29.11.06

 

29 novembre


Hier je n'ai fait qu'une seule pièce en terre à grés blanche chamotée 005.
J'ai utilisé un pain complet et j'ai réalisé le buste d'une femme.
J'ai travaillé tout le jour dessus, en la fignolant.
La terre c'est miracle parce que l'on se sent directement en osmose, pour un peu, on réaliserait une transmutation.
C'est un accouchement véritable.
L'objet semble vivre et il devient traversé par sa propre énergie.
Je n'irai pas jusquà dire que l'on pourrait faire de la magie avec, mais le phénomène est magique en tout cas.
Lorsque je suis partie, j'ai regardé ma dernière née, par la fenêtre et j'ai eu le sentiment que la femme sculptée était vivante!
Elle m'a obsédé toute la nuit, et j'ai imaginé la jupe que j'allais lui adjoindre aujourd'hui.
Je suis un peu fatiguée le soir, et surtout je dois reposer mes mains, mais la plus grande fatigue est cérébrale.
Cela demande une grande tension.
En même temps, je me sens vivante, entière, JEUNE!

28.11.06

 

 

27.11.06

 

J'avais travaillé le vendredi matin avec la terre chamotée 005 sur les conseils des spécialistes en céramique.
J'avais aussi suivant leurs recommandations fait une pâte de 0,15mm d'épaisseur au lieu des 0,10 utilisés avant.
J'ai en outre appris depuis, qu'il est indispensable d'avoir une garantie sur la composition de la terre, qu'il ne faut pas que la chamotte contienne des grains de chaux.
Tout cela ne me facilite pas la tâche au niveau de la création, mais je devrais y arriver.
J'ai reçu pas mal de monde le vendredi après midi, ce qui fait plaisir, mais stoppe ma production.
Je ne peux créer, que dans l'isolement et la concentration.
J'ai reçu un groupe de gens qui s'adonnent à l'art paraît-il dans un "Centre", je ne sais pas lequel.
J'étais particulièrement heureuse de recevoir deux céramistes femmes venues me visiter.
Je livre mes réalisations en radioscopie, en phase de fabrication.
Ces femmes expérimentées avaient des appréciations, très gentilles, et donnaient des conseils techniques à "l'impromptue" et "l'ingénue" que je suis en la matière.
Sont venues aussi, mes amies Isabelle et Marie France.
Aussi Maryse B, notre sympathique conseillère pédagogique.
Rendez-vous est pris pour qu'elle vienne choisir des oeuvres à la Maison pour être exposées dans les écoles.
Il faudra donc que ces jours de fréquentation, je m'adonne à des tâches connexes, peinture des sujets par exemple.
Le problème est, que l'on se rend compte soudain que l'oeuvre envisagée dans sa forme la plus optimiste, doit être précédée de préliminaires, et d'expériences quant aux cuissons et aux couleurs. Qu'il s'agit de quelque chose de colossal. Si mes semaines sont raccourcies, pour autres raisons que ce "travail" à faire:
cela me retarde.
Je me suis "isolée", sur ce beau promontoire. Je sais d'expérience que c'est la seule façon de réussir.
Si je pouvais oeuvrer le dimanche par exemple, ce serait bien.
Peut-être vais-je devoir améliorer mes horaires.
Lorsque j'étais en résidence d'artiste en Pennsylvanie, je pouvais entrer dans le centre avant l'heure afin de passer mes vernis, pour que la ventilation se fasse et que je n'empoisonne pas les autres ateliers et leurs occupants.
Un artiste a du mal à se plier à des emplois du temps de fonctionnaire.
En rentrant Isabelle et moi, sommes passées à l'Hotel Souléia voir les pièces exposées.
Des formes et des matières magnifiques.
Au samedi matin, je suis allée chez " les C" voir mes cuissons basse température.
Je m'en sors bien. Il n'y a pas de casse.
Je pense que je pourrais peut-être utiliser ces premières oeuvres en basse cuisson sur une fresque en surface pré délimitée, qui serait mise en quelque sorte à l'abri, en une sorte de coffre par exemple, afin qu'elle soit protégée des intempéries et notamment des écoulements d'eau.
Ou elle pourrait être placée à l'intérieur........
Mais ce n'est qu'une idée parmi toutes celles qui pourraient être envisagées.
Cela permettrait d'avoir un échantillon de ces terres cuites réhaussées à la peinture acrylique et dont le rendu est touchant…
Cela limiterait un "entretien particulier" sur une faible surface, qui ne serait pas trop contraignant.
Avec les céramistes je me sens bien. J'aime cette transplantation dans un milieu pourtant proche mais jusqu'ici inhabituel.
C'est un grand plaisir de les fréquenter.
Afin de ne pas brider ma spécificité créatrice il faudra sans doute louvoyer entre les exigences du feu et mes entorses au raisonnable.
J'aime ce que je fais et je vous aime!

