis surpris par le résultat céramique. La magie du feu a opérée. L’émail de haute température prend une vie intérieure que n’a pas la glaçure de basse température, plus molle à cause, peut être du plomb. La cristallinité de la couverte donne une force à la matière. La couleur prend une intensité lumineuse. L’or est venu éclairer la surface avec délicatesse, sans plus, juste « flashy ». Délicatesse de Danièle qui l’a déposé du bout du pinceau, à main levée. Cuisson rapide : 3 heures à 750 ° sans palier de fin de cuisson


Les violets coulent encore trop, bien que Danièle soit satisfaite, je n’en suis pas tout à fait content. Il me faudrait revoir l’eutectique de ma couverte, augmenter le point de fusion, pour diminuer la viscosité de l’émail. J’ai travaillé la formule unitaire :

0.30 K2O 0.40 AL2O3 3.60 SIO2 + oxydes colorants

0.70 CaO

Variant la quantité de silice jusqu’à 0.40 molécules gramme pour 1265° de montée en température sur 10 heures de cuisson.

Bonne recette, bons résultats, mais complexe à utiliser pour un peintre, car je ne citerais pas ici tous les calculs qui suivent cette recette.

Puis je suis passé à un travail simplifié de mélange de couvertes, la question qui se posait était de concevoir un émail qui fonctionne comme si un peintre se rendait chez son marchand de couleurs. Pour un peintre à l’huile, il demanderait de la térébenthine, un médium, des couleurs, du siccatif. Donc je remplace tout ça par de l’eau additionnée de colle et de floculent, de la couverte alcaline comme fondant, couverte de grès comme médium, oxyde colorants pour la couleur. Le feu servant de siccatif.

Donc il me faudrait recomposer le mélange de mes couvertes, ce qui demande encore quelques pesées, en sachant que chaque oxyde peut lui-même faire baisser le point de fusion de la couverte.

Simple, mais long travail de laboratoire, qui me place dans la peau du peintre de l’époque où chacun fabriquait ses recettes dans son atelier. Au fond n’est ce pas cela le travail de la haute température ?

Je me languis de sortir du four la pièce avec les verts…

……


23.1.07

 

samedi 20 Janvier


J’étais totalement épuisée en rentrant hier soir.

Je me suis allongée et endormie directement.

La veille, Pierre A. avait dit que si je voulais, je pouvais faire une sculpture à la verticale. Il avait précisé que nous pouvions ne pas mettre les étagères, et positionner la pièce en hauteur.

Cela m’avait empêché de dormir tant j’avais envie de réaliser ainsi.

En arrivant aux ATN, j’ai travaillé une heure sur la mise en couleur émail de la prochaine cuisson haute température et je n’ai pu me défendre d’interrompre et de me mettre à faire ce dont j’avais rêvé.

Il a été nécessaire d’utiliser 2 pains de terre complets pour faire d’un seul bloc une œuvre aussi importante.

J’ai couché ma pâte en plaque sur le gros tube et j’ai travaillé en hauteur approximative par rapport à la porte du four.

Ce dernier était fermé et terminait sa descente en température par rapport à la troisième cuisson de l’œuvre à dominante orange au sujet du sur lignage à l’or ( 700°).

J’ai travaillé en tension et en force sur un personnage qui s’est tout de suite trouvé sympathique.

Si sympathique que je me propose d’en fabriquer une armée.

En tension à cause des limites d’horaire. En force car les sur ajouts de pâte en feuille, nécessitent des grands efforts pour les coller sans risquer qu’ils ne se détachent ou explosent dans le four.

Ce travail était terminé lorsque je suis partie mais je l’ai protégé du séchage afin de pouvoir vérifier tous les points de collage lundi matin.

Nous avons sorti du four en début d’après- midi, la pièce orange dans son ensemble.

Je suis enchantée.

Les filets or sont très flash comme j’ai envie qu’ils soient.

Ils sont épais : je ne réalise pas des tasses en porcelaine, mais des œuvres qui vont être regardées à distance!

Le « orange » est sorti renforcé s’il se peut : je suis « aux anges »!

La nouvelle mise en couleur est à dominante, vert, bleu turquoise, sur fond jaune, mais je n’ai pu m’empêcher d’adjoindre quelques points rouges.

