24.2.08

 
0041 les neuves pistes de Danielle Jacqui en art singulier:
L’aventure céramique.

Je veux bien me tenir sage, bête et disciplinée, mais je ne peux pas maîtriser mes dessins, ni ligoter mes pensées.
Ce blog n’a d’intérêt que s’il est directement honnête.

Si tôt et tard,
Si nuit, si jour,
Si trop six,
Et quatre et dix,
Que j’en oublie le compte,
Les jours passent.
Tandis que je transcende l’inaccepté.
Comme je peux, comme je sais.
Je ne fais pas fi des schémas désespérants,
Je tente de percevoir les mauvaises bonnes raisons.
J’ai, envie d’appeler au secours, mais je ne sais où, ni auprès de qui?
Ceux qui ont forgé en moi une certaine notion idéale, ont disparu.
Ma maman et mes enseignants issus des temps héroïques ne sont plus.
Je garde en moi ces croyances qu’ils m’ont inculquées et « je me plante » dans un monde où elles sont obsolètes.
Je suis en parfaite détresse.
Cela finit par avoir raison de ma fragilité.

La transmission, renferme le mot « mission » tout court.
Et j’ai pleinement conscience du cadeau en retour que je dois accomplir.
Je n’ai garde d’oublier la reconnaissance pour la chance qui m’est offerte.
Mais si tant est que j’ai quelque chose à transmettre, cela réside dans le « message » et dans l’ode à la création.
Laquelle étant originelle ne saurait être enseignée ou transmise.
En tant que cours magistral, j’ai toujours imaginé, pouvoir emmener les gens, petits ou grands, dans un champ! Et leur dire: vas-y! Construit ton œuvre, ta « baraque », ton objet.
Là!
Avec les moyens du bord.
Reconnais-toi, toi-même. En direct.
Si tu ne trouves pas, c’est tant pis, tu feras de la soupe ou de la couture, ou du jardinage, et tu verras ce sera formidable aussi.
Mets-toi, en situation de premier homme.
Déshabille-toi de tout le poids de la culture.
C’est par là que tout commence!
Alors si tout de même tu sais que la terre peut se cuire construits ton four.
Peut-être que cela cuira mal, mais ce sont tous tes ratés qui feront l’œuvre.
Toi, tu veux apprendre pour réussir direct.
Mais en contournant le chemin des ratages tu rateras l’œuvre, et finalement tu feras comme tout le monde.
Il faut aussi à un moment ne pas confondre le rôle du créateur et celui du formateur.
Le formateur est un passeur de techniques.
L’artiste singulier n’est normalement pas nanti d’une technique transmise, puisque par essence il est autodidacte.
Dans l’absolu, un Maître, au sens ancien du terme, s’il prend un élève, doit lui insuffler de telles choses qu’il y laissera tous ses secrets, tout son savoir, son expérience.
Il pourra estimer avoir accompli sa mission lorsque l’élève aura dépassé ce Maître.
Le contraire d’apprendre, pourrait être désappris pour un artiste en position d’art singulier.
Comment pourrais-je transmettre l’art de désapprendre dans le cadre d’une école, et à fortiori dans une ville si concentrée sur le savoir faire coutumier.
Dès que, j’ouvrirai la bouche on m’enverra aux gémonies.
S’il est un paradis, j’y suis en habitant ici, mais je suis une « Étrangère en paradis ».
Le Maître autrefois était nécessaire puisqu’il fallait passer par un savoir-faire pour fidéliser, domestiquer les images.
Les Maîtres étaient forcément parmi les plus doués et les plus grands, au service des « Grands » pour ne pas dire des « Gros ou des Gras ».
Ce qui en perfectionnant le savoir- faire a aussi peut-être enfermé l’art et les idées dans des chemins tout faits, qui ont formaté les esprits et les regards.
Depuis l’appareil photo a pris le relais.
Si l’on veut faire de l’art appliqué pour en faire un métier et un gagne pain, je conçois que l’on ait besoin d’une formation.
Mais en ce cas-là, je ne suis ni la meilleure, ni la plus qualifiée, n’étant pas passée par le moule éducatif.
Généralement, parce que l’on est dans un monde difficile où il faut composer, on distribue le commun des choses en préservant son quant à soi, donc l’essentiel.
Un jour où j’assistais par hasard, à une leçon d’art que donnait un « ami regretté » peintre, j’avais fait gentiment, certaines de ces remarques à l’artiste.
Il m’avait répondu dans un sourire de connivence:
« Jacqui, ne me casse pas la « baraque »!

Dans ce cas particulier de la céramique, je « fais gaffe » extrêmement à respecter les règles élémentaires, de matériaux, de cuissons, sans lesquelles, rien ne peut avoir lieu.
Je me suis fait une obligation de lire chaque fois la déontologie de tous les ingrédients.

Partant de là, j’ai la liberté de toutes les expériences.
Mais presque toutes mes réussites passent par l’énormité de mes indisciplines.
La transmission passe-t-elle dans le cadre d’une école, par l’initiation à la désobéissance aux règles?

En matière d’art singulier ma théorie sera:
Que cette forme d’art est attractive car elle permet de s’exprimer à l’état libre, sans tenir compte des normes du carcan académique.
Cela ouvre l’art à celles et ceux qui comme moi, ne sont pas capables de s’y soumettre.
Cela permet de produire une forme d’art intemporel et sans frontière issu la plupart du temps de l’inconscient collectif et de l’art populaire.
Et se surmultipliant cela donne un genre le plus souvent métissé de tout, qui immanquablement doit conduire à l’impasse.
C’est ici qu’intervient ma différence d’appréciation et ma différence tout court, entre la notion de Art singulier, qu’on le mette au singulier ou au pluriel et celle de singulier en art.
Un « singulier en art » ne saurait être conceptualisé, quantifié, classifié puisque par nature il est seul, et conduit une expérience unique même si elle est approchable d’autres aventures.
Et ma contradiction reine de la Liberté veut, qu’alors même qu’une mouvance est née, dans laquelle les amis Américains me baptisent « Gran-Ma »,( ce qui m’amuse et me certifie) je me tienne isolée et hors contexte « mouvementé ».

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