17.11.06

 

Nous sommes déjà le 16 novembre.

Les jours passent. Journée à temps doux et presque encore chaud.
J’ai toujours dit que l’aventure était presque plus intéressante que l’œuvre.
Les difficultés que nous allons rencontrer sont l’aventure. C’est pourquoi il me paraît intéressant d’en parler.
Les petits et grands problèmes que je vais soulever, pourraient se résoudre par le dialogue avec mes différents interlocuteurs, qui sont vraiment des plus sympathiques, sans qu’il soit besoin d’en faire « tout un fromage »!
Si j’en parle c’est parce que j’ouvre ici, j’espère, un dialogue et des réflexions qui doivent nous faire avancer. Ce matin en arrivant dans "mon atelier aux A.T.N, j'ai eu comme un choc. La grande table centrale avait été nettoyée de presque toutes mes pièces en terre blanche et rouge. Le tout avait été placé précautionneusement, je dois dire, sur les étagères à l’arrière.
Ces pièces sont extrêmement fragiles. Je travaille en minceur de pâte, en volutes et mises en formes. Personne d'autre que moi-même ne doit les toucher tout au moins sans m’avoir consultée.
Ce petit déménagement avait été effectué pour permettre aux institutrices et instituteurs de venir faire un après- midi d'initiation à l'argile. L’intention est tout à fait louable qui veut que l’initiative de la Résidence d’ « Artiste », ait un retentissement avec les enseignants et les enfants. La liste de mes collaborations avec les enfants et les enseignants n’est plus à faire et j’y ai toujours pris un grand plaisir. Je ne sais pas sous quelle forme (on en reparlera), mais j’y adhère.
Nous devons trouver un mode de fonctionnement qui préserve l’autonomie de chacun.
Si je place mes « pièces » sur la table, ce n’est pas au hasard, je suis déjà entrain de concevoir l’assemblage que je prépare. Chacune de mes fabrications est réfléchie, dans une concentration absolue de l’esprit, que rien ne doit interrompre. Je me suis absentée deux après- midi, pour laisser ce stage s'accomplir, mais il faut bien calculer que:
Si j'ai mis 1 an en travaillant comme ce n'est pas racontable, pour faire la façade de la "Maison de celle qui peint", faire un envisagement comme celui que nous sommes censés préparer en six mois tient du prodige. Donc, je dois travailler avec une pugnacité sans faille et ne pas être dérangée. Ou bien alors je ne prépare pas un grand chantier, mais je fais un stage d’animation. Ce qui n’est pas forcément ma vocation.
Je suis issue d'école nouvelle. Pour être tout de suite entendue: méthode Freinet.
Pour mémoire j’ai fait cela au « Château Mistral » à Saint Rémy de Provence où « professaient » le couple des « Julien et Louis Nel » que je salue au passage. Cela remonte à 1945, 6 , je crois. J’avais une dizaine d’années.
Il y avait sur les tables plusieurs moyens d'expression parmi lesquels chacun était libre de choisir ou non d’ailleurs. Bizarrement, il n’y avait pas d’argile.
Cela était à disposition tout le temps.
Personne ne donnait de leçons, ni d’initiation.
C'était une règle.
La seule chose que je n’ai jamais essayée, c’était la fabrication de nos peintures qui était une sorte d’alchimie avec des poudres de couleur et de la gomme arabique fondue.
L’enseignement, les enseignants, le système éducatif, je n’ai pas à m’en mêler.
Mais,C’est amusant, de préparer un travail en parallèle avec l'oeuvre de « danielle jacqui » et de donner des formations.
J’ai abordé l’argile et à présent les cuissons en parfaite autodidacte.
J’ai travaillé 40 ans avec de l’argile crûe. Je considère que cela procure une liberté qui est bridée si l’on observe les règles de préparation pour cuisson.
On me disait: cela ne se conservera pas.
J’ai perdu un certain nombre de pièces, par usure, et elles n’étaient pas commercialisables, mais j’avais fini à l’expérience par trouver « des ficelles » astucieuses qui rendaient mes objets durables et invulnérables presque.
Comment aurais-je trouvé tout cela si j’avais subi une formation préalable qui m’apprenait tout d’un coup.
Mon grand « réfléchissement » actuel, est: comment réussir à réaliser des œuvres aussi directes et spontanées que celles que je réalisais en argile crûe, en passant par le biais obligatoire de la cuisson.
Je me pose une question?( à moi-même, et pas forcément aux autres!)
Veut-on, d’emblée préparer des futurs artisans potiers?
Pour des enfants à l’école maternelle, c’est un peu tôt.
Ou bien le but essentiel n’est-il pas de développer la créativité, en laissant libre.
Nous avons eu un dialogue sympathique, avec Dominique, c’est son prénom, je crois, la jeune femme, qui est animatrice justement et conseillère.
Allons-nous réalisez les cuissons de mes pièces en terre blanche à basse ou haute température.
Si nous faisons haute température, ce sont des grés.
Le but recherché est la résistance au climat à l’extérieur.
Mais il semble que les émaux pour mettre les pièces en couleurs flash, comme je désire sont onéreux et qu’il faut expérimenter pour réaliser.
Il paraît que nous pouvons peindre à l’acrylique, mais que cela nécessitera le passage d’un vernis protecteur contre le gel. Et un suivi d’entretien.

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