Je ne sais pas encore si je vais faire un cerne violet ou si je vais m’en tenir au vert foncé. Je n’ai pas encore pris de décision.


 

vendredi 19 Janvier

Vendredi 19, 22 heures…19.

Avec Danielle, le hasard est impossible.
Aujourd’hui une tête de « Pan » rouge version taurine, de sa magistrale
beauté, imposante majesté pour qui je me serais damnée, (Danielle m’a dit
que cela n’était pas nécessaire) gisait là sur une des tables chirurgicale,
démembrée, nouvelle née, sanglante…
Ce matin, j’ai fait le déménagement d’un Abbé du prieuré ST Julien, il y
avait des tas de linge brodés…. Déjà je savais que Danielle, en ce jour non
programmé était l’essence, la direction, l’orientation, tant elle émanait
dans l’univers du sens.
La maternité des ATN braillait de petits êtres malicieux, certains me
disaient : « Je suis pain de terre, ma Mie » ! Alors, ce n’était plus le
rouet de promesses mais le « four » aux fils d’or.
Je suis arrivée le jour de l’accouchement…. Dans les entrailles du « four »,

matrice :
Dame Polaire… L’étoile la plus brillante se voit attribuer un nom si froid ;

l’or du berger est la toison de son troupeau. Elle est née là, devant sa
génitrice : l’incubation réussite, elle est rivale du soleil.
Puis, l’embryon enfant « indigo » modelé passionnément, à qui l’on a dû
couper les pieds avant même d’incuber, car la matrice a ses mesures, elle ne

pardonne pas l’erreur !
Le clocher de l’église tinte et cela aussi est rigoureusement mesuré,
Danielle le sait :
Comprend celui qui veut entendre.
Il n’y a pas de « tic » sans le « tac »
Pas de création sans passion
Mais….
De tout mon cœur, Danielle
Inspiratrice
Solstice
Aujourd’hui « quelqu’un » a dit que tu avais des doigts de fée,
Ils sont les reflets de ton âme.
Je t’embrasse,
Claire.

18.1.07

 

Jeudi 18 Janvier


Fred me demandait l’autre jour comment il était possible que je puisse avoir conservé des souvenirs aussi lointains de mon enfance.

En ce qui concerne ce début de ma vie et cette année 1943 dont j’extrayais des bribes de mémoire je l’expliquais hier, il y a des choses marquantes dont je suis certaine, car justement, ce qui me paraissait important ne l’était pas forcément aux yeux de ma mère si bien qu’elle n’en parle pas. Ce sont donc des souvenirs propres, même s’ils sont reportés.

Je peux aussi faire des erreurs et avoir reconduit des histoires incertaines ou déformées. Nous parlons ici de ce qui habite mon cerveau d’artiste et fait partie intégrante de mon œuvre.

J’ai vécu la guerre avec toutes les terreurs ambiantes du moment et c’est forcément un amalgame de réalité et de choses reportées ou supposées.

La seule chose sûre, c’est qu’à la fin, j’étais obsédée par l’idée de ne pas savoir résister à la torture si j’étais mise en condition de devoir le faire. J’en faisais des cauchemars.

Ce voyage en train qui nous conduisit ensuite de Nice à Chaussin dans le Jura fait partie du récit de ma maman, il fut épique, mais je tente de ne pas la piller.

Et il faudra qu’un jour, ses récits soient publiés de telle façon que la saga se recoupe.

Ma mère dit, qu’elle m’avait intimé l’ordre de ne pas ouvrir la bouche durant tout le voyage,

Et qu’à ce niveau, j’avais appliqué la consigne à la règle.

Mes yeux d’enfant ne mesuraient pas le terrible, nous étions dans l’usuel, le quotidien.

Ma découverte de la gare de Toulon, est un souvenir propre, et c’est un souvenir ensoleillé.

Ensoleillé parce qu’il faisait soleil et que cela inondait la gare. Et aussi, parce qu’enfin je n’étais plus en pension, j’étais avec ma mère, et c’était merveilleux.

Ma mère ne parle pas de la gare de Toulon tant c’était ordinaire pour elle.


18 janvier bis.

Ma mère dans son récit parle des gares où il s’est passé des évènements angoissants.

Je me retrouve donc dans le couloir du wagon, à la fenêtre.

