30.11.08

 

La Diva Super Nova suite à l'intention de Mylène.

0030 Les neuves pistes de Danielle jacqui en art singulier.

J’avais choisi de broder avec le fil mouliné de chez DMC.
J’eusse pu prendre le coton perlé plus épais et plus facilement couvrant.
Mais mon choix avait préféré la difficulté de ce fil afin d’avoir un travail plus fin.
Les écheveaux coûtaient entre 7 à 8 francs l’un. Il y avait 8 m de fil dans un.
Si l’on songe que toutefois je doublais le fil de l’aiguillée, d’au moins 0,50 cm de long, j’utilisais 1m de fil par aiguillée.
Ce qui avait pour résultat de rendre l’écheveau très vite utilisé.
Il en fallait un nombre considérable pour faire la broderie entière.
C’était extrêmement onéreux, et ces achats étaient pour moi, le fruit de grands sacrifices.
Heureusement, parfois les gens sur les marchés m’en apportaient et aussi, j’avais eu l’opportunité de faire le vide grenier chez les parents de l’une de mes amies ……..
Ce grenier était rempli de métrage de tissus, de fils et notamment s’y trouvait une véritable réserve de ces fils moulinés.
Mon amie avait gentiment partagé cette aubaine avec moi, et je m’étais trouvée nantie d’un petit trésor en fils.
D’ailleurs à ce point qu’il m’en reste encore, tout au moins pour ce qui concerne les coloris qui n’étaient pas trop dans mes gammes.
J’ai épuisé tous les rouges, les bleus, les jaunes, les verts printemps.
Seuls, demeurent les ocres jaunes, les bruns, les marrons etc…….
Je l’ai déjà expliqué, j’étalais mes fils comme une palette de couleur, et je puisais dans les coloris au fur et à mesure.
Ce travail était impromptu, sans dessin préalable, sans modèle bien entendu.
Ce qui le rendait encore plus excitant, était qu’au final, lorsque l’on retrouvait le travail, si on le mettait à quelque distance avec une peinture, on ne faisait pas la différence.
La palette était la même: la mienne!
Ce qui me fait dire que nous avons tous une palette qui nous est propre, un peu comme nous avons un groupe sanguin.
Ma mère lorsqu’elle brodait ses tapisseries de laine, utilisaient des couleurs sourdes, automnales, avec justement ces ocres, ces verts jaunes, ces bruns et ces marrons qui ne me convenaient pas.
Mais ma mère avait les yeux bleus.
Des yeux très fragiles, qui redoutaient le soleil.
C’était peut-être la raison de cette différence de nos palettes.
Mais ce n’est qu’une hypothèse.
Peut-être avions-nous une différence génétique à ce stade-là.

Claude, voulait toujours regarder les broderies à l’envers, car il trouvait le ressenti du travail encore plus fort.
Au départ je présentais mes grandes poupées sur des mannequins aux yeux de sulfure dont je disposais pour mes présentations de brocante.
Mais chemin faisant, je ne m’en suis plus satisfaite, car cela donnait un air « surréalistique », que je ne cherchais pas vraiment, et j’ai préféré me mettre à broder les têtes;
J’ai aussi réalisé de la même façon les seins, chacun comme des têtes.
La Diva Super Nova, mesure plus de 2m à présent et j’eusse pu la recouvrir de mes broderies réalisées, mais il eut fallu en utiliser une telle surface, qu’il ne me serait pas resté d’autres morceaux.
J’ai donc fractionné mon « capital » broderie, et complété la robe de la « Diva », avec des tissus toujours anciens, et sur brodés et des applications de ma fabrication.
Il ne faut jamais oublié avec moi, que je construis des univers.
Je fais des pièces très élaborées la plupart du temps, mais qui doivent s’imbriquer dans mon univers.
Par conséquent, les broderies et les poupées entrent aussi dans mon espace, soit chez moi, soit dans les expositions.
Aussi, brodant les poupées, je me suis contentée de broder avantageusement les têtes, réalisant les autres vêtements avec des tissus anciens ou des textiles fabriqués main.
La question reste posée.
Eut-il mieux valu, n’avoir que trois ou quatre poupées brodées par moi de la tête aux pieds, ou en avoir un certain nombre pour la mise en scène ici et là, et aussi les placements muséaux, de type:
Collection de l’art brut, Fabuloserie, ou Site de la Création Franche.
On n’a qu’une vie, on a deux mains seulement et je suis bien placée pour savoir à quel point elles sont utiles et aussi précaires.
Je savais aussi, combien le travail de broderie est lent.
Combien il faut s ’appesantir sur une œuvre pour avoir le résultat que j’escomptais.
Une sculpture, peut-être impressionnante pour sa réalisation et pour sa taille, et surtout s’il s’agit d’une sorte de montage est réalisée dans un laps de temps qui n’a rien à voir avec le point à point de la brodeuse.
Pour avoir des tapisseries de 1,20 x 0,70, il me fallait compter 1 ,2 ,et parfois trois ans pour faire une pièce.
Il fallait 3 jours pour réaliser un cercle de 0,3 cm de diamètre.

Texte de danielle jacqui lui appartenant en propre.

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