18.1.07

 

Jeudi 18 Janvier


Fred me demandait l’autre jour comment il était possible que je puisse avoir conservé des souvenirs aussi lointains de mon enfance.

En ce qui concerne ce début de ma vie et cette année 1943 dont j’extrayais des bribes de mémoire je l’expliquais hier, il y a des choses marquantes dont je suis certaine, car justement, ce qui me paraissait important ne l’était pas forcément aux yeux de ma mère si bien qu’elle n’en parle pas. Ce sont donc des souvenirs propres, même s’ils sont reportés.

Je peux aussi faire des erreurs et avoir reconduit des histoires incertaines ou déformées. Nous parlons ici de ce qui habite mon cerveau d’artiste et fait partie intégrante de mon œuvre.

J’ai vécu la guerre avec toutes les terreurs ambiantes du moment et c’est forcément un amalgame de réalité et de choses reportées ou supposées.

La seule chose sûre, c’est qu’à la fin, j’étais obsédée par l’idée de ne pas savoir résister à la torture si j’étais mise en condition de devoir le faire. J’en faisais des cauchemars.

Ce voyage en train qui nous conduisit ensuite de Nice à Chaussin dans le Jura fait partie du récit de ma maman, il fut épique, mais je tente de ne pas la piller.

Et il faudra qu’un jour, ses récits soient publiés de telle façon que la saga se recoupe.

Ma mère dit, qu’elle m’avait intimé l’ordre de ne pas ouvrir la bouche durant tout le voyage,

Et qu’à ce niveau, j’avais appliqué la consigne à la règle.

Mes yeux d’enfant ne mesuraient pas le terrible, nous étions dans l’usuel, le quotidien.

Ma découverte de la gare de Toulon, est un souvenir propre, et c’est un souvenir ensoleillé.

Ensoleillé parce qu’il faisait soleil et que cela inondait la gare. Et aussi, parce qu’enfin je n’étais plus en pension, j’étais avec ma mère, et c’était merveilleux.

Ma mère ne parle pas de la gare de Toulon tant c’était ordinaire pour elle.


18 janvier bis.

Ma mère dans son récit parle des gares où il s’est passé des évènements angoissants.

Je me retrouve donc dans le couloir du wagon, à la fenêtre.

Je découvrais le haut parleur qui disait Toulon ….. « x » minutes d’arrêt………..Les voyageurs pour Marseille, Arles, Avignon…. Lyon……en voiture s’il vous plaît.

J’ai découvert les voyageurs dans tous les sens. Les bruits de la gare, les soufflements des trains, les sifflets du chef- de gare.

Il reste dans mon souvenir des gens qui vendaient des « trucs » pour manger ou boire, par les fenêtres aux voyageurs.
Mais je me demande ce qu’ils pouvaient bien vendre?

Revenons aux ATN. Hier, 17 janvier 2007, nous avons sorti la deuxième structure émaillée du four.

Le « ORANGE » est bien venu.

Le violet a coulé plus large que je ne voulais, je ne sais pas pour l’heure si c’est un imprévu bienvenu, acceptable ou un handicap à l’aventure de la création.

J’ai demandé à Pierre A. que nous tentions l’aventure du filet or, et il a accepté.

Nous devrons donc attendre une nouvelle cuisson à 100 degrés pour connaître le résultat.

J’ai imaginé pour l’avenir un creusement de sillon dans l’argile, pour pouvoir enfermer mes cernes foncés.

« Une chanson que braille une fille en brossant l’escalier me bouleverse plus qu’une savante cantate. Chacun son goût.

J’aime le « peu ». J’aime aussi l’embryonnaire, le mal façonné, l’imparfait, le mêlé. J’aime mieux les diamants bruts, dans leur gangue. Et avec les crapauds. »

Jean Dubuffet, 1945

Citation reçue en guise de vœu 2007 depuis « La Collection de l’Art Brut.


Comments:
salut daniéle et bonne année ça à l air pret à exploser les fours d aubagne on essaye de passer le 2 ici aussi c'est la guerre des couleurs
http://derniercrinews.blogspot.com/
 
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