22.4.08

 

terme "Art Singulier "vision danielle jacqui

Nous sommes au temps des choix.
Et le Festival d’art singulier en tant que tel a nécessité de se définir ou de se redéfinir.
Retour à la base. Et en 1987 d’abord.
Bien mesurer d’abord que j’étais entrée en art en 1970, et que mon attachement viscéral à cette contre- force en moi, et à ce travail fortification, maturateur, et fil d’Ariane durait depuis déjà vingt ans.!
Lorsque j’ai eu l’idée de créer cette manifestation, c’était pour faire un retour, à Raymond Reynaud, qui avait eu l’amabilité ou l’opportunité, ou les deux à la fois de m’inviter ainsi que l’artiste réputée Marie Morel, pour participer à une exposition organisée par lui autour de son groupe « école », au Monastère de Beauregard.
Il faut dire que de ce temps-là, ceux qui pouvaient prétendre au titre de singuliers ne courraient pas les rues, ou bien qu’ils oeuvraient la plupart du temps au fond de leur jardin, et à ce point dissimulés que leurs œuvres non remarquées, se sont effacées, avec le temps (gloire et hommage à eux !), que le commerce n’en voulait pas, et que nous ne nous connaissions entre nous que très difficilement.
Notre liaison à Reynaud-Arlette et à moi-même se fit par le biais d’une rencontre de nos destins qui avaient voulu sans doute que cela soit.
En fait tandis que j’avais réussi par le plus grand des hasards à planter ma » tente », avec mes œuvres « d’art », dans la galerie marchande du magasin du « Printemps » à La Valentine, le « Quinconce Vert de Raymond Reynaud et ses amis s’exposait dans la vitrine en face de moi, avec son travail sur « JEAN DE FLORETTE ».
Ce fut l’époque fabuleuse de la découverte de nos univers, et le début d’une sorte de « réseau « ïfication », qui tout en préservant nos autonomies et nos différences essentielles rapprochaient entre nous, ce qui était«approchable» .
Cette exposition à Beauregard était extraordinaire.
C’est ici que j’ai fait la connaissance de Jean Claude Caire et de sa compagne, qui furent par le biais de leur revue:
(Le bulletin des amis de François Ozenda, le liant essentiel pour nous, aussi bien que pour tellement d’autres, et le constituant à la base de ce « mouvement » qui n’a cessé de grandir.
Jean- Claude Caire, ne se contentait pas de fréquenter les expositions naissantes, mais se plaçait en découvreur de talents ignorés et buissonniers, en chercheur, en ‘archiveur’.
Il avait pour moi, l’immense mérite de venir jusqu’à la Maison, périodiquement et de m’encourager de ses articles « décortiqueurs » et révélateurs.
Je dirai, que la revue de Simone et Jean-Claude indissociables, était mon monde médiatique de référence, une planète qui me suffisait.
Un monde qui me permettait d’évoluer, sans participer au mouvement artistique général, au système tout court et ainsi me préservait.
Une fois par an, Jean- Claude et Simone, organisaient chez eux, l’assemblée générale, de leur association qui grandissait sans cesse et s’enrichissait de la présence de nouveaux venus.
C’était une fête, organisée par ces gens courageux et généreux, un moment intense et unique).
Désirant à tout prix remercier Reynaud, lui rendre la politesse, je lui avais demandé s’il « marcherai » avec moi, si j’arrivais à monter quelque chose par chez moi.
Et il avait acquiescé.
J’ai donc entamé une longue série de démarche, auprès de tout ce qui ressemblait à décideur politique ou culturel autour de moi, pour informer de ce type d’art.
Ce n’était pas simple auprès des politiques qui ne sont pas forcément cultivés en art, et en art brut ou singulier en plus.
as simple non plus, d’obtenir leur écoute, parce que j’étais considérée comme hyper dérangeante pour ne pas dire « dérangée mentalement » par ici.C’était plus simple pour eux, de s’aligner sur la mouvance existante des peintres locaux, petits sous-maîtres impressionnistes très influents dans le tissu local.
Mais chemin faisant par le biais d’un élu le regretté ami Jonac, mes « théories » progressaient…………….
……………Et se confirmèrent avec l’arrivée à la « culture » Ville de Roquevaire, du regretté « Clément David », et du contact pris avec, malheureusement regretté aussi, « Jacques Ingrand » alors Président du Centre Culturel.
Tout le monde s’étant mis d’accord.
Ne restait plus qu’à nous accorder Reynaud et moi-même.
C’est ainsi que nous décidâmes du titre de notre manifestation Raymond et moi………..
Il n’était pas question, pour moi, de « rouler » sur le nom de « Quinconce Vert » patronyme initial de Reynaud et de son groupe, auquel je n’adhérais pas et qui avait couvert l’exposition à « Beauregard ».
Ce que Reynaud avait compris.
J’avais demandé à ce que nous donnions d’emblée la notion reconductible et imposante de « FESTIVAL »
C’est alors qu’il m’a dit :
Il y a eu en 1978 à Paris une grande exposition appelée « les Singuliers de l’Art »
Pourquoi n’appellerions-nous pas notre manifestation, art Singulier……….
Festival d’Art Singulier.
C’est ainsi, que naquit l’appellation et du Festival, et à mon sens le terme patronyme de « Art Singulier » pour ce type d’art. ( Aux « savantissimes » de me confirmer ou de m’infirmer.
(C’est en tout cas, la raison pour laquelle, j’ai toujours regretté, les déclinaisons récupératrices, qui proposaient de métamorphoser notre appellation en : « les arts singuliers ».)
Nous avions décidé Reynaud et moi, que chacun apporterait sa provende d’artistes et que Jean –Claude Caire, serait une sorte d’arbitre et de conseil.
J’avoue humblement, que si j’ai été le moteur et le « participateur » réalisateur principal de cette manifestation dès lors et depuis, je dois énormément à Reynaud, dont le travail n’a jamais cessé de me surprendre et de me fasciner, pour l’apport, à ce moment-là, de son réseau propre d’artistes et pour sa connaissance du réseau existant en France, qu’il connaissait mieux que moi.
Il faut dire que je suis restée intrinsèquement attachée à cette forme première de nos sélections, même si chemin faisant, au fil des ans, nous sommes amenés parfois à composer.
Les gens ici, qui s’en souviennent, ne manquent pas de me signaler, le caractère spécifique et intéressant de ces expositions d’alors, et notre éloignement actuel par rapport à nos sources.
Et c’est ici que je suis obligée d’expliquer, comment le comité artistique de la Compagnie d’Art Singulier en Méditerranée et moi-même sommes obligés d’être constants et exigeants sur une sélection rigoureuse qui tient compte de l’avancée dans le temps, et de la progression de ce type d’art par une assimilation avec le système, mais qui n’oublie pas sa vocation première.
C’est ainsi que l’on ne peut pas à mon sens demander à s’inscrire à notre festival, comme s’il s’agissait d’une foire à la brocante.
Pour la raison première que l’éthique qui fut la mienne dès le départ et qui a été adoptée ici, est que pour les artistes, c’est gratuit.
On ne paye pas le droit d’exposer ni sa parution dans le catalogue.
Nous choisissons et nous assumons.
Les salles sont gardées et les œuvres assurées.
On peut et on doit si on le veut, se faire connaître de nous, et les choix qui sont le fait d’un petit comité opèrent, et réussissent sans doute.
Comité artitique de la Compagnie d’art Singulier : Marielle Magliozzi, qui est titulaire d’une thèse sur les environnementalistes singuliers.
Serge Panarotto, écrivain et grand connaisseurs des chemins buissonniers,
Roger Ferrara, artiste.
Et moi-même, Danielle Jacqui , depuis toujours en connexion et en consultation avec des référents sur les questions.
Nous pouvons faire des omissions et des erreurs mais en général cela est corrigé dans le temps, puisque avec le plus grand des sérieux, notre manifestation perdure.
La Compagnie d’Art Singulier est jusqu’ici présidée par l’exceptionnel ami Fréderic Rays.
Participent aussi :
Gilbert Cossini en tant que trésorier.
Jean Paul Nicoli.
Mihèle et jean Christophe Guérin animateurs et organisateurs d’expositions.
Peut-êtere aussi, Nathalie Garnel qui était chargée de la communication lors du dernier festival..
Et sans doute le Président de « l’Association des Amis de Danielle Jacqui »,qui, ne l’oublions pas est « fondatrice » de la manifestation, avec La Ville de Roquevaire et son Centre Culturel. et travaille dans ce cas en parfait jumelage.