 

25 novembre


Alors Danielle,

est-ce que tu te sens "plus fort que le feu" ?
Cela fait quelques jours que je me dit : Danielle fait une oeuvre qui va demander des années de travail... ou alors qu'elle fait son oeuvre inachevée...
Parfois, je suis inquiet de t’avoir embarqué dans cette aventure, souvent je me dis que ton taureau est décidément merveilleux.

Bonne nuit, bon réveil et à demain

Antoine

Pont de l’étoile – 25 novembre

Bonjour Antoine.

C'est sans doute le plus beau temps de ma vie.
La responsabilité m'écrase quand j'y pense, mais j'aime.
Cela me fait penser à ces contes de fée, dans lesquels le "Chevalier" doit
accomplir des épreuves surhumaines pour libérer la "Princesse" des charmes
qui l'emprisonnent.
Je ne connais pas la Princesse que je vais libérer, mais l'aventure est
superbe.
Je respecte le Feu et je prends garde de ne pas l'offenser.
Je respecte aussi mon "Gardien du Seuil" qui a fait tout ce qu'il a pu pour
me prévenir des difficultés à venir!
J'ai grandement apprécié cette conférence au sommet hier soir avec les
"spécialistes" des cuissons à haute température et des émaux, et André
Ruffier le "Précieux", et toi, non moins indispensable.
Merci à tous.
Je n'aime pas les situations ordinaires, j'aime quand c'est difficile.
On dira que j'ai fait des pièces pour l'expérience depuis noël dernier.
J'ai l'avantage d'être autodidacte, il fallait que je fasse ces avancées
solitaires.
Les pièces faîtes seront utilisées autrement, c'est tout!
A présent nous entrons dans le vif du sujet, et je vais pour la première
fois obéir à des règles. Tout en profitant de ce savoir sauvage que je me
suis fabriqué.
Je vais mesurer la terre avant et après séchage, marquer les références des
échantillons, travailler dans la masse le plus possible en évitant les
rajouts épais......
Je ferai des allers et retours entre intuition et respect du feu.
Mais on sait, que l'accident est souvent l'élément déterminant de la
réussite!
On veut la solidité, la résistance dans le temps, pour le reste je fais
confiance au feu.
Merci pour tout Antoine.
Je t'embrasse.
Danielle.

24.11.06

 

