28.3.09

 

Le courrier de Arsène


Bonjour Danielle,

Pardonnez-moi de ne pas être plus bavard en ce moment, le temps parfois est notre pire ennemie.

Je suis quotidiennement votre aventure avec admiration et intérêt et vous renouvelle mon admiration. Comment ne pas vous admirez lorsque vous écrivez : « Je rappelle qu'il me faut sans doute 30 carreaux de 0,30 x0,30 pour faire une porte et qu'il y a neuf portes.
Chaque carreau étant une oeuvre à soi-seule. »

J'ai réalisé l'an dernier une stèle commémorative composée entre autre de 34 plaques de grès, ce travail m'avait paru interminable. Alors 270 carreaux quel courage, sans parler de l'inspiration qui doit l'accompagner, l'émaillage, les cuissons, le poids des plaques. A n'en pas douter je me souviendrai de votre détermination et, pardon de l'indélicatesse, je n'oublierai pas l'exemple que vous devenez pour nous à mesure que votre ouvre avance.

J'ai reçu un charmant mail de Pierre Archita et comprends que vous appréciez son soutien, il connait bien son métier et semble si patient. Vous parlez de votre palette de couleurs, vos rouges et vos jaunes m'intriguaient pour des cuissons haute température, Ben Lisa serait bien fier de voir que dans le midi on ne pratique plus seulement les émaux de faïence.

Inutile de vous encourager, merci tout de même pour la part de rêve offerte chaque jour.

Avec mes meilleures salutations,

Arsène.

PS: pourquoi ne pas oser montrer la photo jointe? Elle permet de mieux apprécier le caractère architecturale de votre travail et complète la vue fragmentée qu'en donnent les images quotidiennes de votre blog.



Réponse de danielle.


Bonjour.
Merci de ce courrier si sympathique et encourageant.
Je ne suis "pas seule" mais bien seule tout de même!
Comprenne qui pourra! ou honnit soit qui mal y pense!
Nous sommes ici en train d'envisager la deuxième phase du projet et ce n'est pas du tout facile pour moi.
Je n'en n'ai pas dormi de la nuit.
Bref.
Pour ce qui est des mises en couleur, mon initiation a été faite par Pierre Architta que je remercie.
A présent et depuis bien des lunes, je prépare tout cela seule, et c'est mon terrain de chasse réservé.
j'ai le grand, l'énorme avantage de pouvoir expérimenter.
Mes préparations, mes sauces, se font au juger.
Comme qui dirait, j'ai le compas dans l'oeil.
D'abord parce que je suis peintre et une grande coloriste devant l'Eternel.
Ensuite sans doute parce que ma position autodidacte de "femme aventurière de l'art" (à classer dans mon dictionnaire des mots et expressions) me laisse liberté d'oser, et de ne pas être enfermée dans le concept pur et dur et les règles.
Sauf que, bien entendu, je reste très prudente quant au respect des dosages de certains produits de couvertes ou d'oxydes que je sais devoir utiliser parcimonieusement.
Contrairement à mon goût de liberté, j'ai décidé d'effectuer des pesées, (j'ai commencé depuis hier), afin de faciliter la tâche à d'éventuels autres, pour le niveau des dégradés de couleur.
Par exemple, il est évident que pour avoir un beau jaune acide il faut lui faire une adjonction de turquoise.
Je compte faire une gamme d'essai en la matiuère...........
Bien sûr, plus on met de turquoise, plus le jaune devient vert.
Mais si l'on veut varier on ajoute une infinitésimale quantité d'oxyde de cuivre.
Et la moitié de cette infinitésimale dose d'oxyde de cobalt.
Tout cela je le fais à l'oeil.
Mais pour retrouver la couleur exacte de telle ou telle pièce, je reconnais qu'il est bon d'être plus précis.
Le jaune orange est merveilleux à l'état nature.
Ensuite il suffit de trouver le bon mélange du rouge pour obtenir un rouge géranium,ou bien un vermillon éclatant.
Je n'ai gère fait d'études mais j'ai pu suffisamment tenter de le faire, pour savoir qu'en chimie j'étais nulle.
Pourtant vu sous cet angle là, la chimie me passionne.
Comme quoi sans doute bien souvent, le secret pédagogique peut résider dans la façon d'approcher les choses.
..............Je suis restée très discrète jusqu'ici quant à la publication de l'image virtuelle conçue par Bernard C. de mon projet, afin de respecter les décideurs et de ne pas interférer.
A présent je crois, que sans interférer davantage, (cela reste une image virtuelle rêvée entre une artiste autodidacte et un artiste photographe-maquettiste),
la communication devient nécessaire.
Je publierai l'image la semaine prochaine sans doute!
...........Enfin, il faut pratiquer pour comprendre certaines choses.
Et je suis heureuse que vous compreniez que la production de 270 carreaux de 0,30x0,30 a quelque chose de fastidieux, même s'ils sont chacun différents.
C'est une obligation que je me suis créee.
dans les débuts de "la réidence d'artiste, je suis allée dans tous les sens et j'ai pu créer des pièces lourdes et pas sages.
C'était la toile conductrice, l'architecture anarchitecte.
Parce que j'étais dans l'incertitude du temps dont j'allais disposer, il me fallait commencer par cette indiscipline osée.
A présent plus certaine de voir le projet aboutir quoiqu'il en soit..........?
Je me trouve obligée de répondre à l'édifice que j'ai moi-même proposé.
L'entourage des portes devient l'élément éssentiel qui déterminera tout le reste.
C'est une des raisons qui me font dire que dans mon jardin je suis réellement en femme sauvage, (on n'y trouve aucune sorte d'encadrement, les oeuvres y poussent librement et anarchiquement se surajoutent, s'entendent ou se contrarie.)
Et quoique, réglée par la contrainte de la structure existante, le challenge final, devra être justement de ne pas sembler être en ordre.
Ce qui est remarquable d'ailleurs, c'est que moultes oeuvres reconnues dans l'art brut et adjacent, sont imbriquées dans des encadrements plus ou moins baroques, mais des encadrements tout de même.
On sait que l'acteur d'art brut est souvent quelqe part enfermé ou refermé, et l'on remarque alors qu'il reproduit la frontière en produisant un encadrement qui enferme son oeuvre.
A moins que quelque part, il soit moins brut que l'on ne l'imagine et qu'il reproduise inocemment les donnes de l'art, qui encadre.
Il serait inimaginable que danielle jacqui femme sauvage dans son jardin encadre quoi que ce soit.
Pourtant, travaillant sur la façade supposée d'un édifice existant, son anarchitecture va se plier à l'architecture existante!
Sont-ce cela les contadictions d'artiste sous vent d'art brut?
Bonne journé&e.
Je pars pour ma station du matin à l'atelier.
danielle.

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