Vers un colossal d’art brut ,les neuves pistes de Danielle Jacqui en Art Singulier

Difficile de parler de ce film............dans lequel je suis aimablement représentée.
Merci, mais..............

Je n'ai pas aimé parce que, je considère que dès que les gens me représentent à mon non- avantage esthétique, ils font du voyeurisme, mais ne m'aiment pas!
J'avais travaillé le matin à mon atelier, où il faisait froid, enfilé ,n'importe quel vêtement qui traînait dans la terre, pour ne pas attraper "la crève" dans la gelure du hall.
Je méritais une maquilleuse, une coiffeuse, et un regard sur mes vêtements, comme il se fait pour toute présentation à la télé en général..
Pas coiffée, j'étais vêtue comme une mendiante et je ne supporte pas cette image de moi, dans laquelle on me fait traverser l'éternité avec tous les désavantages liés à mon âge et à ma condition d'artiste acharnée sur une épopée, dans la plus pure difficulté à tout niveau..
sans pour autant aller si loin,Il en allait de la sympathie du réalisateur de me conseiller ou de faire en sorte que les choses aillent mieux!
Mais peut-être étions-nous tout simplement dans le "réalisme" et mon regard n'est pas le meilleur!
On pourrait se dire que ces journées de tournage sont devenues écrasantes pour moi, au-dessus de mes forces, surtout quand je ne veux pas lâcher la rampe de mon principal: mon travail.
Que j'aurais besoin lorsque cela se produit d'aide autour de moi!
Mais il est vrai que lorsque l'on arrive avec l'idée de présenter de l'"ART MODESTE", cela va très bien!
Je dirai que cette réaction à l'image est chez moi quasi habituelle et ne m'est pas automatiquement réservée..
Je n'aime pas que l'on présente un artiste "artbrutiste" d'une façon générale en appuyant de façon condescendante sur ses faiblesses ou difficultés physiques voir mentales.
J'avais souhaité par exemple que l'on produise avec les moyens modernes, un portrait rajeuni de "Aloïse"!
Il faut savoir aussi, que je ne supporte pas les adjonctions de termes que je n'ai pas adoptés ou choisis moi-même.
Mais comme la parole m'a été donnée à ce niveau, soyez bénis!
J'avais choisi le terme d'art brut, parce que les idées énoncées dans le "Skira" de Michel Thévoz" découvert par moi, en 1985" ou 6....... me convenaient parfaitement.




En tous les cas, nous n'avions dans ce temps-là................tant d'années en arrière que quelques abris pour conforter nos recherches, errements ou réussites.

Le reste et depuis, tient lieu à mon sens souvent, de "usurpation, falsification, mystification!........ tels étaient les mots ce matin sur ma chaîne radio favorite, à propos d'autre chose, mais j'ai saisi au vol!
Je dirai quant à moi.......récupération.
Un regretté grand Ami, et Grand Artiste-Grand Homme, refusait les appellations: art brut, art singulier etc.......car disait-il, il refusait la notion misérabile que l'on pouvait accoler (en ce temps-là, à notre grand ancêtre préféré) l'Homme modeste par essence, d'origine et de qualité.
Ce n'était pas mon avis, mais quelQUE PART IL AVAIT RAISON;
iL se voulait artiste à part entière: Picasso, Giacometti etc.......
Il défendait cette idée, alors que je pensais que plus il se voulait hors le monde des singuliers, et plus il s'en affirmait, tant ses créations étaient fortes.
"Modestes"........., devant l'éternité, nous le sommes tous!
même le plus cultivé, le plus riche, le plus racé, n'est qu'un fétu de paille devant son destin.
Une création est de l'art, ou elle ne l'est pas, c'est plus simple, et il n'y a pas besoin, ni de s'enfler la tête ni de faire semblant de se mettre la ligne en dessous en y accolant le mot "modeste".
Je n'avais jamais entendu parler de l'"ART MODESTE" en ces temps reculés de notre très grande marginalité.
Il s'agît me semble-t-il par rapport à mes quarante années d'aventure artistique d'une formulation opportuniste et récente, qui a besoin pour s'affirmer de récupérer des oeuvres que l'on aurait naturellement rapprochées de nos dénominations habituelles.
Pardon, c'est cela :l'insolence! ..........
Bien que, je ne sache pas trop de quel côté est l'insolence en la matière!
Nous cherchions une appellation Raymond Reynaud et moi-même pour le festival que nous préparions ensemble sur mon initiative et avions d'un commun accord décidé de renverser le titre de la grande exposition de 1978 à Paris (j'étais bien trop marginale pour y avoir émergé d'ailleurs) qui s'était appelée "les Singuliers de l'art) en devenant festival d'ART SINGULIER.........D'où l'appellation qui perdure.
J'ai accepté d'être qualifiée de "singulier" (e) pour pouvoir porter et supporter le Festival).
mais je n'ai eu de cesse que d'être reconnue comme faisant du Danielle Jacqui à part entière! ce qui manque totalement de "modestie" mais j'assume! 'et justement.........)
Je suis sortie ou "je me suis sortie" de toute appellation qui ne me convient pas en créant ma mise en "ORGANuGAMME".
C'est tout de même la qualité de ce film qui me laisse exprimer cette idée forte, qui finalement semble faire réfléchir le Cicérone de l'émission au point qu'il se pose la question sur l'écran.
Peut-être, tout cela est dénué d'importance, mais je ne pense pas........On ne va pas marcher sur son passé de lutte, de résistance, de solitude, et laisser combler des vides qui n'existent pas.
J'ai trouvé que ce film était comme un méli-mélo où il était difficile à un chat de retrouver ses petits.
Je n'avais pas le temps de voir, d'entendre ce que les gens remarquablement choisis d'ailleurs, avaient à dire.
Le cinéaste fait des effets cinématographiques qui gênent la lecture;
Nous n'avions pas attendu, pour adopter et surtout saluer un"certain" artiste de cette production sans pour autant nous l'être attribué, ni l'avoir canalisé dans un quelconque courant, ce qui me paraît présomptueux, parce qu'Il n'a pas besoin de cela!
Si j'étais je sais qui! je dirais...peu importe, l'éssentiel est qu'on en parle!
Mais je suis autre!

Il est des nôtres, c'est tout!