Ma belle Amie


Je te reçois 5/5.
je dois économiser, mes mains.
Les garder pour mon travail de sculpture en ce moment.
Comme tu le sais, je suis atteinte d'un rhumatisme inflammatoire.
Aussi excuse-moi d'utiliser l'ordinateur.
Tu sais, on peut être hypocrite et faire semblant d'aimer les gens ou leurs productions artistiques.
C'est la règle quasi générale en ce monde.
Quoique l'on en pense, je suis très en retrait du monde. Je n'aime pas les faux- semblants.
Par les temps qui courent il y a tellement de « d’ artistes » que c'est à n'y pas croire.
Lorsque je te dis que j'admire ton travail, je suis sincère.
La reconnaissance d'un artiste par un autre, c'est le plus difficile.
Si je suis encore concernée par le prochain Festival d'Aubagne, et pour ce qui me concerne, ta participation est d'ores et déjà acquise et même sollicitée.
Nous avons décidé d'ouvrir mon atelier en "Résidence", certains vendredi après- midi.
Tu pourras donc venir.
En fait ce projet n'est pas encore tout à fait bouclé, car je préfèrerais avoir des soirées afin de préserver mon temps de travail.
Mais cela ne fonctionnera pas forcément avec les horaires du personnel des ATN.
Il y a donc un temps de mise au point.
Au niveau de mon travail, je m'investis beaucoup et j'adore ce que je fais.
C’est un de démarrage.
Je tiens absolument à faire mes sculptures en solitaire.
Le "petit ami" vient m'aider pour les tâches lourdes pour mes mains, comme le ferraillage ou le coulage de mortier.
Cette petite collaboration est utile à la bonne marche de notre rencontre.
Le fait de devenir vieille, vraiment, et malheureusement, est une difficulté.
A vaincre certes, et je m'y emploie, mais c'est une difficulté quand même.
Je te prie de le croire.
Sans ma passion pour mon art, ce serait une détresse absolue.
Quand je vais avoir réalisé les premières "cuissons", mis au point les techniques d'émaillage etc...
Je verrai si j'ai besoin de petites mains pour m'aider et je penserai à toi.
Mais tes mains sont celles d'une "grande", c'est là le dilemne.
Je voudrais faire quelque chose pour ta détresse, mais quoi?
Je te l'ai dit, je crois.
Je pense que l'artiste a un rôle très important dans la société.
Il doit être, dans son travail," Là où on ne l'attend pas", mais pas seulement dans son travail, plus encore.
Le succès, la médiatiatisation, lui sont nécessaires en ce monde, mais cela ne fait pas de Lui, un "Méritant l'Auréole".
Celles qui méritent l'auréole, sont justement ces femmes humbles, dans des tâches si dures, au jour le jour, que l'on ne saurait croire, telles ces aides soignants par exemple.
J'ai réalisé cela fortement, quand j'ai assisté mon époux en clinique en ses derniers temps. Je comprends tout à fait, que certaines tâches au quotidien, puissent devenir un fardeau psychologique trop lourd à porter.
Dans notre société, il y a une sorte de dyslexie, le méritoire est déplacé.
Ta détresse est par moi, entendue.
Mais tu as ton art. Et il est grand.
L'aventure artistique est un long chemin, et ce n'est pas indolore, il faut le savoir.
L'amitié vraie, est quelque chose de rare.
Il faut donner au temps, l'’occasion de buriner le sentiment.
C'est ma proposition.
A ce vendredi ou à un autre. En tout cas à bientôt.
Je t'embrasse, Belle Grande.
Danielle.

23.11.06

 

23 novembre 2006

Projection pour une œuvre en devenir.
HYPNOSE.

Je vais m’endormir.
L’assoupissement me gagne.
Le silence et la nuit règnent dans la chambre.
Le temps ne compte plus.
La tiédeur du lit s’installe.
Soudain, quelque chose survient qui m’aspire, et me secoue, depuis l’état de somnolence, vers celui de l’éveil.
Je suis soumise, aspirée vers une force qui me subjugue et m’aspire.
Je subis une sorte d’envoûtement.
Progressivement, je prends conscience, je comprends.
Il est là, mon traqueur.
Le truqueur de mes rêves.
Le « destroy » de mes nuits, impose ses créations à l’encontre des miennes.
Il prétend que je demeure trop sage.
Il dit que je dois tordre la pâte en torsade, pour le corps de la vache de céramique.
Il me propose un grand trou dans le ventre et que je fasse sortir de cette ouverture des petits veaux en grappe.
Il dit que le voyage, n’est pas forcément l’objet roulant du transport, mais les rêves, les pays, les légendes d’ailleurs.
Il est assis dans la rivière du lit, tout à la fois totalement inconsistant, et en même temps, présent, réalisé, net, précis.
Ses yeux qui n’existent pas sont rivés sur les miens, pesants.
A des lieux de ma maison, là où il se trouve, il doit faire un effort considérable pour s’être ainsi transporté.