Je découvrais le haut parleur qui disait Toulon ….. « x » minutes d’arrêt………..Les voyageurs pour Marseille, Arles, Avignon…. Lyon……en voiture s’il vous plaît.

J’ai découvert les voyageurs dans tous les sens. Les bruits de la gare, les soufflements des trains, les sifflets du chef- de gare.

Il reste dans mon souvenir des gens qui vendaient des « trucs » pour manger ou boire, par les fenêtres aux voyageurs.
Mais je me demande ce qu’ils pouvaient bien vendre?

Revenons aux ATN. Hier, 17 janvier 2007, nous avons sorti la deuxième structure émaillée du four.

Le « ORANGE » est bien venu.

Le violet a coulé plus large que je ne voulais, je ne sais pas pour l’heure si c’est un imprévu bienvenu, acceptable ou un handicap à l’aventure de la création.

J’ai demandé à Pierre A. que nous tentions l’aventure du filet or, et il a accepté.

Nous devrons donc attendre une nouvelle cuisson à 100 degrés pour connaître le résultat.

J’ai imaginé pour l’avenir un creusement de sillon dans l’argile, pour pouvoir enfermer mes cernes foncés.

« Une chanson que braille une fille en brossant l’escalier me bouleverse plus qu’une savante cantate. Chacun son goût.

J’aime le « peu ». J’aime aussi l’embryonnaire, le mal façonné, l’imparfait, le mêlé. J’aime mieux les diamants bruts, dans leur gangue. Et avec les crapauds. »

Jean Dubuffet, 1945

Citation reçue en guise de vœu 2007 depuis « La Collection de l’Art Brut.


17.1.07

 

Mercredi 17 Janvier


Et comme j’avais envie depuis plusieurs jours de parler d’histoire à tous les sens du terme et de gare, je vais tenter de m’y employer.

Lorsque nous sommes revenus d’Anthéor, après le bombardement du viaduc, (ma mère dit dans son récit qu’en fait ce qui avait surtout été bombardé c’était la contrée alentour et qu’aucune pile du viaduc n’avait été véritablement endommagée). J’ai pris le train après la guerre et ce dernier ralentissait et traversait, précautionneusement, c’est tout ce que je peux en dire.


Nous avions été recueillis ma mère, mon frère, ma sœur et moi par sa meilleure amie, qui habitait dans un immeuble cossu du centre de Nice, pas loin de la gare (la grande gare).


Nous étions restés là, sans sortir quelques jours durant lesquels,


Ma mère nous avait remis en état d’hygiène, et avait confectionné quelques vêtements dans les habits des parents de son amie.


Elle avait fait pour elle- même, une robe très voyante à rayures oranges, vertes, jaunes, afin de se donner l’allure justement de quelqu’une qui ne se dissimule pas.


Ceci fait partie de mon souvenir propre, j’étais déjà attirée par les couleurs et cette robe me faisait rêver.


Pour moi elle avait réalisé une jupe plissée de couleur marron, dans le tissu qu’elle avait pu trouver, la pauvre.


Or, le marron ne fait pas partie de ma palette favorite.


J’utilise très peu, cette couleur.


En choisissant certaines couleurs culturellement obligées, pour les jeunes enfants, il semble que l’on influe indirectement sur leur goût propre. C’est mon explication de ce rejet anormal du marron.


Malgré la couleur, la jupe avait un avantage séduisant à mes yeux: je pouvais en tournant fort, la faire se soulever et la voir s’envoler autour de moi.


Les enfants ont un monde à part et se trouvant dans l’usuel, ne ressentent pas forcément, les angoisses des parents, surtout si ces derniers se veulent intelligemment rassurants.


Un soir, pendant notre séjour, il y a eu dans cette rue, ou dans cet immeuble une rafle.


Les tenants du système et leurs complices ont investi l’immeuble, appartement par appartement.


Lorsqu’ils ont frappé à la porte, l’amie de ma mère a ouvert et justifié de son identité. Je me souviens exactement de cela car je pense, notre émotion devait être à son paroxysme.


Mais tout s’est bien passé, et la porte s’est refermée.


C’est alors qu’une jeune femme et je crois son enfant s’est jetée par la fenêtre plus haut, et que les corps en tombant sont passés devant la nôtre.


