29.6.07

 

Vendredi 29 Juin


Lorsque je suis arrivée dans les Ateliers hier matin, les pièces refroidies avaient viré les couleurs et, une métamorphose s’était opérée..

Le vert « pisseux » à la sortie de four était devenu plaisant, et ô miracle, j’avais trouvé le vert portail recherché depuis si longtemps.

J’ai fabriqué une grosse pièce hier encore et j’étais vannée en rentrant chez moi.

Vannée de chez vannée!

Mais heureuse.

Je sais parfaitement qu’il me faut faire des pièces sans aspérités.

Mais cela je pourrais le faire après, même chez moi à la rigueur.

Les grosses pièces, c’est plus délicat, donc, je profite du temps qui m’est imparti là, en ce moment.

Ce qui n’empêche pas que j’ai toujours une réserve de carreaux plats ou en relief, petits ou plus grands, pour combler le four autour des grosses structures, et ne pas gaspiller les cuissons.


28.6.07

 

Jeudi 28 Juin


Je ne suis pas peintre bien que.............. beaucoup de peintres sans doute aimeraient l'être autant que moi.

Je ne suis pas plus couturière, ou brodeuse ou cuisinière, et.............. pourtant!

Pas plus que je ne suis céramiste.

Je ne suis pas davantage écrivain, mais j'ai mis la dernière touche à mon roman qui part ce matin en lecture chez un éditeur.

En toutes ces choses je conviens parfaitement à la dénomination de: outsider de l'art.

Traduction, non pas étranger, mais en dehors.

Encore que, d'étrange à étranger, il n'y ait qu'une lettre de différence, et que, depuis quelques temps, ce qui prétend être en dehors, n'a jamais été aussi en dedans, et que par conséquent il faut se méfier des appellations.

Ce vert, sorti du four hier est très: le fruit du hasard.

Il ne correspond en rien à ce que je cherchais: il est pisseux, il ressemble à un caca de poule qui a la diarrhée; mais tel quel, je l'accepte et le fais mien car il me donne une variante absolue dans ma gamme.

Rehaussé par un surlignage or, subtil il sera parfait.

Cette variante de couleur, permettra à l'étrange peintre que je suis de faire une palette variée, lors de l'installation.

La prochaine fois je ne mettrai pas de jaune avec le chrome et sans doute atteindrais-je mieux mes désirs.

Par contre, je vais devoir m' appliquer à être obéissante dans les dosages de préparation de base.

C'est mon objectif immédiat.

Une nouvelle cuisson haute température est au four.

Je profite ici, de faire un clin d'oeil à

Dominique, la si gentille, qui est venue chercher la poupée en porcelaine qu'elle avait réalisé le 2 février dernier.

Je vais faire une tentative de porcelaine et j'en reparlerai.

Je trouve que d'une façon générale, les céramistes sont gentils.

Je connais parfaitement les limites de la gentillesse confraternelle "professionnelle" ou dite outsider art "professionnelle".

J'ai eu une longue confraternité avec les brocanteurs, puis un aussi long parcours dans le milieu "singulier de l'art", il s'agit donc de mon troisième abordage en eau profonde d'un milieu social spécialisé.

Peut-être est-ce parce que, justement je ne me pose pas en situation de professionnalité..... que tout semble aller si bien.

Je suis en recherche d'une expérience, d'un aboutissement de recherche sur moi-même, plus que de nécessité de me démontrer ou de tirer parti financier.

Je ne joue pas la modeste, j'aime être glorieuse!

J'aime réussir.

J'aime cette réussite qui est la mienne, car je n'ai pas forcément su, tout réussir dans cette vie qui est un peu sur son terme même si les gens gentils, tentent de m'en rassurer et d'affirmer le contraire .

Etrange étrangère,

Fabricatrice,

D'un vert pisseux adopté,

Adapté,

A l'esprit mystérieux, d'une Gargouille,

Rêvée vert gazon-portail.

Porte d'un emporté porté support,

Port du bateau louvoyeur,

Qui rêve de longue-vue,

Sur chromatisme à base d'oxyde cuivré.

Je, est la force de l'auteur,

La mécanique suprême du créateur,

Mais il existe trop,

On n'est rien sans les autres.

Danielle jacqui.


27.6.07

 

Mercredi 27 Juin


Me semble-t-il, le débat participatif, concernant ma proposition osée, d’investir les œuvres que je réalise aux ATN, sur la façade principale de la Gare d’Aubagne, a lieu, tous les jours.

