26.4.07

 

000102 ATN jeudi 26 avril 2007


Il y avait la Gare de Perpignan, il y aura celle d’Aubagne.
Bon courage.

J’ai trouvé cela très beau et astucieux, coloré et brillant et géant, il faut avoir du courage!
La gare d’Aubagne sera très belle!
C’était trop beau. J’ai beaucoup aimé le style et j’espère que la gare sera belle.
Axelle.

C’est un projet audacieux….Aubagne sera la gare où il fera bon de s’arrêter et où les retards des trains seront vite oubliés dans les méandres des œuvres et des façades décorées.
Peut-être s’arrêterons-nous à la Gare d’Aubagne et plus à Marseille ?
Bon courage. Thomas…………Savoie

Ce sera extraordinaire de donner à rêver au quotidien aux habitants de la ville comme à ceux qui y seront accueillis. Un beau projet !!
Eva
Léo.

C’était trop beau j’ai beaucoup aimé le style et j’espère que la gare sera belle. Bonne continuation.
Axelle.

Cette différence rendrait bien des gares plus attrayantes.
Il faut continuer. Merci.
Marianne, Gilles, Mathilde Raymond, Thomas,

J’aime les artistes qui créent dans la tradition du Facteur Cheval, hâte de voir le résultat final à la Gare.
Philippe.

Ce serait une super idée: quand on prend le train c’est pour partir ou revenir de vacances : s’il y avait des œuvres comme celles-ci, ça rendrait la fin des vacances plus joyeuses.
Céline, Camille, Romane, Maxime, TomIl y a eu plus de cent visiteurs hier après midi aux ATN, dont plusieurs classes d’enfants de Toulouse, mais aussi des gens d’ici.
Voici quelques témoignages écrits pour cette journée.

25.4.07

 

mercredi 25 avril

Je veux bien aller me coucher
Je veux bien aller me cacher Si le poème est fini.
Je veux bien m’endormir, Si la chanson s’arrête.
Mais dès que je ferme les yeux,
Le refrain recommence dans ma tête.
Je sublime, j’entortille,
Je fagote,
Je tricote.
Tortue, ; tortueuse tueuse,
Alors j’étends les draps blancs
Dans le pré,
Et je compte les moutons.
Il y a tant de moutons !
Que l’un d’eux finit toujours par ressembler à ma chanson.
Celle qui fixe et recommence

23.4.07

 

000100 ATN lundi 23 avril 2007.

Un jour de printemps déjà estival au niveau des températures. Un jour de lendemain d’élection. J’ai bien entendu un avis affirmé. Mais mon rôle d’artiste est en aval, je pense.
Je suis hors les normes et marginale, dans ma réflexion sans doute utopiste.
Je pense toutefois, que ma contribution à ma façon, avec mon « art-travail », en interaction dans ce cas comme en d’autres avec ma « Vallée » est de première importance. Et avec les enfants nombreux autour de moi tous les jours.
Je ne dis pas cela dans un sentiment suffisant, car je suis pour l’heure terriblement humble sur mon travail actuel, quoiqu’il en paraisse.
Lorsque je pratiquais mon art marginal en 1970 et après, seule dans mon local de brocante, cela faisait hurler les gens.
J’ai eu en ce temps- là, le courage décisif, de rester dans mon village et sur ma région, au lieu d’émigrer vers une métropole plus médiatique, comme j’aurais pu le faire. En effet, je pouvais aller sur le marché de Saint-Tropez, ou bien d’ailleurs, où je savais trouver plus d’adhésion.
Je ne cherchais aucun succès immédiat, je ressentais, comme une prémonition, le sentiment que le travail artistique ne se soucie pas du succès immédiat, et qu’il doit se forger dans le vrai et le profond, et dans l’espace, dans un long terme si possible clairvoyant.
Parce que le regard de l’artiste et celui des gens a besoin de ce laps d’années pour mûrir et avancer.
Et je savais aussi, qu’il est vain de s’user pour aller chercher les gens ailleurs, en concentrant forces et énergie en travaillant fort, ce sont ensuite les gens qui viennent à nous.
Mais les enfants étaient déjà là. Ce sont eux qui ont grandi avec mes recherches, qui me comprennent et sont présents, en tant qu’adultes, avec des avis enthousiastes sur le plaisir qu’ils ont à passer devant ma Maison à Pont de l’Etoile.