Mais cela, a été raconté souvent depuis à la maison, et je ne sais plus en l’occurrence si cela tient de mon souvenir propre ou conjugué et reporté avec celui de ma maman. ( le départ, le train les gares, la suite, plus tard)……….


16.1.07

 

Mardi 16 Janvier


Une nouvelle cuisson à 1265° est en route dans le four.

Mercredi, après sortie de cuisson, je vais voir un peu plus clair, quant au montage d’une structure sur plus de 2m de hauteur.

Hier matin nous avons eu une première rencontre avec Philippe, le spécialiste en structure résine appelé par Antoine.

Une discussion très technique s’est déroulée entre le spécialiste, Pierre Architta, Antoine et moi-même.

Où il est question des formes désirées, des impératifs à prévoir, de préférence lors de la fabrication des céramiques, pour l’accrochage de ces dernières sur les structures.

Des impératifs exigés sur des textes à consulter ou à faire consulter quant à un accrochage éventuel sur un mur public.

De la consultation nécessaire d’un architecte qui s’implique.

Tout aussi bien que de détails tels les protections en plastique ou autre élastomère, entre les boulons de fixation et les céramiques.

Enfin de devis, de coût.

J’admire ces artistes si férus de technique, si sérieux et compétents qui m’entourent.

Tout cela est normal bien que pour moi contraignant.

Je suis en an architecture, en architecture déstructurée et tout tente de me ramener en architecture pure et dure.

Il ne faut pas que je perde mon âme dans cette dynamique contradictoire et ce n’est pas simple.

Nous avons tenté une palette d’essai Pierre et moi de couleurs posées sur les grés noirs.

Je vois bien la réalisation rouge lie- de- vin, posée sur les pavés noirs qui lui feraient cerne et de la couleur multiple dans les espaces de milieu.

J’ai réalisé les carrelages de fresque que je devais finir hier, y compris en travaillant chez moi le soir, plus la suite d’une pièce en cours, à terminer ce matin.

Enfin, je vais procéder à la mise en couleur émaillage, d’une nouvelle structure afin que dès sortie du four en route haute température mercredi, nous puissions avoir un plein de biscuit.

Récit de souvenir de gare remis à demain !..


15.1.07

 

Dimanche 14 Janvier

Samedi, j’étais invitée pour midi à l’Estaque pour une grillade sur la plage à l’occasion de l’anniversaire de Claire, l’amie très « très » chère.

Claire notamment, m’assiste en langue anglaise lorsque nécessaire, et travaille jusque par-delà l’Océan, lorsqu’elle est au Canada, à la traduction de mon roman « Swan story ».

Ce roman journal 2002, 2003, relate, ces années riches de ma vie, avec mon journal de création et de réalisation pour la grande exposition que j’avais réalisé au Centre d’Art Contemporain, Le Château des Adhémars à Montélimar.

Mon journal Américain n° 1 pour une résidence d’artiste : 5 semaines de réalisations à « Banana Factory »,Bethlehem Pennsylvanie. Et une semaine de voyage, invitée par Rosalie le long de la côte Est jusqu’à Raleight capitale de La Caroline du Nord.

Mon journal Américain n°2 : pour 4 semaines dans l’Etat de New York.

Je cherche mon éditeur, et je cherche le réalisateur et producteur de mon film! A ce sujet………. ;

Je n’ai pas pu répondre à l’invitation de Claire et Jean Michel car j’étais invitée chez des amies à Aubagne, et je ne pouvais 2 fois le même jour.
Mais bon Anniversaire ma belle et chère Claire, et bonne année à vous deux.

Juste pour ajouter que l’invitation à Aubagne était très réussie.
J’ai apprécié la chaleur du lieu et la soupe de marrons à la saucisse qui était une recette découverte pour moi. Et le pot au feu délicieux et bienvenu en cette saison.

Il faudrait raconter ces logements anciens dans le vieil Aubagne.

Ces logements dans les ruelles si belles de l’ancienne ville.

Ces maisons se déclinent sur plusieurs plans, trois étages ici en l’occurrence.

C’est une affaire pour grimper les étages journellement sans doute, mais cela permet de rendre cet escalier intérieur convivial.

J’espère que ces modes de vie passeront outre, le désir de modernisme de ces maisons ou appartements froids actuels, et susciteront toujours des amateurs.