Et ce, depuis plusieurs mois, dans l’atelier de réalisation, devant les œuvres, et en présence de l’auteur que je suis, et c’est la meilleure façon de pouvoir, réaliser ce débat pour l’instant.

Il est évident qu’en la matière l’émotif, ne doit pas prendre le pas sur l’objectif à atteindre ou non.

Et que, les questions annexes concernant, notamment la conservation ou non de mon œuvre, sont à part.

Cet émotif peut être de mon fort, mais aussi celui de certaines personnes qui se laissent déborder par des sentiments extérieurs au projet lui-même.

Me semble-t-il, pour l’heure, c’est une éventualité à l’étude, ce qui est pour moi déjà considérable, mais ne fait pas la décision prise.

Et c’est bien, car justement cela permet, ce temps de réflexion pour les décideurs, comme sur la ville.

Nous participons tous ensemble, en fait, concernant les possibles, c’est une merveilleuse aventure.

La Gare si usuelle et habituelle, est devenue malgré nous, le sujet de nos pensées.

Nos esprits s’enthousiasment ou au contraire se révoltent.

C’est cela qui est bon!

Je l’ai déjà dit, l’opportunité de pouvoir réaliser cette expérience en céramique m’apporte tout le bonheur du monde.

Si cela, devait s’arrêter là, j’en prendrai mon parti.

En attendant, il est normal que je défende mes arguments.

La Résidence d’artiste est programmée jusque mi-septembre.

Je vous donne rendez-vous à tous, chaque jour et aussi le dernier jour, d’ores et déjà, pour venir me rencontrer, voir le travail, l’apprécier ou non.

Comment voulez-vous vous situer ou non, si vous ne faites pas la démarche.

Travaillant devant vous, tout aussi bien lorsque j’ai fait la Fresque Jade, que lorsque je suis intervenue sur ma façade, je suis en interaction avec vous, depuis toujours.

J’ai rencontré beaucoup et encore plus d’entre vous, soit dans ma Maison ouverte à ceux qui le désirent, soit dans les Festivals d’art Singulier, et je souhaite que cela continue le plus longtemps possible.

Ne me faites pas pleurer, je vous aime!

danielle jacqui, (auteur acteur de réalisations spontanées, et en ce temps céramiste outsider art).


26.6.07

 

Mardi 26 Juin


Il n’y a rien à comprendre, le bateau suit son fleuve, et la mer est inaccessible.

Muette et hue dada, se donnent , s’adonnent, s’abonnent, tandis que la vie bat son quotidien de banalités, dans lesquelles on s’ennuie parfois, on se dilue. On perd son âme le soir pour la reconquérir au matin.

Tout lasse, tout passe, tout casse, si l’on oublie de se battre et de se ré- enchanter.

J’éprouve une « languissure » du plaisir suave du calme de cet atelier qui oublie de l’être, où je suis reine à l’intérieur de ma Maison, et où personne ne s’aviserait d’intervenir sur mon désordre fut-ce pour nettoyer.

Je suis rétive, comme l’atome de la liberté.

Injuste parfois et souvent, presque carnassière sans que l’on sache à quel point j’aime l’autre.

Cela fait partie des contradictions de l’Auteur d’oeuvre.

Heureusement survient le chrome oxyde en proposition de vert acide.

Comme un alcoolique avide, vidant la dernière rasade de son verre, j’en pince une pincée, avec et sans jaune, dans le turquoise, et j’attends que se découvre sous la couverte et après deux jours de cuisson le miracle transformé en échec ou en surprise.

Pugnace dans la désobéissance réfléchie, je persiste et je signe.

Ma première gargouille est au feu, tandis que je brûle d’impatience en attendant la métamorphose.

Hier soir nous avons sorti cette pièce bizarre et importante, de sa cuisson or sur panaché blanc bleu rouge.

C’est une fleur, c’est un ange ou un monstre je ne sais plus, mais elle est le titre d’un poème, la virgule , que dis-je le poing levé de tous mes émerveillements, en céramique partie.

Je l’aime comme si elle était mon amant.

Je suis une grande amoureuse.

Je vibre en pensant à elle.

Elle me réveille la nuit.

Je la poursuis en imaginant d’autres effets irisés, chatoyants, des ratages rattrapés, des réussites ratées.