Je dis, non!
Je résiste.
Je me tends,
Et me détache de l’attraction.
Je me retourne de l’autre côté.
C’est fini.

Vaincu,
Il se retire. Il s’évanouit.

Et j’explore ce ventre de la vache et j’en fais sortir un grand éléphant sur lequel se pavane un « Maharadja ».
Je ne peux plus dormir. Je suis à demain plusieurs heures à l’avance dans cet atelier ou la pièce en devenir déjà m’attend.

22.11.06

 

22 novembre 2006


J'ai réalisé hier 3 figurines en argile rouge.
Et......une vache folle.
Non! ...de folie.
Enfin, non!.....Une tête de vache de folie.
Il faut que je fasse le corps en plusieurs morceaux, sans cela , on ne pourra pas rentrer l'oeuvre dans le four.

21.11.06

 

21 novembre 2006


J’avais trouvé un panier à hanse pour me servir de forme pour ma nouvelle création en biscuit.
Je le trouvais beau, ce panier, car en le renversant, il pouvait servir d’intention à la réalisation d’une coiffure de princesse russe.
Le visage de la « beauté » devait s’installer dans le creux délimité par la hanse du panier.
J’avais réalisé une large pâte en argile blanche qui recouvrait le panier.
Restait à faire surgir du néant le portrait imaginé dans ma tête.
Je ne comprends pas comment l’après midi a pu passer si vite.
J’ai levé les yeux et il faisait déjà nuit.
Je me suis sentie dérangée, précipitée.
Plus rien n’aboutissait.
J’ai eu l’idée de recouvrir cette réussite qui ne l’était pas, (la princesse ressemblait à un fantôme), avec un grand linge très mouillé et j’ai recouvert le tout d’un film plastique.
Quelqu’un me voyant faire, a émis l’idée que nous avions de la chance à présent d’avoir les plastiques, car autrefois pour retarder les séchages c’était bien difficile. Cela se passait vendredi dernier.
Ce matin lundi, en arrivant, j’ai découvert l’œuvre et j’ai pu la terminer en toute tranquillité.
Elle était restée humide à souhait.
J’ai pris tout le matin pour y parvenir.
Ce n’est pas une princesse, mais le résultat me convient tout à fait.
Il faudra la démouler sans la casser et qu’elle résiste à la cuisson.
Nous avons décidé de faire une première cuisson des pièces finies à 980 degrés.
Nous aurons jeudi soir une réunion avec des spécialistes « conseils » au sujet des cuissons et des émaux.
J’ai réalisé une autre pièce cet après-midi.
Il s’agit d’une sorte de soleil ou de fleur qui a une tête de sorcière dans son centre, tous les pétales ou rayons sont travaillés.
La terre blanche sèche très vite.
J’ai démoulé sans la casser la tête d’animal gueule ouverte, j’espère qu’elle résistera à la cuisson car elle est belle et savante.
Je me régale!

17.11.06

 

Nous sommes déjà le 16 novembre.