 

Samedi 13 Janvier


L’autre soir, cherchant à entrer moi-même texte et document sur mon blog, j’ai fait une mauvaise manip et sans doute effacé tout le début.

Quelqu’un peut-il venir m’apprendre à faire la manip.

Il y a des trucs où l’autodidacte a besoin d’apprentissage tout bêtement.

Cet échec quotidien me stresse et nuit au calme nécessaire à ma création.

Aujourd’hui je vais finir la mise en couleur de la structure en cours avant émaillage.

Tout est fait, mais j’ai surligné en violet et ce n’est pas forcément le but recherché. Cela m’a donné des envies d’aller intervenir dessus tout ce samedi.

J’ai l’intention de repasser rouge sur le violet, afin d’obtenir un rouge violet carmin.

Je vais aussi tenter moi-même une palette de « sur-passages » de couleurs l’une sur l’autre, afin d’identifier les résultats.

J’ai tellement de projets que je ne sais plus comment m’y prendre pour tous les conduire.

J’ai un mal- être par rapport aux horaires.

Cette cloche si belle n’arrête pas de me dire que c’est l’heure, que je vais devoir arrêter, parce que tout le monde s’en va ou que les ATN sont fermées, ou que ma vie privée attend que je me consacre un peu à elle.

Or pour l’artiste en création, ce sont des donnes impossibles, d’où l’état d’ébullition intérieure, dans lequel je suis.

Merci, Pierre, pour ton texte si aimable et précieux.

La relation entre artistes n’est pas toujours facile et j’admire beaucoup, ta gentillesse, ton sérieux, tes capacités, et cette modestie tranquille qui te caractérise, avec l’évidente priorité : la réussite de notre projet.

Promis, demain, je parle de gare : la gare de Toulon…….


12.1.07

 

de Pierre Architta


Depuis un peu plus d’un mois, les ateliers Thérèse Neveu m’ont demandé d’intervenir pour aider avec mes connaissances en céramique Danièle JACQUI, à réaliser un projet monumental de sculptures en terre pour la gare d’Aubagne. J’ai eu un moment d’hésitation car il me paraissait impossible de réaliser un tel travail dans un lieu (les ATN) non conçu pour cela, avec une artiste qui connaissait peu la céramique du moins techniquement. Puis, j’ai pris la décision d’accepter ce chalenge car motivé par la rencontre avec Danièle et son travail.

De ce travail, je ne voyais qu’en passant, sa Maison, à Pont de l’Etoile, sans m’y être attardé vraiment. A chaque fois, résonnait toujours en moi, ce contact que j’avais eu avec l’art brut en 1978, durant mes études aux Beaux Arts par l’intermédiaire d’André Alauzun Di Genova. Mais ce travail ne me parlait pas en tant qu’art brut et en effet, Danièle m’a appris à faire la différence avec son art qui est singulier. Cette singularité m’intéresse parce qu’inclassable dans notre Histoire de l’art contemporain.

La terre :

En arrivant aux ATN, j’ai regardé les réalisations de Danièle, puis en les observant, j’y découvrait un monde d’une grande sensibilité, qui s’exprimait à travers l’argile. Tourmenté? Pas vraiment, je dirais plutôt force du sentiment exprimée par la terre. Je proposais alors de changer de terre, pour prendre un grès de sculpture plus adapté à cette réalisation. Un grès qui traduise cette force d’un être qui me paraissait fragile.

Je me souviens de cette citation d’Omar Khayyâm (XIème siècle Perse) :

« Ces potiers qui plongent leurs mains dans l’argile puissent ils travailler avec intelligence et raison ! Jusqu’à quand continueront –ils à la meurtrir des pieds et des mains ? C’est l’argile du corps humain ! A quoi pensent ils donc ? ».

Danièle me parlait de ses mains, de sa douleur à travailler la terre. Je ne dis rien. Car pour ne pas « meurtrir la terre » je pensais qu’il fallait une argile qui se laisse apprivoiser par des mains sensibles.

Une terre qui ne se batte pas, qui se modèle avec force et sensibilité, sans souci de la casse au feu. Après je ferais mon travail de céramiste en lui proposant un contact doux avec le feu. Un long très long petit feu pour la dégourdir dans ce four qui nous parvint courrant décembre et qu’il fallu connaître.