Je bois ce café du matin, à la santé de tous les chefs de Gare, de tous les mécaniciens, de tous les aiguilleurs, sans oublier Serge, qui suit l’aventure………..me dit-il.

Have a good one Candy !

Have a good one Karine!


25.6.07

 

Lundi 25 Juin


à toi de jouer …

J’ai réalisé une pièce incroyable, en un temps record, avec une maîtrise jamais encore atteinte.

J’arrive à présent à équilibrer mes structures modelées, superposées avec des embases d’une fiabilité extraordinaire.

Cela me permet d’aller droit au but. J’élimine ainsi les déconvenues des écroulements et je peux tourner autour, faire des œuvres que l’on pourra voir sous toutes les faces, à ce point me semble-t-il qu’il faudra imaginer des petites mécaniques pour les faire tourner.

En le cas présent, j’ai fait une base en socle, perforée pour pouvoir la fixer muraillement comme une gargouille.

J’ai ajouté ensuite des piliers de soutien sur les côtés et en milieu, sur lesquels j’ai apposé une large terrasse.

Sur cette terrasse j’ai fait une sorte de personnage, qui chevauche un animal.

J’ai de nouveau monté des piliers et distribué partant de là, des étages et des superpositions si bien que, le personnage est enfermé » à l’intérieur de la construction.

Il ne me restait plus ensuite, qu’à poser une terrasse de toiture, afin qu’une œuvre complémentaire puisse reposer dessus.

J’ai enfin tourné autour de la pièce, pour qu’elle soit garnie et habitée sur tous les côtés.

A ce point de réussite dans la réalisation je suis auto satisfaite, dusse-je paraître immodeste, ce dont je me fiche éperdument.

A ce point de réussite, je ne crains pas de le répéter, que celui qui voudra bien, conteste mon opinion à ce sujet, les petites et grandes querelles de clocher, me paraissent inopportunes.

Je veux bien créer de toute mon âme, je ne suis pas assez vertueuse pour laisser déstabiliser mon bonheur.

Et d’abord au cœur de « mon atelier même » où les esprits doivent s’enflammer pour ce qui le mérite, et tâcher de faire converger nos efforts communs et soudés, pour que nous réussissions.
J’ai bien dit « nous »!




22.6.07

 

Vendredi 22 Juin


Pour information à l’intention de celles et ceux de mes amis qui attendent des informations sur le devenir du « rêve ».

-Un travail officiel de réflexion, est en cours, de façon favorable quant à l’avenir du « projet » de réalisation monumentale, pour lequel, j’élabore en principe mes actuelles créations de céramique.

Je trouve cela magnifique, considérable, et patent de la considération dont les artistes et les gens impliqués ont besoin.

Je remercie ceux qui représentent l’officialité, et se sont déplacés hier 21 juin 2007.

Pour l’heure, il ne s’agit pas de brûler les étapes.

J’invite tout le monde autour de moi, à la modération.

Nous continuons. Nous persévérons.

Et nous attendons!

Merci, à ceux qui au-delà de nous travaillent et vont travailler en réflexion sur la faisabilité des choses.

Merci à François le généreux soutien.

Merci à Pierre, venu m’aider à installer les pièces trop lourdes pour moi, et pour ses envisagements.

Merci au céramiste Aubagnais qui n’a pas craint de s’exprimer en soutien, et à la gentillesse des céramistes qui fréquentent les ATN.

Merci Antoine. Et André.

Merci les décideurs.

Je suis heureuse, si heureuse, de voir sortir au fur et à mesure toutes ces productions.

Je ressens ces réalisations comme le feu d’artifice qui enrubannera un travail qui restera outsider, j e l’espère, malgré soudain, l’ambiguïté de la situation.

Débrouillons les choses.

Exprimons-nous, sur l’évolution des idées, des situations, qui font qu’en interaction avec le temps moderne, les idées, les gens, l’environnementaliste anarchitecte singulier, demeure en marge dans sa démarche, tout en même temps que cette dernière longtemps refusée, entre de plain-pied dans le possible et préfigure des perspectives insoupçonnées pour des réalisations extraordinaires, ouvertes aux créateurs ordinaires.

Danielle Jacqui


 

Jeudi 21 Juin


Je suis boutante , fiellante, chèvre chevreuse raq et raqueuse et rage bisou, feuille et rayon de feuille .

J’ai dessiné un prince cornu et une glaneuse de rêves.

Le prince est né dans l’un de ces songes, il se nomme Bel Azur. Ne me demandez pas pourquoi, dans le rêve, il en était ainsi.