Dommage que les grincheux hostiles et anonymes ne soient pas là pour les entendre.

En réalisant ce travail aux « Ateliers Thérèse Neveu » et en soulevant une proposition de projet dérangeant, mais beaucoup plus raisonnable que l’on ne saurait croire, je suis assurée, d’avoir seulement une longueur d’avance, juste celle, nécessaire, pour que notre train soit à l’heure d’ici quelques années.

Merci à l’équipe des ATN et associés de bien vouloir me « supporter » à tous les sens du terme!

Plutôt difficile de cohabiter avec le four. La cuisson haute température est sortie hier avec les nouvelles couleurs. Je les trouve fades, et ce n’est pas forcément ce que j’avais espéré. Il faudra les réchauffer. Réussir un « surlignage » autre que l’or.
Pourtant la pièce est belle ainsi.
Si c’était un tableau, je saurais parfaitement le relever, mais ici, je dois, tout conjuguer. Je suis une coloriste avant toute chose, je dois donc pouvoir y arriver. Une chose est certaine, c’est que la pièce recouverte de barbotine colorée a un rendu magnifique et que je désire à présent que toutes mes pièces et en plusieurs coloris, subissent ce pré traitement. J’ai donc d’ores et déjà utilisé le restant de barbotine bleue pour enduire la tête géante réalisée durant le week end.

20.4.07

 

Vendredi 20 Avril


Sancho.. daniel jacqui : le surlignage des laques.


L’œuvre continue au fil des jours et des cuissons et cela deviendrait monotone si je ne parlais que de ce cycle répétitif de créations, de mise en couleur, d’émaillage.

Ce qui est pour moi, le contraire de la monotonie, c’est d’être en prise tous les jours avec une nouvelle phase de création.

Mais cela ne se démontre que par l’image.

L’image me donne le reflet de ce que je fais. C’est très utile car cela me permet de voir aussi bien, « les défauts, que les qualités.

J’ai pris l’habitude d’ourler les pièces, afin de ne pas donner l’impression d’une feuille de terre sortie de la croûteuse et aussi d’empêcher les aspérités tranchantes qui peuvent blesser.

Cela donne une unité au travail, mais aussi par ailleurs devient lassant, un peu toujours pareil.

Il faut donc que j’inaugure d’autres formes d’ « ourlage ».

Rien n’est pire qu’un artiste qui s’installe dans une façon de faire qui est répétitive, car il devient alors son propre artisan.
Donc attention Danielle.

J’en ai assez aussi de pallier, aux défauts de mise en couleur ou de couleur par l’abus de l’or.

Il est temps pour moi d’expérimenter un système de cerne qui me convienne, et qui me ramène à ma propre façon de travailler lorsque par exemple je fais du travail de laque.

Petit come back journalier :

J’avais commencé le travail avec l’argile il y a très longtemps, en ramassant de la terre dans mon jardin et en réalisant des sortes de petits santons « Jacqui

Pour amuser mes enfants lorsqu’ils étaient petits.

Ils avaient de la gueule mes personnages à ce point que le santonnier respecté « Lascours » les avaient trouvé beaux.

Lorsque j’avais ouvert ma boutique de brocante j’en avais lis quelques exemplaires sur les étagères.

Les clients, les prenaient entre les mains, les retournaient, cherchaient une signature, mais en vain.

Ils me demandaient alors la provenance et comme je n’étais pas futée, j’avouais qu’ils étaient faits de mes mains.

C’est alors que mes petites « beautés » n’intéressaient plus personne, et qu’elles étaient abandonnées avec le plus profond mépris.

Fallait-il que je sois stupide pour n’avoir pas compris la stupidité de ce monde.

Peut-être qu’un jour s’il s’en retrouve ici ou là, « ils » se mettront à les considérer différemment.

Non pas, parce qu’ils les trouveraient belles enfin, mes pièces, mais parce que tout d’un coup, elles seraient entrées dans le système des côtes et des valeurs en « bourse »..


