2.12.08

 

Les initiales brodées




Je vais revenir à l'histoire de La "Diva Super Nova", mais j'ai plaisir à ouvrir ce petit intermède des initiales.
On peut très bien ne pas avoir été à l'école, ou comme ce fut mon cas avoir eu des études si bizarres et chahutées, que cela correspond à un sciage à la base, et pourtant avoir acquis par son vécu même, une culture autrement.
Hors les normes comme on dit!
Nous étions en 1943, et j'étais à ce moment-là, hebergée à Dôle (Jura) chez ma tante Camille, la femme du frère de ma mère, l'oncle Maurice.
La maison était bourgeoise, proprette avec des voilages à volants aux fenêtres.
Et devant l'une de ces fenêtres, se tenait assise, la Maman de ma tante Camille, qui de son métier devait être brodeuse.
Le croiriez-vous, elle passait toutes ses journées bien assise sur sa chaise, devant la même fenêtre.
Elle avait me semblait-il, une énorme poitrine, comme en avaient les nourrices de ce temps-là, et elle devait tendre le cou pour pouvoir dépasser cet obstacle,
et s'adonner à son travail de broderie;......... Ces éternelles initiales qui faisaient des parures de lit somptueuses et ornaient tous les trousseaux bien pensants autrefois.
Je suis très désordonnée et même quand je réussis à mettre de l'ordre en 24h le désordre se réinstalle.
C'est pourquoi j'ai toujours considéré de façon d'ailleurs assez arbitraire, que ces dames aux étagères bien rangées et aux trousseaux à initiales, devaient être bien pensantes.
J'ai donc un jour fait l'acquisition de ce livre de modèles d'initiales dans une vente des Emmaüs, et je l'ai gardé comme un fétiche, en souvenir de ce temps lointain et de cette dame.
Je l'ai regardé pendant longtemps ce livre-là.
Très longtemps, sachant qu'une fois ou l'autre j'allais l'investir à ma façon.

C'est fait, je l'ai déjà dit.
Je travaille en peinture tout en conservant respectueusement, les modèles d'initiales et je fais une peinture libre sur la page d'à côté.
Il me faudra sans doute six mois pour faire le livre tout entier, mais le temps n'a pas d'importance dès lors que l'on réalise pour le plaisir seulement.
Je considère que c'est de l'ordre de ma culture propre, cette première rencontre avec la broderie.
Sauf, bien entendu, que l'on prétendait à l'école m'apprendre la couture sur un petit bout de tissus blanc, sur lequel je transpirais, au point qu'il devenait vite tout noir.
Je considérais cet exercice imposé, comme une torture, et je crois me souvenir que j'avais demandé à la dame de faire pour moi ce petit devoir-là.
Texte de danielle jacqui........(à suivre).

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