22.7.10

 

Osé, mais tant pis.!

Ma chère Ghi.

J’ai tenu bon, malgré le stress, malgré des -moments crises- de désespoir intense.
Des pleurs venus du fond du ventre, qui t’arrachent la peau à l’intérieur.
Et d’autres instants aussi durant lesquels je crois trouver la victoire.
Ce n’est pas une détresse, ma fille, c’est une libération !
J’ai beau le savoir, le manque est le plus fort.
Suis-je faible ? Ce combat est-il le viatique nécessaire, pour faire de l’artiste, cet être à la fois invulnérable et si vulnérable le médium indispensable de notre existence ?
Il n’y a pas d’âge pour ce genre de douloureux passage de l’abandon.
Je n’ai pas lâché l’atelier un seul matin, même lorsque je ne voyais plus pour quelles raisons je pouvais rester là, si seule, sans plus aucune fourniture.
Je n’ai pas lâché la peinture un seul après-midi.
Et ce faisant ma vie, « La Mienne » a continué et commencé de me laisser entrevoir que j’allais prendre le dessus.
Jean-Gabriel a appelé par erreur, mais nous avons bavardé pendant plus d’une heure ensemble.
Isabelle et moi nous appelons tous les soirs.
Michèle est venue me chercher et j’ai passé cette bonne journée, et j’ai reçu des architectes Allemands.
Mes amis Suisses L.L.sont venus hier après-midi et nous avons passé un grand moment ensemble.
J’ai beaucoup d’affection pour eux.
Je les connais depuis de très nombreuses années.
Ils font vraiment partie des amis de l’ « artiste » Danielle Jacqui.
Lorsqu’ils viennent ils ont chacun leur appareil photo, et ils prennent des images et encore des images. Je crois que Lui, m’a dit qu’il avait fait plus de 500 images.
Ensuite ils me font des albums absolument incroyables.
« Hugue » et une amie aussi, sont arrivées l’autre matin à l’atelier, juste au moment où j’allais décourager et partir avant l’heure.
Aujourd’hui, je déjeune avec « Nadine »……….
On ne peut pas dire que ce soit la solitude.
……………La voix démoniale de cette fille, disait : Regarde avec qui tu es ?
Regarde à quoi elle ressemble ?
Est-ce que tu te rends compte que tu étais autrefois avec une femme dont le visage ressemblait à celui d’une princesse ?.........
Cela me rentrait dans les chairs.
Comment Danielle, tu osais, tu oses encore te montrer ?
Tu oses prétendre à ce que la vie offre de meilleur……….l’Amour d’ un homme……………….Tu ne vois donc pas que tu n’es plus présentable.
Tu ne vois donc pas que ton visage est transformé, devenu celui d’une vieille. ???????
Qui pouvait me sortir de ce mauvais pas ? Si ce n’est "lui" ?
Il n’a pas bougé !
Le coup a réussi, "il" est parti !
Pourtant en développant mes peintures une à une pour mes amis qui photographiaient, je me disais : qu’importe le visage devenu ?
Ces réalisations, ces couleurs, qu’ « il » ne pouvait s’empêcher de regarder au fur et à mesure de leur réalisation, c’est cela mon miroir.
C’est même mieux qu’un miroir, puisque c’est ma réalité.
Je suis au mieux de ma forme artistique et sans doute intellectuelle.
Ma forme physique est inentamée.
Je peux tout faire !
Tout !
Il fait bon à cette heure, Ghi, une petite fraîcheur se glisse sur mes épaules dénudées.
Je n’ai plus de feuilles de papier toilées grand format, sais-tu où je pourrais trouver cela. ?
Bonne journée GHI,
danielle

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