19.4.07

 

Jeudi 19 Avril



Hier nous avons démoulé la plus grosse tête de personnage jamais réalisée depuis le début de la « Résidence ».

Il faudra un cycle de cuisson pour elle toute seule tant elle est grosse, si, comme je l’espère, elle rentre à l’intérieur du four.

Je ferai un double adaptable aujourd’hui afin de pouvoir éventuellement avoir une double-face en relief.

Cette tête est plus grosse que je n’avais le ventre, lorsque j’étais à cinq jours de mon premier accouchement le 24 avril 1953.

Quelle émotion ce fut!...........

Les accouchements s’accomplissaient à la maison, avec l’aide d’une sage- femme qui appelait le Docteur en soutien s’il y avait un problème.

J’ai été enceinte et il s’est écoulé plusieurs mois avant que je sache par où l’enfant allait venir!

J’ai acheté une revue qui faisait un reportage sur l’accouchement sans douleur, et j’ai pu ainsi être informée, sur la façon dont les choses allaient se passer.

Même mère, personne évoluée s’il en fut, n’avait pas osé aborder ce sujet avec moi…………

Ne me faites pas pleurer…. je vous aime !

Une souris au ventre bleu.

Une colline mauve couverte de nuages et de coulée de lave.

Une rivière dans laquelle jaillit, des poissons étranges et des libellules.
Ronde, lisse, et soudain illuminée, la pente se couvre d’herbe.

Dans la musique des sonnailles paraissent les troupeaux qui paissent..

Un ciel profond et bleu.

Une

carrière de marbre vert, les grands sapins et un château imaginaire.

Le ruisseau court, le torrent gronde, la pierre roule, la maison nage, le pont vole.

A l’endroit et à l’envers le monde est beau.

Ne me faites plus pleurer…Je vous aime!

Un fil d’or et d’argent, un fil d’ambre, une aiguille et la Belle au Bois Dormant.

La Belle a les joues rebondies et trente- six mille yeux.

Elle a toujours un grand chapeau pointu, brodé et bordé de perles.

Sa robe

est immense autour d’elle.

C’est la Reine aux couleurs de bonbon.

Elle est si fragile qu’au soleil son cœur fond en larmes de sucre.

Ne me faites plus pleurer…..Je vous aime!

L’irréalité dans la réalité.

Le Lapin d’Alice et le Renard du Petit Prince et vous et nous et moi…

Le songe d’une nuit d’été…

Et mon enfant recroquevillé….

Sur fond indigo, couleur du soir, sur les sentiers des cimes,

parmi les arbres et la paix du ciel.

Les fils courent, les fils pleurent, les fils rient, et se marient, tant et si longtemps qu’un jour finit….

La tapisserie.

Passe la vie et la tapisserie.

Ne me faites plus pleurer… Je vous aime! Danielle jacqui.


18.4.07

 

Mercredi 18 Avril


17.4.07

 

Mardi 17 Avril


(suite du récit du Lundi 16 Avril)

Bref…..Nous avions visité aussi les salles latérales, avec les collections plus classiques d’art moderne. Une salle Picasso cubiste, mal éclairée et pas très joyeuse du Munch,….C et M marchaient devant d’un pas pressé et j’étais seule comme toujours et seule et encore seule, et ce n‘était pas « marrant ».

C’était décevant de ne pas partager New York avec quelqu’un.

M avait décidé que nous allions traverser un bout de Central Park, qui était en face.

Cela me faisait plaisir.

La neige du début de la semaine était oubliée et c’était tout à fait le printemps.

Le soleil était radieux, il y avait dans Central Park des magnolias fleuris, des écureuils, et des gens en short, sur les pelouses.

D’autres couraient dans les allées. Bien sûr j’avais vu cela au cinéma, mais cela me faisait plaisir d’y être, et de penser que je m’y retrouverais un peu chaque fois que justement je le verrais sur image.

12 avril J’en participais, j’entrais cela dans mon challenge.

Moi, Danielle Jacqui, la paysanne, celle qui avait peur de tout, même d’aller dans Marseille toute seule.

J’étais là, dans Central Park.