Le four :

Le potier n’est rien sans son four. Le four c’est son prolongement, c’est l’instant où l’on coupe une première fois le cordon ombilical avec sa création. Après l’eau et l’air, on vas la confier à un élément de la nature qui vas l’immortaliser : le feu. (Souvent je dis à mes élèves : « signez vos pièces, pensez aux archéologues du futur »). Une fois cuit, on sort du four un dégourdi.

J’aime bien ce mot de dégourdi qui qualifie les pièces cuites d’une première fournée. C’est comme un bon pain qui lorsqu’on le mange, il va bâtir notre corps. Un bon dégourdi va permettre de bien travailler la texture et la couleur de l’émail lors du grand feu. Pas assez cuit, l’émail passera au travers comme absorbé par la terre, trop cuit, l’émail glissera en surface sans adhérer au tesson.


Jeudi11 janvier :

La couleur :

Cet après midi, André ou Antoine, je ne me souviens plus très bien, en passant, trouvait l’ambiance plutôt paisible. Je lui dis alors toute mon angoisse de céramiste masquée par cette paix silencieuse. Là où fini l’angoisse de la création de l’artiste, commence celle du céramiste.

L’émail je le prépare, je le pèse, le compose, mais le feu ?

Est-ce que ce four là me donnera pareille couleur au mien ?

« INCERTITUDE, me disait René BENLISA, mon maître. Pierre, la céramique est faite d’incertitude. Tu fais ce qu’il faut pour que ça marche, et puis : le feu, c’est le feu qui commande ».

Alors à chaque four je m’adresse au feu, pour en faire mon allié. Si ça ne marche pas, je sais alors que mon orgueil m’aura poussé dans trop de vouloir faire…..


 

Vendredi 12 Janvier

J’étais un peu perdue hier, car certaines pièces en cuisson dans le four manquaient à ma visualisation et je ne savais plus exactement où j’en étais par rapport au puzzle de l’assemblage des morceaux qui constituent chaque pièce.

Dans le doute, j’ai commencé une nouvelle structure……… à suivre.

Pierre A. est venu passer une première couche d’oxyde orange sur le fond de la structure qui est en préparation pour l’émaillage, le but recherché est: une couverte impeccable du fond orange.

J’ai pris la peinture « en mains » ensuite: couche d’orange, rouge et un peu de jaune.

Je vais peindre violet sur rouge foncé pour les filets. Et m’abstenir encore de toute apposition de noir.

J’ai dû arrêter car j’étais fatiguée et ce travail demande de la précision et beaucoup d’application, et il vaut mieux l’entreprendre avec le calme du matin.
Il me faudra d’ailleurs ouvrir les portes et porter un tissu sous le nez en faisant ce travail,

Pour ma sécurité.

J’avais de même par prudence, programmé la cuisson pour le week end afin que les locaux soient vides pendant le premier temps de cuisson.

Il faut dire aussi que j’aurais aimé avoir ces pièces émaillées sous les yeux en commençant la semaine.
J’ai besoin de visualiser beaucoup et à l’avance pour pouvoir imaginer le montage des structures et réaliser les pièces à ajouter dans les temps limités qui nous sont impartis, puisque nous devons en principe faire une présentation le 2 février.

Il faut bien se rendre compte que le rendu de ce travail ne doit absolument pas être classique, ce vers quoi, la céramique pourrait m’entraîner malgré moi.

Je dois être sans cesse en ébullition et gérer mes conflits d’appréciations pour concevoir l’œuvre.

Me remettre chaque fois en question. Ne pas tomber dans l’auto « admirabilisme » devant le miracle de la céramique. (mon ordinateur qui souligne en rouge « admirabilisme », doit savoir qu’en orthographe aussi, je m’accorde des fantaisies)

Cela ne peut pas se faire c’est dommage.

Aujourd’hui 12 janvier :

Vernissage de l’exposition à New York : » TAKE ANOTHER LOOK OUTSIDE

American and French

Visionary self-taught artists

Van der Plas Gallery.


11.1.07

 

Aventure bis


10 janvier 2007

Ce matin tout le monde aux ATN était arrivé avant nous! Antoine, Karine, Daniel…….

Et les appareils photos, allaient bon train.

Pierre A. avait déjà passé un œil dans le four encore chaud pour apercevoir nos cuisssons.

Elles ont été sorties presque religieusement.