Les jours passent. Journée à temps doux et presque encore chaud.
J’ai toujours dit que l’aventure était presque plus intéressante que l’œuvre.
Les difficultés que nous allons rencontrer sont l’aventure. C’est pourquoi il me paraît intéressant d’en parler.
Les petits et grands problèmes que je vais soulever, pourraient se résoudre par le dialogue avec mes différents interlocuteurs, qui sont vraiment des plus sympathiques, sans qu’il soit besoin d’en faire « tout un fromage »!
Si j’en parle c’est parce que j’ouvre ici, j’espère, un dialogue et des réflexions qui doivent nous faire avancer. Ce matin en arrivant dans "mon atelier aux A.T.N, j'ai eu comme un choc. La grande table centrale avait été nettoyée de presque toutes mes pièces en terre blanche et rouge. Le tout avait été placé précautionneusement, je dois dire, sur les étagères à l’arrière.
Ces pièces sont extrêmement fragiles. Je travaille en minceur de pâte, en volutes et mises en formes. Personne d'autre que moi-même ne doit les toucher tout au moins sans m’avoir consultée.
Ce petit déménagement avait été effectué pour permettre aux institutrices et instituteurs de venir faire un après- midi d'initiation à l'argile. L’intention est tout à fait louable qui veut que l’initiative de la Résidence d’ « Artiste », ait un retentissement avec les enseignants et les enfants. La liste de mes collaborations avec les enfants et les enseignants n’est plus à faire et j’y ai toujours pris un grand plaisir. Je ne sais pas sous quelle forme (on en reparlera), mais j’y adhère.
Nous devons trouver un mode de fonctionnement qui préserve l’autonomie de chacun.
Si je place mes « pièces » sur la table, ce n’est pas au hasard, je suis déjà entrain de concevoir l’assemblage que je prépare. Chacune de mes fabrications est réfléchie, dans une concentration absolue de l’esprit, que rien ne doit interrompre. Je me suis absentée deux après- midi, pour laisser ce stage s'accomplir, mais il faut bien calculer que:
Si j'ai mis 1 an en travaillant comme ce n'est pas racontable, pour faire la façade de la "Maison de celle qui peint", faire un envisagement comme celui que nous sommes censés préparer en six mois tient du prodige. Donc, je dois travailler avec une pugnacité sans faille et ne pas être dérangée. Ou bien alors je ne prépare pas un grand chantier, mais je fais un stage d’animation. Ce qui n’est pas forcément ma vocation.
Je suis issue d'école nouvelle. Pour être tout de suite entendue: méthode Freinet.
Pour mémoire j’ai fait cela au « Château Mistral » à Saint Rémy de Provence où « professaient » le couple des « Julien et Louis Nel » que je salue au passage. Cela remonte à 1945, 6 , je crois. J’avais une dizaine d’années.
Il y avait sur les tables plusieurs moyens d'expression parmi lesquels chacun était libre de choisir ou non d’ailleurs. Bizarrement, il n’y avait pas d’argile.
Cela était à disposition tout le temps.
Personne ne donnait de leçons, ni d’initiation.
C'était une règle.
La seule chose que je n’ai jamais essayée, c’était la fabrication de nos peintures qui était une sorte d’alchimie avec des poudres de couleur et de la gomme arabique fondue.
L’enseignement, les enseignants, le système éducatif, je n’ai pas à m’en mêler.
Mais,C’est amusant, de préparer un travail en parallèle avec l'oeuvre de « danielle jacqui » et de donner des formations.
J’ai abordé l’argile et à présent les cuissons en parfaite autodidacte.
J’ai travaillé 40 ans avec de l’argile crûe. Je considère que cela procure une liberté qui est bridée si l’on observe les règles de préparation pour cuisson.
On me disait: cela ne se conservera pas.
J’ai perdu un certain nombre de pièces, par usure, et elles n’étaient pas commercialisables, mais j’avais fini à l’expérience par trouver « des ficelles » astucieuses qui rendaient mes objets durables et invulnérables presque.
Comment aurais-je trouvé tout cela si j’avais subi une formation préalable qui m’apprenait tout d’un coup.
Mon grand « réfléchissement » actuel, est: comment réussir à réaliser des œuvres aussi directes et spontanées que celles que je réalisais en argile crûe, en passant par le biais obligatoire de la cuisson.
Je me pose une question?( à moi-même, et pas forcément aux autres!)
Veut-on, d’emblée préparer des futurs artisans potiers?
Pour des enfants à l’école maternelle, c’est un peu tôt.
Ou bien le but essentiel n’est-il pas de développer la créativité, en laissant libre.
Nous avons eu un dialogue sympathique, avec Dominique, c’est son prénom, je crois, la jeune femme, qui est animatrice justement et conseillère.
Allons-nous réalisez les cuissons de mes pièces en terre blanche à basse ou haute température.
Si nous faisons haute température, ce sont des grés.
Le but recherché est la résistance au climat à l’extérieur.
Mais il semble que les émaux pour mettre les pièces en couleurs flash, comme je désire sont onéreux et qu’il faut expérimenter pour réaliser.
Il paraît que nous pouvons peindre à l’acrylique, mais que cela nécessitera le passage d’un vernis protecteur contre le gel. Et un suivi d’entretien.