Nous étions passés devant les arrières du Métropolitan Muséum, en vitres, et nous avions regagné la route.

Nous avions marché encore beaucoup.

C et M étaient toujours devant, enlacés.

J’avais su prendre des souliers qui n’étaient pas forcément élégants, mais qui étaient confortables et avec lesquels je pouvais faire tous les kilomètres que l’on voulait. J’étais increvable.

Nous avions pris un taxi à nouveau qui nous avait ramené dans Broadway et nous

avions marché, jusqu’à retrouver le

Michael voulait voir l’exposition de Wolfi.

Dans le Musée nous avions croisé Mr A, le Directeur qui nous avait salué. J’avais beau dire que j’étais forte, j’éprouvais le besoin de me reposer et j’avais profité des bancs pendant que Michael regardait l’expo. Enfin nous étions redescendus et avions traîné à nouveau dans la librairie.

La balade dans un New York, calme de week end. La grande cité était animée, joyeuse, tout au moins en apparence et semblait faire abstraction de l’inoubliable, 11 septembre... On s’y sentait bien. Nous avions traîné dans Broadway et notamment dans les boutiques des différents musées qui longeaient la rue. J’avais adoré la boutique du musée « Design ». Je suis toujours attirée par les lignes pures et les verres colorés.

Nous avions encore marché et marché. Puis C et M avait décidé de prendre un taxi jusqu’à Soho.

J’eusse pu, aller à pied et seule. Je connaissais l’ « Avenue » fameuse pour y avoir déambuler plusieurs fois avec L lors de notre semaine New Yorkaise en 2001.

Le taxi nous avait remonté jusqu’à Washington Square. Nous avions logé là, avec mon amie et je retrouvais l’endroit avec plaisir.

Nous avions déambulé à pied dans Soho.

C et M marchaient plus vite que moi. Je traînais un peu, comme si je prenais un petit plaisir masochiste avec ma solitude. Nous entrions dans les galeries de peinture et autres. Mes amis cherchaient des galeries d’Art Outsider et n’en trouvaient pas car elles étaient fermées durant le week end .

Rien de ce que j’apercevais ne me faisait spécialement vibrer, mais le fait d’être dans Soho, d’y respirer l’ambiance de ces rues mythiques était excitant.

Nous nous étions assis sur le bord d’un trottoir au milieu d’un groupe d’artistes qui attendaient l’ouverture d’un vernissage et nous avions parlé comme avec des « copains » en France.

C avait distribué mes cartes postales et nous avions parlé de la maison. Une conversation bonne enfant. J’étais dans Soho comme au village!

Nous avions bien jeté un œil sur l’expo, dans la galerie, mais c’était de l’art contemporain, avec une accumulation de téléviseurs en marche! Je ne voyais pas l’intérêt.

Nous avions enfin regagné l’hôtel et consommé le repas du soir, avant de regagner ma chambre.

Danielle Jacqui.


 

Lundi 16 Avril


Danielle jacqui récit.

Les e mails des artistes Américains ce matin parlent du « weather » difficile en ce moment dans l’Etat de New York.

Il fait très froid, le vent souffle et il neige…….. Mais l’on sait que le printemps Américain est ainsi difficile mais qu’il offre des retournements de situation très rapides aussi…………….

Come back sur Avril 2003 Je cherche toujours un éditeur !

Journal américain n°2 samedi 12 avril.

dernier jour ou presque.

10h30. J’étais prête lorsque C et M avait frappé à ma porte. Nous partions en taxi, vers je crois East river, afin de rejoindre D L B et N G pour le rendez-vous du breakfast.

D, semblait heureuse de me retrouver. N et elle-même étaient attablés, avec les parents de D.

Petit breakfast joyeux. Cette rencontre qui serait peut-être pour C, fructueuse, j’espérais. J’étais heureuse de retrouver D et N et ainsi de faire perdurer cette relation amicale.

Puis, nous nous étions séparés, et avions repris un taxi pour aller au G Museum.

Lorsque nous y étions allées avec L en janvier 2001, il était en travaux et nous n‘avions pu voir que le rez- de chaussée de cette architecture magnifique, blanche et en colimaçon jusqu’en haut.