Quelle émotion!

Je ne serai jamais au bout de mon art.
C’est sans fin!

Mais quelle chance de pouvoir aller jusqu’à ce stade de réalisation.

Ghislaine cet après- midi me disait que n’ayant pas appris, je n’étais pas bloquée par un apprentissage qui pouvait clouer certaines initiatives hasardeuses comme les miennes.

CQFD.

Si j’ose le dire, elles sont belles et réussies ces pièces, même si la mention « peut mieux faire » doit être envisagée.

Pierre dit que le bleu a coulé dans le rouge ce qui lui donne une couleur un peu lie -de -vin, mais cet effet inattendu rajoute à la chose et c’est je pense plus beau que si nous avions obtenu un rouge clinquant type cinéma technicolor des années 50.

Je voudrais avoir sur les tranchants des filets or, mais Pierre dit que cela nécessite une nouvelle cuisson et j’ai peur d’une casse ou d’un accident. Nous nous abstiendrons pour l’instant.

Une cuisson basse température est repartie sur deux jours.

Je mettrai demain en couleur une deuxième structure afin que nous puissions faire avancer une cuisson émail pendant le week end.

Je compte faire cela avec une dominante orange.

J’ai dans ma gamme et dans mes histoires un certain orange cru, que j’aimerais bien trouver ici.

Je suis allée regarder la gare cet après- midi et j’ai supputé les espaces muraux de façon concrète.

Je peux enfin de façon imaginaire, mettre des images, voir des volumes.


10.1.07

 

Aventure


10 janvier

Ce four n’en finissait pas de descendre et tout le monde de temps en temps surveillait du coin de l’œil le thermomètre, car nous étions impatients de voir sortir ce fameux rouge!

Et la première structure émaillée à 1300 degrés.

Mais les choses n’arrivent que lorsque le temps est accompli et nous aurons la surprise ce matin mercredi comme prévu.

J’ai commencé une petite fresque en carreaux de grés dont j’ignore encore la destination.

Je pense à la robe d’un grand personnage féminin.

Marc le photographe, m’a expédié une belle photo sur l’ordinateur hier soir. Merci pour sa gentillesse.

Voir le travail sur l’écran, m’aide à le voir vraiment.

Comme je l’ai recouvert de tissu humide et de plastique, il sera encore possible d’y intervenir ce matin et de reprendre les choses qui ne me conviennent pas.

Trop d’intervention en profondeur avec le même outil, ce qui donne une impression de monotonie du « point » (si j’évoque ma volonté de faire ressembler la chose à une broderie).

Des sujets trop rectilignes, figés, que je dois assouplir dans les formes.

J’ai parlé hier avec un autre architecte qui suggérait lui, la possibilité de monter les structures en grés sur des supports en « inox » qui se détacheraient du mur.

J’aimerais beaucoup cette solution.

Si le mur était céramiqué à ma façon, et que les pièces réalisées puissent se détacher ce serait formidable.

Le seul inconvénient serait que cela les rendrait plus vulnérables par rapport au vandalisme.
> Mais nous avons évoqué le fait que généralement, les œuvres d’art sont épargnées.

(ex : La Maison de celle qui peint.)

Ce sont des pistes


9.1.07

 

Aventure

Mardi 9 janvier 2006

La première cuisson émaillage- haute température- est dans le four depuis hier matin.

Nous attendons les résultats pour mercredi.

D’une discussion, avec un sympathique architecte, hier, il ressort, que la solution la plus intéressante pour monter les structures semble être: la résine.

C’était mon idée première.

Toute notre attention et nos possibilités d’information doivent donc être mises en action sur cette dynamique.

Le four devra fonctionner durant le week end peut-être afin de nous avancer, car j’ai besoin de plusieurs cuissons consécutives pour être en mesure de faire un montage.

J’ai pu hier réaliser 3 pièces manquantes sur la conception de l’une des structures.

Je compte travailler un peu différemment aujourd’hui, pour une réalisation des soubassements.

Ceux-ci, seront plus en aplats, et enfleront en montant, pour prendre toutes les audaces, à hauteur d’homme, dépassé.

Je ne sais pourquoi, j’ai fait des cauchemars toute la nuit.

Refoulement des angoisses que je cache sous un calme apparent.

