20.2.10

 

le courrier de Durdica

Chère Danielle
Je continue à écrire des lettres à quelqu’un qui ne répond jamais. Voilà maintenant que l’expo »Frida-Vincent » est terminée que vous auriez un peu plus de temps, je vous écris de nouveau. D’abord, c’est un succès énorme de 64 tableaux. Très magnifiques et qui expriment chacun une émotion différente, chaque tableau reflète un autre « message ».
C’est un feu d’artifice et qui en plus va continuer et va s’étoffer jusqU'AU MOIS D'août ;
Quand je pense à ces 64 tableaux qui n’auraient jamais vu le jour, si vous n’aviez pas lancé cet appel. Ces tableaux qui ne resteront pas ENFOUIS, à l’intérieur de tous ces artistes. Vous les avez provoqués et ils ont vus le jour. Chacun a accouché sa Frida, sa version de van Gogh.
Tous ces artistes qui ne se rendent pas compte qu’ils étaient réveillés par vous.
Même pour participer au festival d’Aubagne (août 2010) je me demande combien se rendent compte de la chance qu’ils ont eu d’en être choisis. ??? C’est comme un prix Nobel, comme un prix Goncourt, ; il ya une consécration derrière tout cela.
Ils ont envoyé 2-3 photos de leur travail et ils sont choisis et ls ne mesurent pas leur bonheur » d’être cautionnés » par vous.
Mais c’est comme çà ! La vie est pleine de concours, de tests, d’examens !!On est recalés ou on repasse……..
Il faut continuer à vivre, à peindre, Quand on est venus en août2009 chez vous. Je vous ai dit que le matin je suis la femme au foyer, et que l’après-midi je peins de 14 à 19h chaque jour. Et avec passion et c’est un cadeau que personne ne peut nous prendre.
Bie sûr, cela fait plaisir une reconnaissance, mais il faut savoir se doper-soi-même avec une énergie de l’intérieur…….Cela vous est sûrement arrivé au cours de vos quarante ans de peinture.
Et puis il fallait continuer, mêmes s’il y avait quelque fois des adversités sur votre route. Il faut croire en CE QUOI ON FAIT. Le dessin que je vous avais acheté il y a 32ans était comme une graine(GRAINE) qui portait déjà tout le BAOBAB qui a éclos par la suite.
Avant-hier nous avons parlé des GRAINES et cela m’est venu à l’idée de comparer votre dessin à une graine. Maintenant votre art est un Baobab est un « colossal » qui pousse tous les jours.
Je regarde souvent le catalogue d’Aubagne 2008 et tous ces artistes que vous avez choisis.
J’adore Jean-Paul Henry, Jean- Raymond Meunier, Gabriel Schaeffer et Danielle Jameux,.
Mais mes préférences vont à Charlotte Rondart et Emmanuel Scham…..
Je les trouve par-dessus les autres, très originaux et j’aimerais bien savoir ce qu’ils sont devenus à ce jour ?
(Je ne parle pas de ceux qui vous copient outrageusement) ; C’est vrai que c’est très dur de peindre, de cré »er, et de ne pas vous copier.
Peut-être qu’ils le font inconsciemment ?.
Je sais vous ne m’avez pas demandé mon avis sur ces participants, mais je n’ai pas beaucoup de personnes avec lesquelles je pouvais discuter de l’Art.
Peut-être à la prochaine rencontre chez vous, on pourra discuter quand on viendra chercher « La FRIDA que vous m’avez promis.
Le temps est ………….. je sais que vous êtes très occupée avec le « colossal » et avec tout le reste, mais j’espère tant voir « Frida pour Durdica ».
Je vous téléphonerai dans un mois pour savoir si Frida est prête, et que vous voulez m’annoncer cette bonne nouvelle. Bravo encore pour cette expo de Frida !!
Je vous embrasse fort.
Durdica.


Réponse de Danielle

Ma chère Durdica.