Que fais-tu l’oiseau sur le bras du Prince?…..

Rouge, je chante, vert je crie, bleu je prie, blanc j’écris, et rouge, je bouge.

Et jaune, trait, tiercé.

Ton arc-en-ciel n’est pas fabriqué en couleur mais seulement avec des lignes, des traits, des signes, du graphisme.

Alors j’ai imaginé pour que tu puisses atterrir sur ma planète,

Une translation, noire- blanche sur fond verdâtre pâle et de nouveau une parenthèse pour que tu saches entrer dans mon antre, dans mon ventre.

Qui peut savoir?

C’est un vécu, c’est une histoire.

Mais quel enthousiasme, quel bonheur!

Si tu entends,

Si tu comprends, si tu m’aimes et si je t’aime.

Et si tu aimes mon projet.

Mon rêve du train de terres encolorées, multicolorées, mon mur ensoleillé, miroitant comme je le voudrais!

Danielle jacqui.


20.6.07

 

Mercredi 20 Juin

Blaise Cendrars, dont j’avais toujours entendu parler chez moi, car ma mère le connaissait, avait dit: qu’Il n’aimait pas les peintres, parce que leur démarche restait confisquée de l’atelier à l’antre du marchand, et de l’antre du marchand au musée, et que leur peinture n’était pas populaire, n’était pas vue par le peuple.

(J’avais recueilli ces propos une fois il y a longtemps sur « France Culture » et comme ils m’intéressaient, je les avais conservé dans l’un de mes journaux d’artiste).( pardon si je fais erreur)

Je pense à cela, à cause de La Diva Super Nova, consacrée au Musée à présent, sous les lumières tamisées et à température calculée.

Mais elle s’est promenée partout bien longtemps et bien avant, et bien ailleurs que dans le fond de ma Maison ouverte à tous.

Elle était née sur les marchés au milieu des gens qui venaient la voir grandir au fur et à mesure.

Elle était donc « fille du Peuple, autant que de moi-même.

En fait ces propos de Blaise Cendrars datent un peu, et la donne a changé du fait de la médiatisation possible intensive.

Pas de commentaire, je ne parle pas de choses que je ressens particulièrement fort, sur lesquelles je suis suffisamment avertie, et au sujet desquelles j’ai une opinion affirmée.

Je ne veux pas finir en héros.

J’ai seulement un peu d’amertume à voir le devenir de l’art, cher à mon cœur, qui ne se singularise plus dans la marge, et ne se forge plus guère dans les strates de « l’isolitude ».

Histoire de temps qui passe!

C’est ici que mon ami JCC. Va me rattraper en rappelant que ma Mère était lettrée et connaissait même, Blaise Cendrars et que par conséquent lorsque je me revendique autodidacte, j’exagère un peu.

J’en profite pour corriger le tir, pour les rares périodes où je fus installée chez ma mère et durant lesquelles je pouvais profiter de la bibliothèque, le temps de mes pensionnats fut long, plus ou moins démuni et en total décalage scolaire qui fut extrême.

Bref, je ne m ’en plains pas plus que cela, peut-être que le fait d’avoir vu une bibliothèque chez moi m’a donné l’envie d’en avoir une à mon tour et d’en profiter abondamment.

Il est vrai aussi, que ma « culturation », s’est effectuée, autrement, et notamment grâce à mon aventure artistique.

J’ai dit par ailleurs que l’on doit prendre ses difficultés à rebours et s’en faire des victoires.

Tout cela sans doute pour en venir, parlant de cet écrivain respecté, que je suis déjà en voyage et en train et que le train entre en gare demain un peu, et que je m’en tracasse beaucoup!.


19.6.07

 

Mardi 19 Juin

Visite de mon amie Lauren, professeur à Ashland, Oregon, USA, et de 21 de ses étudiants.

C’est toujours le premier moment fort de l’été, lorsqu’ils viennent.

La partie pour moi n’était pas gagnée d’avance, car j’avais travaillé aux ATN, dimanche, jusqu’à la dernière heure. Il ne me restait que la matinée pour accomplir une mise en ordre générale de la Maison de celle qui peint, abandonnée d’entretien depuis des mois.

J’étais heureuse de la prise en compte par GHB, de l’importance de cette réception.

Heureuse aussi, que l’on puisse se rendre compte, de la qualité de mes hôtes en la Maison, et du sérieux avec lequel j’accomplis mon travail depuis des années.

