21.7.07

 

Vendredi 20 Juillet



La visite de la Maison de "Celle qui peint"....

Aujourd’hui grande émotion. J’étais invitée avec deux de mes petits camarades de boulot à manger chez Danielle Jacqui. La maison de celle qui peint à ciel ouvert était pour moi jusque là une énigme. A chaque fois que je passais devant je me disais comment est-ce à l’intérieur ? Y a t-il autant de choses créés qu’on le dit ?

La réalité dépasse ce que j’avais pu imaginer jusqu’à présent. Mais ce n’est pas en quantité que cela s’apprécie. Le nombre compte peu, malgré l’affluence. Où que tu te tournes il y a une nouveauté à découvrir. Un détail qui t’échappe ? Non pas un des centaines. Et chaque fois tu sens que l’objet posé, la matière utilisée, la couleur choisie…. Rien n’est le fruit du hasard. La cuisine, la salle de bain, l’escalier, la poignée de porte, le volet, l’abat jour, le frigo, le couvercle de la soupière. Et la seule question qui me vienne c’es t Danièlle où vas –tu trouver tout cela, quelle énergie magique est en toi qui fasse que tu ne t’arrêtes jamais ? Le summum de l’émotion je lai ressenti dans la « remise ». Tu parles d’une remise !, la caverne d’Ali BABA où même les 40 voleurs ont dû sortir tant ils étaient étourdis. Une richesse incommensurable, une richesse de créativité. Là une statue qui n’a de statue que le nom car elle semble toujours en mouvement. Une apposition de boutons de mercière mais pas posés à la ramasse. Comment ces yeux qui me regardent peuvent-ils tant m’impressionner alors qu’ils sont là posés sur une pelote de fil, elle même recouverte de plastique. Aucune technique ne lui échappe. C’est tout simplement hallucinant.

Comment peut elle simplement en retournant un petit abat jour, faire vivre un mamelon d’un tel érotisme. Il es rond, rebondi, ferme on a seulement envie de le prendre dans ses mains et de le caresser et pourtant il est en verre, froid, rose pisseux…Cet érotisme d’où vient il ?

Je ne trouve pas forcément les mots pour exprimer ce qui se passe en moi lorsque je suis devant une des créations de Danielle, que ce soit dans sa maison ou aux ATN. Il y a encore trois ans j’ignorais tout de ce que l’on appelle, l’art brut, l’outsider art, les singuliers…

Et en même temps j’ai l’impression d’avoir toujours eu en moi des personnages qui ressemblent aux poupées de Danielle. J’ai souvent imaginé de grandes statues faites de tout ce que je trouvais sur la plage de Pichelèbe, l’hiver après la tempête. Ces morceaux de bois flotté que l’on trouve dans ma voiture ou posé chez moi. Ils sont en attente de quelque chose et chaque fois que je vois une nouvelle œuvre de Danielle, je pense à mes bouts de bois. J’imagine que ça a à voir avec ce que l’atlantique et les landes représentent pour moi. Les souvenirs d’enfance, papa, maman…Mes racines qui n’en sont pas de vraies. Mais les racines n’est ce pas tout simplement les odeurs de l’enfance, les rencontres de ces moments là…



Sophie Pehaut Bourgeois


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