L’exposition consistait en une installation géante d’art contemporain mêlée de thèmes surréalistes, pas forcément nouveaux.

On pouvait condamner, tout en bloc, comme l’avaient fait C et M, qui visiblement, n’aimaient pas cela.

Il y avait un discours, et peut-être fallait-il s’attarder un peu et pénétrer les codes.

Les installations par elles- mêmes, étaient très « mic mac », avec un imbroglio d’objets pour infirmes: prothèses, béquilles, et surabondance de mousse de polyuréthane. En même temps, cette démarche m’intéressait au sens où j’imaginais disposer de ce lieu pour y régler mon installation ! …

Le rêve….

Avoir le musée pour moi seule!

Etre maîtresse d’une une mise en scène, à thème pourquoi non ?

Imaginer un parcours et des haltes le long du colimaçon, et un immense quelque chose qui serait suspendu dans l’axe principal du toit de verre, comme ils avaient fait ici pour l’écran géant à facettes hexagonales.

Et une apothéose dans la dernière salle comme ils l’avaient fait, dans cette exposition….A quand Le G pour Jacqui?! Comme si ma vie active devait continuer sans fin. !

(Je ne savais pas alors que je n’étais pas mûre pour cette expérience, que mon chemin artistique en fait débutait seulement, et que j’allais en 2007 accomplir une œuvre céramique qui en serait ( je l’espère) la « glorieuse » apothéose.)


15.4.07

 

Dimanche 15 avril


Mon viatique, mon Cantique, ma Messe, mes minutes d’extase et mon envie de vivre,mon Fortissime,

Art,

Mon grand sentiment, bouscule mes pensées, tandis que j’inaugure une géante au nez fleuri.

Maintenant, hier, toujours. Tout le temps, j’attends……….

Que sèchent les grés et que baissent les températures.

Aussi bien que je tente de me rassurer, par- devant cet audacieux projet à réussir.

Ce rendez-vous à ne pas manquer.

Extravaguer, chargée d’amulettes, « enhendée », pour me protéger des anonymes banderilles et des rabouilles..

L’attente m’épuise, J’ai mal à mon désir,

Mal de lui faire mal,

Mal d’avoir mal.

Mais Fortissime,Je sais que je dois imaginer la forêt de Brocéliande. Je ne dois pas m’habituer.
Je dois me bousculer, me dépasser. De mes mains et de la fournaise, doivent naître mes imaginées créatures.

Les arbres sacrés d’un monde ludique, si beaux, si ressemblants au soleil, qu’ils soient bonheurs distribués.

Mon Grand sentiment bouscule mes pensées.

Je fixe dehors sur la construction en cours, et, à l’intérieur de mon âme, j’épie « cette langueur, qui »………

D’étincelles fulgurantes, et électriques,

S’emplissent mes yeux, qu’alors je ferme, pour saisir l’instant, d’une si intense souffrance.

J’aime ma douleur.

Quand elle se cache, je la cherche! Je l’appelle en silence.

C’est invivable d’être tout le temps enfermée dans ce manque caché.

Mais quand mon grand sentiment vient, je tourne le dos.

Je refuse le doute et aussi la satisfaction.

Mon temps d’à présent est fait, de gentillesse et c’est mon cap.

Pas de conflits, même si mon « Apachie » est, le sentier de la Guerre.

Je ne saurai m’en bousculer.

Mais il m’arrive de rêver que sur son beau cheval blanc Art Vif, Art en feu, Art vraiment VRAI,

Le Cavalier Idéal,

M’arrache à la « monotitude » et m’emmène parcourir des contrées inconnues, des mondes imaginaires, des planètes incroyables, des merveilles.

L’argile se laisse pétrir, malléer à tous mes grés,

J’aime mon Art,

Le bourreau qui m’habite.

J’aime l’aimer dans mon âme.

Ma vie est riche de mon Grand Sentiment.

Les grains de sable mêlés à l’argile malaxent mes mains et interpellent mes douleurs

Et murmurent à ma raison, qu’Il n’est qu’un poème, Un rêve sentimental.

Tant qu’Il vibre en moi, cependant, je suis poète.

Il me donne matière à créer, A inventer des mirages.

