26.9.07

 

Mercredi 26 Septembre


Entrelacs des laques,

Entrefilet des fils,

Entre temps et entre autres choses,

Je jette et je surjette sur les jetés.

Et je croise,

Et je toise,

Sans voir vraiment,

Ces vieux hommes,

Qui devaient être d’espiègles petits garçons,

Quand ils jouaient aux billes,

Et se faisaient les griffes en déchirant nos jupes,

Que je rencontre trop tard, si tard.

Quand ils n’ont plus l’air de rien, les pauvres,

Même si l’on suppose que leurs têtes sont riches,

Et enfin raisonnables, peut-être;

Je ne puis que compatir et leur offrir,

La tendresse, et mes regrets.

Je hais le temps perdu!

Si j’avais su, j’eusse été futée, fêtée,

En fête tous les soirs de ma vie.

Mais il est vrai, je reste riche d’un

LUI,

Survivant de fiction,

Qui ne saurait plus décevoir.

Victorieux dans mon cœur,

Le Preux chevalier qui a vaincu tous les autres,

Le ciel de mon paradis,

L’occupant de la rivière de mon lit,

Qui a fait de moi l’héroïne de mon roman.

Le Vaillant qui ne mourra qu’à mon dernier instant.

Je l’ai habillé de beau, une fois parmi toutes les fois.

Il est le sésame ouvre-moi,

La boîte des rêves perdus qui perdurent.

Que j’aime tel quels.

Vous êtes si, tant ma rivale grande,

Vous êtes si, illuminée, toute belle,

De votre bois blanc lustré,

Si, tellement, merveilleuse en tout,

Et cadenassée,

Que je voudrais vous ressembler,

Mais je ne puis.

Mon territoire,

Est imparfait,

Mais il me plaît.

J’en suis ailleurs, et ici aussi.

Mais vous n’êtes qu’une caisse, sans raisonnante résonance,

Et je ne veux pas que vous deveniez le tombeau de mes céramiques.


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