On n’est jamais si bien servi que par soi-même!

Je dis cela, non pas pour me glorifier, je n’ai pas besoin de ce genre d’auto- satisfecit, mais pour demander que l’on m’accorde confiance.

Je suis fragile, sachez-le!

Ma sensibilité est extrême, malgré l’impression d’assurance que je distribue.

Je peux casser comme la porcelaine.

Je travaille dur et sérieux.

Il y a des gens qui ne comprennent pas, certes, ou qui sont en décalage avec mes idées.

Lorsqu’ils viennent voir le travail ou me rencontrer, je le jure, généralement cela s’arrange.

S’il existe un message, c’est: venez voir, LE TRAVAIL!

Après, vous vous exprimerez.

Une lettre anonyme ne mérite pas considération.

Le festival d’Art Singulier dernier a obtenu, 5000 visiteurs, et les compliments sur cette exposition ont été distribués par tellement de spectateurs, que même s’il demeure et c’est tant pis tant mieux, des incontournables grincheux, ils ne font pas l’Opinion.

J’ai vu, l’autre jour, aux ATN, quelqu’un, que mon art dérange.

J’ai vu un Monsieur, en toute sincérité, me dire que ce n’était pas la peine que j’essaye de le convaincre, il était contre ma forme d’expression.

Il était contre, et en même temps, bouleversé semblait-il, il ne pouvait s’empêcher de dire:

-Cela ne fait rien: Vous gagnerez le Ciel des Artistes!

Il est reparti en disant:

-Je vous laisse à vos « gorgones! »

J’ai apprécié cette réaction à l’envers.

Nous étions toutefois, d’accord sur un point lui et moi, l’essentiel, est que cela ne laisse pas indifférent.

Beaucoup de gens trouvent que mes « monstres » ne sont pas monstrueux, mais gentils et attendrissants, c’est la raison pour laquelle je garde confiance en moi!

Mon esprit voyage sur les rives de l’inconscient, collectif sans doute, en expression « hors la norme, j’espère!

C’est le but! Non?

Je ne suis pas là, pour reproduire l’art 19ème siècle, je suis ici pour être inventive.

Je suis ici pour réaliser des pièces étranges et chaque fois différentes à chacune, afin que le spectacle soit sans fin.
Que l’on ne finisse pas d’y découvrir à nouveau!

J’aime les gens, tous!

Je les invite à venir me rencontrer.

Danielle Jacqui.


15.6.07

 

Vendredi 15 Juin

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir vendue, et je garderai un profil très raisonnable tant que je ne serai pas avancée de façon nette et précise, quant aux décisions qui en aucun cas ne peuvent être de mon ressort, concernant « la Gare ».

Et j’aimerais que tout le monde en soit aussi raisonnable.

Par contre, j’ai beaucoup aimé hier, avec les enfants d’une école maternelle d’Aubagne, cette animation, faite par l’institutrice, qui survolait le projet rêve.

Les enfants, parlaient de la gare, et elle se situait dans leur esprit en tant que bâtiment dans la ville, tout aussi bien qu’espace et fonction.

La façade devenait muséale, et ils étaient amenés à percevoir, la fonction ordinaire d’un musée, et son organisation généralement intérieure, et à la différence ce qui pourrait devenir, une façade muséale à l’extérieur, offerte à tous.

Ils étaient amenés à prendre conscience qu’en ce cas, ils pourraient regarder les œuvres, chaque fois qu’ils le voudraient, toucher, s’ils le désiraient.

Les enfants aussi appréhendaient le problème de respect de l’œuvre précieuse en quelque sorte, qui en ce cas leur serait offerte.

J’ai bien aimé.

Il me faut faire un peu de net dans la Maison, un peu négligée depuis pas mal de temps, pour recevoir lundi prochain les 21 étudiants Américains de l’Orégon avec leurs professeurs d’Art, mes amis, que je dois recevoir lundi prochain, à la maison, puis aux ATN.

Je suis en même temps excitée par la visite officielle du 21, pour laquelle je voudrais avoir un fini de pièces, maximum, et je ne sais plus à quel Saint me vouer, tant j’ai à fa ire dans toutes les directions.

Danielle,

Ô Danielle,

Toi, qui bouscules,

Toi que l’on bouscule,

Danielle Toi,

Et Toi, Danielle,

Tu n’es pas le toit du monde.

Calme-toi!

