16.5.07

 

Mercredi 16 Mai


Bon anniversaire Maman!

Il n'y a que de la routine aux ATN tant que je n'ai pas retrouvé des lunettes, et le moral qui est toujours un peu "under"!!

Come back journal danielle jacqui

Je cherche toujours un éditeur!

Journal sortie de l’enfer vendredi 2003-05-16

Le 16 mai 1904 était le jour de naissance de ma mère.

Si je comptais bien elle aurait ce jour, je n’arrivais pas à y croire 99 ans. Notre mère, c’était à la fois un poème et un rempart.

Je ne sais pas comment l’aborder, je pense qu’un jour il faudra publier ses propres écrits et faire perdurer sa légende et celle de nos aïeux car elle a laissé tant de pistes que l’histoire propre à une famille rejoint l’Histoire.

Notre mère avait une forte personnalité et elle était très engagée.

… Trop engagée serait-il bon que j’ajoute d’un point de vue égoïste et personnel.

Je veux dire trop<>.

Pas assez libre d’idées et d’une conscience qu’elle avait acquises cependant, et forgées dans une éducation laïque, anticléricale et socialisante de son instituteur de grand- père Bonamy..

Je dis égoïste aussi parce que j’aurais bien aimé le confort d’une éducation bourgeoise en cocon.

C’était une question d’époque, et je la défends d’avoir su faire des choix qui étaient courageux et de les avoir assumés.

Elle prenait son bonheur dans cette aventure de vie quels qu’en soient les dangers.

Hommage à son courage!

Ses luttes s’accomplissaient dans la passion et elle avait engrangé dans ces temps difficiles, l’accomplissement personnel dont elle avait eu besoin pour réconforter les années difficiles de la vieillesse..

Cela s’était déroulé le plus souvent à notre détriment, à nous, mon frère ma sœur et moi, semblait-il, encore que......!.

Notamment, à cause de nos années de pension et de ce fait de manque affectif au quotidien.

Ceci dit je ne veux pas en gémir.

Je pense d’une façon générale, que des difficultés de l’enfance ne naissent pas forcément uniquement des boulets que l’on traîne toute la vie mais que bien au contraire ce sont justement de ces difficultés que surviennent des réactions bénéfiques qui amènent à se faire une vie riche.

C’est une question de richesse d’individu.

Qui gémit sur son passé à longueur de vie devrait avoir honte. Le passé ne peut pas nous servir d’alibi à l’échec, Il doit tout simplement être dépassé et transcendé.

C’est d’ailleurs tout simplement ce qu’avait su faire notre mère, qui n’avait pas eu forcément une enfance facile.

Elle avait une grande nécessité intellectuelle et le désir décuplé sur ses derniers jours d’entrer en communication avec tout ce qui bougeait

.Elle avait tout connu, et connaissait tout le monde.

Elle pouvait sortir mille et une histoires de rencontres ou d’aventures enregistrées par sa prodigieuse et tyrannique mémoire.

Comment elle avait connu Blaise Cendrars, Matisse, Sydney Chaplin, aussi bien que Marcel Cachin et d’autres innombrables.

Durant ses derniers mois de vie elle restait alitée et nous descendions prés d’elle Claude et moi, le soir, et elle ouvrait sa boite à souvenirs.

Je regrettais terriblement de n’avoir pas enregistré

.Elle était intarissable par exemple sur qu’elle avait vécu heure par heure et presque rue par rue, pour ne pas dire immeuble par immeuble…

Journal : sortie de l’enfer 16 mai 2003 suite

Depuis qu’elle n’était plus, il n’y avait plus rien derrière. Plus de confidences à faire ou à recevoir, plus de bâton de sécurité.

Il faut cependant, qu’un jour cela arrive, afin que notre destin propre puisse s’accomplir.

Tout ce que j’avais fait, avait été réalisé pour susciter l’admiration et "ma" « reconnaissance » de ma mère .

J’avais toujours pensé que je devais la décevoir. Il m’était même arrivé de penser que j’étais adoptée et je n’étais pas réellement sa fille.

Chaque fois que S... avait disparu, j’avais décuplé ma force de travail en me disant que je l’attendais et que j’allais tellement travaillé et accomplir des actes de vaillance qu’obligatoirement quand il allait revenir j’allais le subjuguer……en fait, je reconduisais un comportement acquis dans l’enfance par rapport à ma mère.

Je n’étais pas entrain de dire chaque chose et son contraire. On peut très bien devenir adulte et transcender les problèmes dus à notre éducation et tout en même temps reconduire des comportements acquis durant cette éducation.

En fait S... était si loin de moi, qu’il n’en n’avait rien à faire et que je ne subjuguais rien du tout. Du moins le croyais-je.

Ce n’était pas sûr. Sur ce point on ne saura jamais. C’était peut-être tellement le contraire !


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