J’ajouterai à cela, qu’un certain nombre d’idées réunissaient ma démarche propre et mes convictions à la façon de voir très personnelle de Reynaud.
La passion de créer était viscérale, nous étions réellement marginaux de l’art et de son système, nous ne passions pas notre temps en expositions à but lucratif, et notre regard était très attentif voir draconien, par rapport à l’inventivité, à la création, et à l’expression intéressante et non sophistiquée des autodidactes réels.
Nos idées différaient toutefois sur certains points capitaux.
C’est la raison pour laquelle, je prétends, qu’il est impossible et contre nature de chercher à conceptualiser l’art dit singulier.
On est singulier parce que par essence on est seul.
Chaque solitude pouvant se regrouper et se reconnaître sous le vocable.
En ce qui concerne, la prolifération des manifestations dites d’art singulier, il faut regarder les choses, de façon positive.
En ce temps de nos premiers festivals, il n’y avait pas d’échappatoire entre l’art traditionnel, très usité et abusé dans nos contrées, et l’art consacré et officiel dit Art Contemporain.
Nous avons ouvert une brèche là, qui a séduit beaucoup de gens.
On ne va pas leur reprocher d’avoir tenté d’y entrer.
Tant pis pour eux si n’ayant pas compris le sérieux de nos engagements ils se sont laissés entraîner ailleurs que là, où nous aurions aimé les voir demeurer.
Je me bats ici, actuellement, pour que le Festival d’art singulier que nous préparons actuellement continue de se préserver, et fasse des choix réfléchis, et je propose par ailleurs, sans savoir encore si je serai entendue, d’ouvrir parallèlement un marché dit « de la création dite singuière », capable d’accueillir des démarches qui sollicitent une participation et que nous n’aurions pas retenues..
Afin que le public dispose de nos choix et que nous ne nous posions pas en censeurs avec le risque d’erreur que nous pourrions commettre.
Et je propose justement, de ne pas figurer moi-même à l’intérieur du Festival consacré, mais d’être au centre du marché de la création.
Non plus en tant que « singulier artiste » mais parce que j’entre en « ORGANuGAMMIE ».
(A suivre) copyright Danielle jacqui.



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