Cool!

Danielle jacqui.


14.6.07

 

Jeudi 14 Juin



C’est pour toi…

Bonjour l’Editeur.

Mon texte est presque au point, et je vous l’adresse très rapidement.

J’y travaille tous les soirs en rentrant.

Que dois-je faire?

Goûter mes oxydes, les avaler, pour atteindre ce vert acide et printanier que je cherche.

Danielle va-t-elle à son tour devenir vraiment folle pour faire comme la pie qui avale tout et n’importe quoi, pourvu que cela brille!

J’obtiens des ratages « ratatouillesques » géniaux!

Ce n’est déjà pas si mal!

Il est tout droit sorti des enfers, celui-là! Il a dépassé mes intentions!

Et Gostä Berling aussi sorti incroyablement réussi après avoir traversé tous les échecs pour devenir une victoire!

La deuxième partie de « grosse tête est sortie de four avec une totale réussite des couleurs.

Tous les cernes voulus sont intacts et n’ont pas coulé.

Merci FR, ta couverte est formidable!

Heureusement, l’est là le FR!

Gloire au Glorieux!

Il s’avère incontestable que le recouvrement préalable d’une barbotine colorée cuite lors du « biscuitage », de façon merveilleuse conforte l’émail.

Reste qu’il est nécessaire d’attendre 24h de séchage avant de passer cette couche, afin que séchant plus rapidement que l’épaisseur, elle n’engendre pas des craquements.

Je me sens bien, j’ai la forme!

J’ai 20 ans, j’ai trente ans et pas encore quarante.

Je suis irréversiblement entraînée dans cette création euphorique,

qui me place dans une sorte de roman feuilleton, dans lequel mon roman propre perdure.

La symphonie en ré fa la, ré fa la, ré fa la, la fa ré, de danielle jacqui.

Mon Roman, à l’aube de certains jours, vient à moi, avec son franc sourire, avec ses phrases drues, belles, rustiques pour ne pas dire « rustresques », caractérisées.

Je ne peux m’empêcher d’en succomber d’aise, même si tout cela participe du frugal, et presque de l’irréel! C’est du domaine précieux et presque miraculeux de » La vie après la VIE ».

Je réalise une suite actuellement que j’imagine à l’horizontale et en suivi, au-dessus des trois portes de grand milieu.

Enfin merci aux institutrices et aux enfants, pour leurs touchants cadeaux.

Karine ma Belle, tu devrais nous faire une page spéciale consacrée à cela.

Karine, tu es merveilleuse!

Danielle Jacqui.


13.6.07

 

Mercredi 13 Juin


Un écheveau de fil à broder « mouliné », mesure 8m.

Lorsque je brode en doublant le fil, je fais 6 aiguillées avec l’un d’eux.

Si je réalise un relief tournant, type « œil » Il faut un écheveau.

Pour réaliser 3 cm2 de mon travail il faut travailler une journée complète.

Pour réaliser une pièce de 0,70 x 1,20, il faut entre dix- huit mois à trois ans, selon que je travaille en a- plat ou en volume.

Je ne peux pas parler du nombre d’écheveaux de fil.

Je n’ai jamais eu la patience de faire le compte, mais quelqu’un qui s’en appliquerait devrait pouvoir à peu près le faire.

Sauf qu’il faudrait qu’il tienne compte des sur ajouts et sûr- broderies sur la broderie.

En s’appliquant, il pourrait aussi ce calculateur comptabiliser le prix de revient en matière première………..

Ce défaut d’archivage, dont je ne mesurais pas l’importance en son temps, devrait interpeller, de telle façon, que le travail sur la céramique ici, soit quantifié.

Bien sûr, je sais que pour faire une pièce conséquente, il faut à peu près 2 pains et demi à trois pains de terre.

Mais je me laisse emporter par la passion du faire, et je ne gère pas aussi bien la mathématique des choses.

Pourtant c’est intéressant.

Qui voudrait bien m’aider?

Au début, je redoutais les visiteurs, car j’avais nécessité d’une concentration absolue.

À présent, j’ai un tel « filling » dans mes créations que je ne ressens plus les gens qui passent comme une gêne, mais comme ce plaisir que donne la réalisation en interaction avec eux tous.

Bien sûr, il ne faut pas s’installer, j’ai toujours besoin de beaucoup de calme.

Je crois, que ce rassurement qui est le mien est dû en partie à la maîtrise acquise ici, en la matière sur la matière, en l’occurrence la terre, au fil du temps.