J'ai malheureusement pris le parti de ne répondre qu'aux courriers e mail.
Ce n'est pas un progrès, je le sais et je m'en excuse.
D'une part, je l'ai dit plusieurs fois j'ai des problèmes avec mes yeux.
J'ai fait refaire mes lunettes au moins deux fois depuis que je suis entrée "en céramique" et en peu de temps la terre qui se faufile partout m'a rayé les verres de telle façon que les "glaces" sont devenues inutilisables.
Je m'en suis découragée.
Avec l'ordinateur, je règle la police d'écriture à mon souhait et c'est facile.
Mais en plus, j'ai perdu l'habitude d'écrire à la main, et je dois gérer mon temps travail-repos, afin de ne pas succomber à la tâche, et cela ne me laisse pas le loisir d'écrire à la main. (Suis-je sincère ou ma réponse est-elle un stratagème, je ne sais).
Je sais très bien que c'est très gênant pour les relations avec mes épistolières comme Ghi ou comme vous chère Durdica et j'en suis parfaitement désolée.
Mais franchement, merci de vos si beaux et décorés courriers que je garde précieusement et qui me vont droit au coeur.
Je vais me mobiliser pour faire cette peinture qui est l'objet de notre échange, c'est promis, chère Durdica.
Au sujet des candidatures pour le festival international d'art singulier, vous soulevez un véritable problème.
Nous avions fait le choix au départ de limiter notere nombre d'artistes à 40 cette fois-ci.
Ce pour nous consacrer mieux à nos exposants.
Leur distribuer davantage de place et mieux nous occuper de chacun d'eux.
Nous sommes réunis en comité artistique faisant des choix pour une présentation d'art "dit" singulier et nous ne nous voulons absolument pas "jury".
J'ai horreur de cela d'ailleurs.
Il se trouve que cet art qui était marginal, lorsque nous avons créé cette manifestation, est devenu prolixe et que se multiplient les candidatures au point que nous n'allons plus pouvoir suffire si les services culturels des villes concernées ne nous relayent pas, ou si nous n'obtenons pas enfin, un secrétariat rétribué.
Peut-être aussi, faut-il se diriger vers le système des galeries et des musées, Je ne sais, mais ce m'est très problèmatique et je culpabilise dès que j'entends la peine que peuvent avoir celles et ceux qui ne seraient pas pris.
Croyez-le!
D'une organisation sur un programme intéressant et nécessaire, comme c'était le cas au départ, nous débouchons sur un véritable courant artistique, avec des demandes qui ont trait aux phénomènes sociaux actuels de la socièté.
J'ai trouvé votre courrier vraiment émouvant, parce qu'il est empreint d'une grande gentillesse et de tant de sincérité.
Vous vous mettez à nu, comme il se doit selon moi en art singulier.
Par essence l'artiste est fragile, hyper sensible.
et le monde de l'art pour ne pas dire le monde tout court, demande à ce dernier de tout donner dans son art, et d'être parfaitement "clean" selon les règles hypocrites qui caractérisent généralement les milieux petits bourgeois.
J'en connais tant et tant qui ont mis les mains sur leur bouches en bec d'oiseaux, scandalisés, par mes réactions fortes souvent logiques mais parfois j'en conviens démesurées par rapport à l'importance des choses.
Cela me sert de leçon, me permet de comprendre que je dois faire attention de ne pas me tromper en orthographiant le nom d'un artiste, de ne pas négliger son accrochage et je sais impertinemment que je devrais prendre un stylo et répondre à la main.
Il me faut aussi comprendre tout, même le plus incompréhensible.
J'ai dit que l'aventure artistique permet notre construction.
J'ai mis quarante ans pour savoir combien c'est long et combien aussi cela peut être grand!
Je dois en toute occasion tenter de comprendre.
Je suis très sensible chère Durdica à ce que vous ayez tant apprécié l'exposition Frida-Vincent, et tous mes amis de la Compagnie d'Art Singulier en Méditerranée, j'en suis sûre apprécieront la haute estime que vous professez à l'égard de notre "festival".
L'écueil, serait de considérer cela comme un examen, un diplôme obtenu.
Jean Dubuffet a bien dit et nous avons adopté la formuile que dès que l'on prononce son nom, il se cache!.........(l'art)
C'est cela l'humour et la force des choses.
Tout est contradictoire et chaque chose, en plus, tant attendue qui n'arrive pas est souvent une aubaine: parce que ce n'était pas le lieu, ou pas le moment, que sais-je?
je me dis toujours cela.
Ce qui ne veut pas dire que nous n'allons pas présenter votre courrier et votre demande à la prochane rencontre du comité artistiQUE très chère.
Vos deux peintures étaient franchement fortes et superbes.
J'adore ce côté laqué.
Quant au "baobab", nous en reparlons quand vous venez voir ma Frida.......à votre intention.
Et nous parlerons aussi des cactus...........j'ai dans ma panoplie d'histoires vécues, une belle histoire de cactus.
Je vous embrasse très chère, et à bientôt.


Pour explication: C'était en effet voici 32 ans.........J'exposais quelques peintures sur les marches du palais Longchamp à Marseille....Et Durdica plus une autre dame aussi, avaient fait l'acquisition modique, de très modestes de mes dessins.
Et ces deux dames pendant tout ce temps ont gardé cela et sont venues me le dire et me montrer les dessins en question durant les derniers festivals d'art singulier.
Cela fait partie de l'aventure artistique et j'apprécie d'autant mieux qu'en ce temps-là, ceux qui s'arrêtaient devant mon travail n'étaient pas nombreux.

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