14.11.06

 

Lundi 13 novembre


Je cherche – Je suis une chercheuse
J'ai besoin d'entrer en état de transe
d'intensité intérieure
De vibration.
Ce, pour être en "création".
Je peux recevoir des gens un à un, en groupe pour l'instant c'est impossible pour le moment.
Time to time.

 

Vendredi 10 Novembre 2006


Il y a la cloche qui sonne les heures et le glas aussi parfois et le chien d'en face qui ne le supporte pas :
Il hurle à la mort. Si bien que je ne sais plus dans quel temps je suis : présent futur passé.
Demain sera "son anniversaire" (ne pas l'oublier !)
Ce matin j'ai fait de la terre rouge.
Deux pièces
Coulage au mortier d'un nouveau cercle avec frise des petits personnages.

10.11.06

 

Jeudi 9 novembre

Troisième jour de Résidence, deuxième jour d'argile
2 pains de terre blanche
½ pain de rouge
13 pièces blanches
2 rouges
Et beaucoup de petites pièces.
Le nommé "Daniel" a trouvé dans les stocks archives des ATN des figurines en argile fabriquées par les enfants pour la fête de l'an 2000 qui sont ravissantes et qui pourront s'intégrer d'une façon ou d'une autre, de toutes les manières, c'est un matériau brut de "première".
Il y a ici une croûteuse, sorte de table munie d'un rouleau baladeur qui écrase l'argile.
C'est un plaisir de travailler avec François de l'association des amis de danielle jacqui. Il est venu ce matin m'aider pour couper le grillage d'armature des roues de la locomotive et nous avons fait 2 coulages de mortier.


Il y a eu un bel article dans la Provence !
Tout le monde ici aux ATN est très gentil.
Merci.

9.11.06

 

Ouverture de la résidence

Bonjour tous,

Je commence Ma Résidence d'Artiste aux Ateliers Thérèse Neveu à Aubagne. (5Km de "La Maison de Celle qui Peint).
Les ATN sont le site "Conservatoire et Musées" de la céramique et du santon" spécialité absolue de la ville.
Je vais donc travailler durant 6 mois avec de la terre. Céramique, grès et du mosaïquage.
Réaliser des multitudes de pièces, petites et assemblables ou géantes.
Mon rêve avoué est : que le résultat de ce travail soit investi sur un mur de la ville.
Mon rêve dans l'absolu est : que ce mur, soit celui de la "Gare" de la ville. Ce mur est magnifique et porteur de symboles absolus.
Et rien ne dit qu'il doit être immuable.
Ceci est une proposition à l'état "d'envisagement" encore maintenant.
Il tient sans doute à moi de rendre mon travail irrésistible, pour que cela soit désiré.
C'est le challenge principal.
Viennent les raisons :
Cette opportunité m'est offerte au bout de presque quarante ans de réalisation artistique.
Il est probable que si je n'avais pas été "outsider art", cela aurait été plus facile.
Il fallait que s'ouvrent les esprits que la compréhension d'une forme d'art dérangeante, à l'envers de tous les académismes et des idées préconçues.
Cela a pris du temps.
C'est bien d'ailleurs.
Les choses arrivent quand elles doivent arriver, quand elles sont mûres.
Le problème est que, je dure depuis si longtemps ici, que parfois les gens n'osent pas venir me trouver en redoutant de trouver "quelqu'une" d'autre à ma place !
Mais j'ai bon pied, bon œil, et bon cerveau, qu'on se le dise !
Le sportif malheureusement doit quitter les baskets tôt, pas l'artiste.
L'artiste est comme le bon vin.
Cependant, quand les choses durent trop longtemps, souvent elles n'ont pas le temps d'avoir lieu.
Il faut ouvrir la voie, à la reconnaissance locale, (la plus dure à obtenir) aux artistes véritables du territoire et d'ailleurs, d'ailleurs aussi, pour des réalisations "hors les normes"…
C'est la raison pour laquelle le Festival d'Art Singulier de la Ville d'Aubagne, a vocation internationale.
Pour que s'exprime le courage de faire des choix.
Pour que l'on ose faire confiance sur des grands projets.
Le thème principal de cette réalisation s'exprimera sur "le voyage" et principalement le voyage en train.
Les écoles de la ville seront en connexion avec ce projet.
J'invite d'ores et déjà, ceux qui le désirent à communiquer avec moi sur ce sujet, et d'autres annexes ou principaux par courrier postal "mail art" adressé à Danielle Jacqui – Maison de celle qui peint – Pont de l'Etoile – 13360 Roquevaire ou Danielle Jacqui en Résidence – Ateliers Thérèse Neveu – 13400 Aubagne France.
Ateliers Thérèse Neveu 13400 Aubagne. France
Par ailleurs vous pouvez me joindre
http://jacqui-residence-atn.blogpost.com/
Je vous adresse mes sentiments amicaux.
Danielle.

