22.2.09
J'avais fait "mes classes" en art, en même temps que "mes classes" tout court en tant que brocanteur, puisque n'ayant jamais eu aucune préparation, ni formation d'aucune sorte, j'avais alors tout appris (si l'on peut dire) sur le tas et forcément à mes dépens.
Ce qui est remarquable d'ailleurs, c'est que j'avais su être suffisamment libre pour me diriger dans une direction différente de celle qui se présentait naturellement à moi:les provençalistes, les impressionistes les aquarelleux, les pastelleux, les huileux goudronnés et patinés à souhait..............
Au lieu de cela j'avais suivi mon destin singulier, mes palettes farandoles, enlumimées, furieuses, fantastiques autant qu'il était possible et imaginaires et je l'espère singulières.
Pourtant et pour en arriver là, où je voulais en venir.................
Dans cet entourage professionnel et amateurs-dits collectionneurs, les achats de peintures étaient la plupart du temps des investissements et peu souvent des coups de coeur véritables, au sens pur du terme, car le coup de coeur était plus généralement fonction de la reconnaissance de la signature en tant que telle, se traduisant par une valeur reconnue.
Si bien que, j'imagine, l'amour de l'oeuvre même sincère était amalgamé avec bien autre chose.
le plus souvent,(mais pas toujours puisque c'est ainsi que chemin faisant j'avais trouvé quelques amateurs pour mes propres peintures) les gens achetaient un nom, parce que cette signature était connue, mais que si vous tentiez d'en savoir un peu plus sur l'auteur de l'oeuvre, ils en ignoraient tout.
Il n'empêche que l'entrée en culture passe par bien des chemins et que croyant réaliser des investissements, leur gains pouvaient devenir réels au sens où par ce biais ils étaient entrés en connaissance, en construction.
Pour en revenir à ce Monsieur qui disait ce matin que l'art n'était pas un investissement et qu'il fallait ailleurs en chercher l'intérêt, (ce dont je suis d'accord),
Il peut Lui, raisonner ainsi car il a acquis la Liberté de s'affilier ou non au système des valeurs reconnues, et peut s'offrir le luxe de créer la valeur, voir de l'imposer. Il ne cherche pas forcément l'investissement, il le crée.
A contrario, il n'est pas nécéssaire, d'être le plus super richissime amateur d'art pour procéder à ses propres reconnaissances d'amateur d'art.
Le plus riche et le plus "fauché" ont en commun cette faculté de liberté dans leurs choix.
L'art le meilleur, peut être le plus énorme et le plus cher comme il peut être le plus discret, celui qui, justement jaillit "là, où on ne l'attend pas!".
Danielle.