Antoine voudrait que je sois douce, parfaite, lisse, belle, éternellement satisfaite de lui, des autres et de moi.

J’enferme ma singularité dans les apparences d’une douceur angélique, je triche sur la tension qui m’habite quant à l’œuvre à faire et à réussir, mais la nuit les démons s’extirpent!


8.1.07

 

Aventure


7 janvier 2007

Les premières couleurs sur faïences sont sorties du four en deuxième cuisson.

Je ne suis pas forcément satisfaite du résultat.

Mais cela n’est pas une déception évidente pour un regard extérieur.

Je trouve que les teintes ne sont pas les miennes et mon travail, semble manquer de fignolage.

Je vais devoir numéroter les pièces afin que l’on puisse suivre l’évolution.

Ma non-satisfaction provient de mon inexpérience au maniement des couleurs.

Je ne connais pas à priori, leur devenir.

Je ne sais pas ce qu’elles deviennent si elles sont en superposer sur du blanc ou sur elles- mêmes.

Pierre A. a fait des palettes et donné des explications, mais cela reste abstrait pour moi, tant que je n’ai pas fait l’expérience.

J’ai mis en couleur une « structure que nous allons recuire en haute température.

Je n’ai pas utilisé de noir en cerne mais du violet et je ne l’ai pas passé au pinceau, dont l’eau est bue au fur et à mesure.

J’ai pensé utilisé une burette à bec qui pleure un tracé rectiligne sans s’épuiser.

Reste, que nous attendons le résultat pour mercredi ou jeudi un rouge dominant et flamboyant. !!!!!!!!!!!!!

Pour l’instant c’est d’un rose attristant.

J’ai préparé des carreaux de grés, noir après cuisson que je désire mettre en fond, mais plus cela va, et plus cette idée me dérange car je pense que cela sera trop strict cette opposition de couleur et par trop classique.
> Je vais devoir les insérer debout, sur le champ plutôt qu’à plat, et entourer le tout d’un mosaïcage.

Mais dès lors se présente à nous le problème de la structure porteuse.

Nous avons déjà fait quelques avancées de réflexion à ce sujet.

Lorsque je travaille pour moi, je peux avoir toutes les audaces, ce n’est jamais gâché.
> En cette circonstance l’audace m’impressionne, car tout cela a un coût sur lequel je porte attention et respect total


5.1.07

 

Vendredi 5 Janvier

Chère Danielle,
Désolée d'avoir tardé mais ces fêtes de fin d'année m'ont emportées dans d'autres régions et d'autres foyers... me voilà revenue du pays du père Noël donc...
J'ai regardé dans le dictionnaire la définition du mot biscuit...
Ormis pains et gâteaux secs divers et variés ce mot désignerait la première cuisson d'une terre cuite ou porcelaine !! que de confusions... j'ouvre donc une de mes bible favorite : "le livre du potier de Bernard Leach" et il dit :
  1. Tesson cuit non émaillé
  2. cuisson définitive du tesson, éventuellement suivi d'une seconde cuisson de moindre température pour la vitrification de la glaçure (émail).
  3. Mot souvent employé à tord pour désigner le dégourdi.
Ce que j'en sait :
La porcelaine fine est traditionnellement façonnée par coulage de barbotine (pâte céramique liquide) dans un moule de plâtre qui sera ensuite vidé de excédent de cette barbotine. Cette technique permet d'obtenir des pièces très fines.
Après séchage elles seront cuites une première fois aux environs de 900° puis émaillées et recuite vers 1300 - 1400°.
C'est alors qu'on parle de BISCUIT puisque BIS - CUIT...
ensuite seulement sera apposé le décor (main ou chromo) puis on procèdera à une troisième cuisson au environ de 800°. on appelle d'ailleurs cette opération : "du décor de troisième feu"
Les poupées d'antan et leurs petites joues rosées étaient fabriquées par ce même procédé ou presque...
Dans nos régions méridionales, la tradition est à la céramique dite de basse température (980°). Pourtant on utilise le mot Biscuit pour désigner un produit cuit une fois (dégourdi) et je pense qu'en fait on désigne un produit prêt à être décoré...
et voilà !
Ravie de ce petit échange, je te souhaite une nouvelle année pleine d'aventure, de libertéssssssss et le tout avec une santé de fer...
à bientôt,
Domi

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