7.11.06

 
Je travaille par amour du travail, je veux dire de ce travail qui est un tout. Je vais au bout, à l'extrême bout de ce que j'entreprends. Je sais ne pas m'éparpiller ni sacrifier l'essentiel au secondaire. Dès que j'ai eu conscience de ma potentielle capacité artistique je me suis projetée dans le temps, sur un chemin à longue distance. Et même si j'ai manifesté quelque impatience ici ou là je me suis toujours aperçue que le temps, seul peut forger l'oeuvre-ŒUVRE. Donc je peux travailler trois ans sur une pièce (broderie par exemple), chaque pièce entrant ensuite dans le TOUT et participant de l'ensemble. Lorsque j'ai enclenché une oeuvre ou un projet je me sens responsable quelque part et j'aurais honte de m'en démettre ou de le bâcler. Le problème vient de mon imaginatif qui construit des projets qui tiennent le plus souvent de l'utopie, surtout lorsque ce projet implique le collectif : participation à une exposition, réalisation renouvelée de la façade de la maison, ou festival d'art singulier. La décision première, le rêve ou la volonté cachée ne moi présume de mes forces, mais lorsque je suis engagée je ne peux plus reculer et je deviens alors mon propre bourreau. Mais la capacité de former ces projets et de les réaliser est directement liée au lent travail sur moi-même et dans la durée de l'aventure artistique.
(...)
Je me voudrais souvent ailleurs, plus dans le savoir-faire et dans la perfection de ce savoir-faire. Mais en même temps je me rends très bien compte de la qualité même de mon travail né de mon non savoir-faire, de l'imperfection et de l'appesantissement sur l'imperfection.
(...)
Au départ la qualité même de mon expression tenait du fait que je transcrivais en direct comme une empreinte l'histoire de ma vie. C'est ce qui en fait pour le spectateur capable d'y entrer la qualité intrinsèque. C'est inversement ce qui en provoque le rejet pour ceux qui privilégient la notion d'art singulier et ses critères qui n'ont pas forcément ce que Laurent Dauchin nomme le regard du peintre (clin d'oeil à Laurent), et pour réunir les extrêmes, je dirai que Gérard Seudrey avait évoqué le hors abécédaire ordinaire, nécessaire pour entrer dans mon art. (...)

Extraits d'un entretien entre Danielle Jacqui et Hong Mi-Jen, paru dans le Bulletin de celle qui peint, janvier 2001

 

De novembre 2006 à mai 2007

L'auteur de la célébre " Maison de celle qui peint" à Roquevaire , Danielle Jacqui, artiste d'art singulier, investit les Ateliers Thérèse Neveu à Aubagne (13) pour poursuivre des rêves en céramiques.

Voici le journal de cette résidence, jour après jour le processus de création d'une oeuvre liant la terre à l'art singulier ....

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