16.11.10

 

le syn-drâme de l'abandon

« …………………..Ma très bourgeoise et très informée voisine me fit entendre que mon séjour

prolongé, sans activité professionnelle, alors que mes enfants étaient hébergés chez les habitants, posait à ces gens des énigmes et faisait bavarder autour de ma personne. Chose plus suspecte encore pour une femme sans mari, et sans métier, j’avais les moyens de payer très correctement les parents de guerre de mes gosses.

..Dans un temps où la suspicion régnait rôdait partout, mes amis prévoyaient des complications.

Les enfants avaient retrouvé un certain équilibre.

L’heure était venue de reprendre mon poste de combat.

Une chose était de prendre une pareille décision, une autre de la réaliser concrètement, car mes contacts comme on disait alors dans notre jargon étaient totalement rompus.

Je songeai donc tout simplement à prendre les bois avec les maquis locaux. Mes amies du village, le pouvaient permettre et les chefs de groupe connaissaient les opinions dont le vieil homme mon père, ne faisait nul mystère.

Je parlais anglais et par ailleurs ancienne P.T.T. je connaissais le morse. En outre j’avais une longue expérience des formes d’action dans la Résistance du Midi.

Et le même jour, début mai je crois, un télégramme me parvenait expédié de Moustiers Sainte Marie : Besoin présence urgente pour ramassage de plantes médicinales » stop »Domicile siège social- Signé Johan.

Mon contact régulier était rétabli, là était ma vraie famille d’action.

Les enfants, avertis de la nécessité où je me trouvais de reprendre mon travail, étaient venus m’accompagner à la gare.
Les yeux de danielle révèlaient son anxièté et j'essayais de la distraire.



Au moment exact où je mettais le pied sur la marche du wagon, elle livra brusquement sa lourde charge d'angoisse.

--Oui tu pars ! Et tu vas faire des choses, et tu te feras fusiller peut-être, et moi, qu’est-ce que je ferai avec les deux petits ?

Je ne me doutais pas jusqu’à cet instant, de tout ce qu’elle avait compris. Elle avait dix ans exactement et son inquiétude, tellement légitime, me broyait les tripes.

Il fallait rassurer

J’eus recours à l’illusion, moteur de l’espérance.

-Mais non il ne m’arrivera rien. Tu le sais bien, j’ai une baguette magique. Avec moi tout s’arrange toujours tu le verras, à mon retour je te raconterai.

J’avais eu la récompense et le réconfort de voir s’éclairer son visage.

Elle avait une telle foi en moi, elle avait vu tant et tant de fois déjà les dangers s’aplanir après des moments périlleux, qu’elle avait cru réellement à cette baguette miraculeuse !.................."

d'après Renée, maman de danielle.

Il s'agit ici d'un come back sur mon enfance tiré des mémoires de Renée...........ma maman.
J'avais effectivement 9 ou 10 ans......
Je trouve bizarre qu'elle ne se soit pas rendu compte de ma maturité mentale. On disait pourtant qu'à l'âge de sept ans on avait atteint l'âge de raison.
(Au début de la guerre ma mère avait eu un accident de la circulation avec son vélo et travaillant pour une compagnie d'assurance elle avait été très correctement dédommagée, ce qui lui avait permis d'assurer notre subsistance pendant ce temps.)

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