Je ne constate plus d’écroulement, mon travail est plus sûr, plus direct.

Il ne faut jamais être sûr (e) de soi, je ne l’oublie pas toutefois.

La deuxième partie de la grosse tête est en cuisson émaillage haute température depuis avant-hier.

Nous la sortons ce matin.

Ensuite passage à l’or.

Cette pièce a un nom, trouvé par les enfants d’une école maternelle d’Aubagne, mais je l’ai oublié.

Ils viennent vendredi, ils me le rappelleront.

C’est cela aussi l’interaction.


12.6.07

 

A Lausanne...


























La diva à la collection d'Art Brut à Lausanne...




11.6.07

 

Lundi 11 Juin


__Je veux ici remercier Pierre Architta qui est venu "enfourné" La Terrible" pendant mon absence de quarante huit heures.

Ainsi le cours des choses n'a pas été perturbé aux ATN, et j'ai pu faire une cuisson or durant le week end.

__Ce qui me caractérise, c'est cette possibilité qui est la mienne de pouvoir passer d'une technique à une autre, et que je ne suis pas limitée sur un seul moyen d'expression.

__Je dis que je suis dirigiste à l'extrême.

__Je n'ai aucune volonté de pouvoir en terme propre.

__Par contre en ce qui concerne mon "Faire", actions,projets ou réalisations, je pense que je suis la mieux à même de pouvoir exprimer sans trahison.

La Diva Super Nova, de l'autre côté du Lac, se porte bien.

Elle est entrée au sanctuaire des chefs d'oeuvres avec lesquels elle se sent en fraternité, et quels chefs d'oeuvres!

Respectée, à l'abri des périls ordinaires, de la poussière et de l'usure du temps.

Comme La Belle au Bois Dormant dans son Château, elle attendra qu'un Prince Charmant un jour peut-être, au regard éclairé, la rescussite d'un baiser d'amour.

Ce Seigneur, alors, se penchant avec attention sur "la belle ouvrage" de Danielle Jacqui, fera un point par point, en évitant les bévues, vues de loin d'ailleurs compréhensibles, d'appréciations non averties et succintes.

Ce Seigneur sans doute osera retourner l'ouvrage et le regarder à l'envers.....Claude disait que c'était encore plus beau à l'envers qu'à l'endroit.

Il faudra se rappeler alors, de tout le parcours de la réalisatrice, que je fus.

Le créateur est obligé" de partir de ce certain moyen, qui lui est propre ou que les circonstances lui imposent.

S'il est enfermé, privé le plus possible de moyen d'exprimer, et de moyens d'expression, il va se servir des moyens du bord.

C'est ainsi qu'une telle, a pu tirer les fils de ses draps ou me souvient-il d'un travail vu ailleurs des fils de laine de ses chaussettes.

De même qu'un artiste dans la montagne, fabriquera ses pinceaux avec les poils de ses chèvres.

Mon aventure fut heureusement pour moi, vécue en liberté.

Quand je le pouvais j'achetais mes fils, qui étaient d'ailleurs véritablement onéreux, ce qui demandait d'énormes sacrifices.

Parfois et de par mon métier, les fils venaient à moi, soit parce que dans l'une de "mes adresses" de brocante, j'en trouvais un tiroir ou un fond de boîte à couture, soit parce que sur mes marchés, à force de me voir broder, les gens avec lesquels mon aventure a toujours été en interaction m'en apportaient.

J'avais toujours été attirée par la broderie, alors que je détestais la couture, à cause de la volonté pédagogique insensée que l'on nous faisait subir à l'école de mon temps à ce sujet

J'avais brodé pour moi un corsage dés l'âge de quinze ans, avec des sujets libres et des points liberté.

Sur mes espaces de brocante je ne pouvais accomplir ma passion de la peinture, et je m'étais mise à broder ce qui était plus compatible avec mon métier.

Bien que ce fut un beau métier que celui de brocanteur, c'était un travail obligé, harassant, et dur.

C'était en quelque sorte mon "enfermement".

En brodant et en pratiquant conjointement mon activité artistique, je transcendais tout, je me singularisais, je contournais et je m'échappais.

Au début j'accomplissais des dessins sur les chemises anciennes dont je disposais, que je brodais en suivant le tracé, et je me proposais de commercialiser, et les broderies et les chemises et les dessins. J'invitais ainsi les gens à broder eux-mêmes des chemises originales.

