9.4.09

 

le texte de Nathalie Voutier (atelier d'écriture)

Chez CELLE QUI PEINT

NEQL en escale chez Danielle Jacqui à Pont de l'Etoile
Dimanche 15 mars 2009 – Nathalie VOUTIER



Des hublots dans les mains…

Des cailloux dans la bouche
que je crache avec fracas,
clous rouillés de désir
et
des mots mordus,
polis,
rongés
dégrossis.

Le regard s'épuise et ricane.
Mots mordus, mots tordus.

Sous la mer,
le regard en pagaille
toutes écailles déployées
les nageoires dérayonnent.

J'ai une boule en pate de verre au fond de la tête
et des rêves qui ricochent
ou dégoulinent
le long de mes joues creusées.

Je suis une propriété privée de peur
que personne ne voit de l'extérieur.

Je décroche les résistances
pour en faire des étagères à mes envies.
Un filet d'or souligne le contour de mes absences,
creuse à même ma peau un chemin qui me happe,
me tend
et me soutend.

Sous mon sein gauche : la nuit.

- des hublots dans les mains et le cœur en pagaille -

Les mots ne savent rien de l'espace du dedans.
Ils récurent les contours,
exaspèrent le trop plein.



J'ai des os dans ma tête,
J'ai des mots dans ma tête.

Me chahute me chuchote

Des fantômes qui radotent
déglinguent le jour
dézinguent les parures.

De guingois le temps s'étend,
- pelote
paupière -
déboutonne mon cœur
déboulonne mes peurs.

Je voudrais défaire le jour de ce que je ne fais pas la nuit.

désapprendre les couleurs et la nacre et le sel

dégrafer la musique du papier,

tomber en poussière de rouille
dans un jardin de céramique
ou sous un chapiteau étiolé.

Je crache des dents de velours,
des agates
et du plomb,
un œil rond écaillé.

Je crache des perles de verre, des colliers de pacotilles
et je jette sans remord tous les dés du destin

toutes les clés

et la main…

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