S’Il disparaissait je mourrais.

Je crois en Lui comme on croît en Dieu.

Et voici que mon Art m’entraîne ailleurs,

Je joue au rugby sur le parvis d’une célèbre Cathédrale.

Je suis dans une mêlée d’enfer, sans connaître les règles du jeu.

Je serre dans mes bras un ballon que je dois protèger .

Je valse, je saute, je cours, j’attaque.

Et des milliers d’enfants accourus de cités alentours prennent le relais,

Et m’apprennent à jouer.

Si bien que le rêve m’échappe et que je reviens à la Vie.

Danielle Jacqui.



13.4.07

 

Jeudi 12 Avril


Claude en bleu, le Prince et la couronne, « Psychoïde », sont en listes…sur l’inventaire des temps passés si bien que je ne sais plus quelques fois lequel, est lequel.

Et tandis que demeure la force- vive en moi, et la passion de créer, j’inaugure une époque de métamorphose.

En quittant « la Maison » pour un abri de création extérieur j’ai l’impression d’avoir enfin laissé tomber une vieille robe qui me collait à la peau.

Je me sens libre d’interrompre ces enfantements accouchés au fil de tant d’années, et sans doute de les confier pour leur éternité.

Ce que je réalise actuellement est un devenir qui s’imagine sur un mur ailleurs, brillant dans le soleil et chantant avec le vent.

Je ne suis plus capable de danser la danse russe à la cosaque et lorsque je chante ma voix s’éraille un peu, mais, dans ma tête, c’est la Farandole, c’est la Mazurka, c’est la Sardane et toutes ces danses du folklore que je savais faire.

Ces danses que l’on interprète les bras levés comme ces personnages que je prépare en cadeau pour les ATN.

Nous avons défourné le corps de Nicolas et enfourné sa tête aujourd’hui pour une pré- cuisson à 150 degrés.

Je m’inquiétais parce que le four était resté plusieurs heures à 120 degrés.
Mais il paraît que c’est un palier et que c’est normal.

Pierre a apporté des moules en plâtre qu’il a confectionné pour que j’ai des formes suffisamment grandes dans le but de réaliser les géants. Merci Pierre.

Beaucoup de monde visite les ATN en ce moment et les gens posent beaucoup de questions. Des dialogues s’installent tout aussi bien quant aux techniques que par rapport au projet de la Gare.

Quelqu’un m’a demandé pourquoi je produisais tant, et si vite?

J’ai répondu que j’avais peur de manquer de temps.

Mais cela a toujours été.

J’avais ainsi signé ma dernière broderie au milieu de l’œuvre en me disant que si je mourais avant la fin, elle ne serait pas sans signature!

Je la transportais partout, accrochant mon aiguille enfilée sur mon corsage pour reprendre l’ouvrage si j’en avais l’occasion.

C’est ainsi que lorsque j’avais été accidentée on avait trouvé une aiguille à coudre sur la radio de mon poumon!

Beaucoup de ces gens passent de ma Maison aux ATN, dans un circuit qui leur semble naturel.

Je perds un peu de productivité à ce jeu, mais c’est plaisant et j’imagine que les vacances terminées les choses se calmeront.

Danielle Jacqui.


12.4.07

 

Mercredi 11 Avril


11.4.07

 

Mardi 10 Avril


 

Lundi 9 Avril


10.4.07

 

Dimanche 8 Avril



C’était magie de voir tant de monde au vernissage du 6 avril.

Je m’isole tellement dans le travail que je ne sais plus où en est mon relationnel.

Merci à mes amis d’être venus.

L’installation était terminée.

Cela ne me satisfait qu’à moitié, car il ne s’agit que de puzzles fabriqués de pièces détachées.

Mais je vais m’employer dorénavant à structurer et composer une ou deux pièces.

J’étais en admiration devant les deux as de la céramique, à la fournaise.

Pierre était égal à lui-même: précis, appliqué et concentré sur tous les détails et la réalisation.

Dominique était impressionnante.

On aurait pu imaginer une ballerine dans une chorégraphie en sixième dimension!

Les « makers » étaient venus.

Les discours sont allés aussi loin que possibles.