Mais ce travail n'avait jamais été lucratif.

Les gens habitués aux discussions des prix de brocante, ne mesuraient pas le travail ni l'investissement.

Aussi très rapidement j'avais abandonné les chemises pour broder sur drap.

Je ne dessinais plus, mais je réalisais mes peintures avec le fil.

Il fallait une journée pleine de travail apesanti pour réaliser 3 cm2.

Et encore en travail simple comme c'est le cas de la première grande broderie, celle qui constitue

majoritairement la jupe de La Diva Super Nova.

Pour cette pièce-là, j'ai travaillé dix huit mois en continu ou presque, arrêtant seulement quand les poses étaient nécéssaires à cause de mes mains et de mes yeux.

C'est pourquoi j'ai raconté l'histoire des robes Afghanes qui sont si lourdes qu'elles ne peuvent être brodées que par des hommes.

Il faut savoir que lorsque l'on tient la pièce brodée déjà importante entre ses mains c'est lourd à porter, à manipuler.

Ce travail, n'était pas canevasser, ne s'accomplissait donc pas sur un support rigide et autoritaire.

Qui peut expliquer cela en dehors de sa créatrice.

Réalisé sur du drap, si l'on veut suivre le dessin et l'empêcher d'aller dans tous les sens il faut lui imprimer sa volonté et lui imposer des contre sens.

Il faut tourner et retourner le drap support.

Cette manipulation est très fatigante pour les mains.

En ce temps- là, était survenu pour moi, le changement de ma vision.

Comme les choses se faisaient de manière imperceptibles et que les nécéssités professionnelles

faiaient que j'avais mieux à faire semblait-il que de m'occuper de ma santé, j'avais tout simplement récupéré une paire de lunettes d'occasion qui étaient sans doute mal adaptées, et je ne m'étais pas arrangée les yeux.

Le problème était que je devais en même temps, faire ma broderie et l'interrompre, en levant les yeux pour surveiller mon espace commercial ou m'occuper de mes clients, et que ces changements de champ visuel n'étaient pas faciles à gérer.

Claude mon mari, se révoltait lorsqu'il m'emmenait promener, parce que je brodais tout le long du voyage, et qu'il pensait que je ne l'honorais pas en regardant le paysage.

Mais je lui affirmais que j'avais les yeux levés chaque fois que je tirais l'aiguille, et c'était la réalité.

Avancer l'ouvrage, le voir en grand, était mon objectif.

Il m'est même arrivé par la suite, de poser ma signature en milieu d'oeuvre pour être sûre qu'elle s'y trouve, si d'aventure j'allais mourir avant que de n'avoir terminé.

Heureusement j'avais fini par acquérir mes premiers verres progressifs et le problème avait été reglé.

Il est vrai que l'on pourrait travailler le textile en étant aveugle.

Je pense que l'on doit pouvoir faire des nouages, des paquetages, et mêmes de la broderie, le toucher palliant à la vue.

Mais cela n'a jamais fait partie de mon "jeu".

Chez moi le regard est essentiel.

Je ne fais pas des têtes de carnaval, même si je suis née à Nice, et si j'apprécie l'art carnavalier à ce point que je désire que nous l'exprimions au cours de notre prochain festival.

Lorsque je dessine ou je peins, je commence toujours par exprimer un oeil, un regard.

Même si je m"applique à ne pas le faire, cela s'impose.

Le visage, n'est que l'entourement du regard.

Il est souvent grotesque parce que je ne sais pas objectivement dessiner, c'est tout.

Je dirai que si l'on ne retient de ma peinture que des visages de Carnaval, il vaut mieux ne pas la regarder, tant je me sens incomprise.

Du temps des broderies des grandes pièces, je disposais mes fils comme une palette, et je piochais dedans à mon gré, comme si cela avait été une palette de couleur à peindre.

Au début, les fils étaient en ordre et bien rangés et presque aussitôt survenait un embrouillamini inextricable dans lequel il me fallait tirer un à un chaque fil.

Ce qui est génial, c'est de voir que m'exprimant avec des fils sur un travail qui durait plus d'une année et sans dessin préalable,au final je me retrouvais avec un tableau qui ne dénotait en rien de mes peintures.

Ce qui m'a fait souvent dire, que nous avions chacun une palette qui nous est propre comme nous avons un groupe sanguin.

La suite un autre jour...............Danielle Jacqui.


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