27.10.08

 

s'établir en position de "pensant"


S'établissant en position de "pensant" et non pas de "penseur".............
Le penseur pourrait être, cette sorte d'écrivain-philosophe, qui établit des raisonnements destinés à être distribués et reçus un peu comme des paroles d'évangile.
Il sait tout, il se sert d'un vocabulaire savant et irrésistible.
Il a dissequé tous ses référents, fait la synthèse, et a, s'il l'a pu, développé une part d'idées neuves.
Ainsi il doit pouvoir distribuer et devenir irréfutable.
A l'opposé le pensant ne sait rien ou pas grand chose.
Il est guidé par sa curiosité naturelle, son goût de la réflexion, et le souhait de la construction de son monde idéal.
S'il trouve en chemin des référents il mettra longtemps pour en disposer réellement.
Il devra trouver seul ses propres repères.
Mais ce faisant et le temps aidant, il prendra la liberté de modifier les codes qui semblent ne pas lui convenir, ajoutant ou retranchant au grè des heures et des jours.

Je pense que du temps premier, celui qui voulait construire sa hutte, sa grotte ou sa cité de façon indépendante du groupe, avait la liberté de le faire même si par ailleurs il prenait le risque de devoir affronter seul tous les dangers.
Je parle donc de liberté de créer son propore univers, sa propre architecture, son lieu et son cadre de vie.
Sauf qu'il n'existe plus de terres vierges et qu'il faut apprendre à louvoyer dans le dédale des difficultés et de la considération des autres..
il est bien évident qu'ayant conduit l'expérience de "La Maison de celle qui peint", je n'ai pas manqué de réflèchir à tout cela, de m'adapter aux difficultés inhérentes à cette situation particulière;

Je n'ai pas construit une expérience qui serait partie d'une thèse existante, même s'il reste toujours possible d'éffectuer des rapprochements de circonstances ou de réalisations..
Mon fil d'Ariane défini était l'expression de mon désir de construire ma liberté.
La thèse qui s'est construite a surmonté les dérives, les hésitations, pour devenir cette certitude: même si je me trompe, j'aurais eu le mérite d'être pensante hors les limites d'un monde préétabli, d'être réalisante quand cela est possible.
Il est hasardeux ensuite de faire déborder une expérience d'achitecture créative particulière en proposant de l'extendre de façon périphérique au-delà de sa frontière encore privée, même si elle s'exprime directement sur la cité.
Mais si l'on ne tente pas, on ne saura pas.
Je connais mon fil d'Ariane et je suis sûre de ne pas le perdre de vue.
Pour autant je marche sur un fil d'équilibriste où le moindre faux pas, est redoutable.
En arrivant à l'atelier ce matin, et pour la première fois sans doute, le blues du doute s'est emparé de moi.
sans doute est-ce parce que le lieu semblait froid et humide soudain, et que le séchage ne se faisait pas.
Aussi parce que le silence laissait poindre toutes les inquiètudes, les doutes et les renoncements sous-jacents autour de moi.

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