J’ai pleinement conscience des difficultés qui sont les leurs, et j’apprécie grandement leurs efforts.

MERCI.

Le train est sur les rails même s’il n’est pas encore tout à fait entré en gare.

Le public des singuliers est encore trop classique à mon gré.

Il veut que cela fasse « fort » avec l’idée préconçue qu’ils se font du « fort.

C’est la raison pour laquelle, ils choisissent le « vaudou » et les pièces du premier « raku ».

Cela me déçoit.

Mon intention n’est pas de chercher ce « fort » là, même si ce sont des pièces excellentes que je ne renie pas.

Mon intention est d’être joyeuse, luxuriante, rafraîchissante, à l’or et à toutes les fantaisies possibles.

Mon intention est de ne pas les écouter et de n’en faire qu’à ma tête!

«A moi, le rêve de la Gare, deux mots!

Sais-tu bien, qui je suis?

Le sais-tu? »

Je dis ainsi, mais au fond je redoute aussi.

Plus les gens s’engagent, et plus je dois assurer, mériter leur confiance, et c’est démesuré, surdimensionné, pour moi qui ne suis qu’une simple femme.


6.4.07

 

Vendredi 6 Avril

(récit danielle Jacqui)……….Le train démarre? ou a-t-il réellement démarré. Il faudra que je me fasse expliquer les choses.

Le comble était aujourd’hui que notre four avait refusé de se mettre en marche hier soir et que nous étions très déçus ce matin, car nous attendions le résultat du passage à l’or de « L’arche de l’an 2000 » avec beaucoup d’impatience.

Qu’à cela ne tienne cela s’est fait aujourd’hui et nous pourrons accrocher la pièce demain avant le vernissage.

Dominique avec une extrême gentillesse a cuit pour moi dans son four, Rita, passage à l’or afin qu’elle puisse participer dans tout son éclat à la petite fête du 6 avril.. Rita est incroyable dans cette dernière version. Quand je l’ai découverte, j’ai craqué de bonheur. Merci Dominique pour une si grande gentillesse.

« Rita avant sa dernière cuisson »

…………..Come back de mes mondes intérieurs. (suite).

Une jeep Américaine venait de traverser le village et tout le monde avait cru qu’ils étaient les « Libérateurs.

Les fenêtres des maisons s’étaient alors couvertes de drapeaux.

Mon grand-père avait sorti de je ne sais, où, 2 grands drapeaux qu’il avait préparés, depuis longtemps sans doute.

Mais quelqu’un était passé en courant et en criant qu’il fallait enlever les drapeaux car les Allemands revenaient.

Tout le village était alors parti se cacher plus loin dans les champs de maïs, car il se disait que les Allemands en répression avaient brûlé une ferme.

J’étais seule à jouer dehors, lorsque j’ai vu descendre, plusieurs hommes qui tenaient à eux seuls toute la largeur de la route.

Ils avaient des fusils et portaient des bérets.
Ils avaient un foulard rouge autour du cou.

Ils m’avaient demandé où se trouvait le Pont de P…………. ?

J’avais appelé mon grand-père qui m’avait conseillé de partir dans les champs avec les derniers gens restant dans le village et il avait offert aux FTP de les conduire.

Il était monté sur sa « bécane » tout heureux, et avait ouvert la voie aux partisans.

Puis je l’ai su plus tard, il s’était abrité contre un talus et avait assisté à la bataille du Pont.

Tout le village ou presque était dans les maïs, d’où nous pouvions voir passer tantôt les Allemands, tantôt les maquisards.

Au soir, tout le village avait émigré dans les fermes avoisinantes.

J’avais dormi dans la paille dans un grenier avec bien d’autres.

En y réfléchissant plus tard et encore aujourd’hui, je me disais que cette petite fille toute seule avait eu bien de la chance qu’il ne lui soit rien arrivé.

Nous avions appris le lendemain que nous étions enfin libérés.

Il y avait eu dans la cour de la ferme un repas gargantuesque avec du canard du poulet, du vin pour les grands et mille autres choses.

C’est un souvenir qui ne s’est jamais effacé, ou qui est demeuré ainsi dans mon esprit.

Danielle Jacqui.



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