14.5.07

 

Lundi 14 Mai

2ème partie (suite du texte de Dimanche 13/5)



Je serais prétentieuse si je voulais digresser sur « la folie », il y a des spécialistes pour cela.

Mais dans la mesure où pour me blesser une lettre anonyme adresse son courrier à la « Maison de la Folle qui peint » entre autres injonctions qui se veulent insultantes, je suis bien obligée de me poser des questions sur l’état mental de la personne qui se laisse entraîner à un tel débordement, et de lui conseiller quelque pratique d’art thérapie.

Bien obligée de reporter mes réflexions sur le fait que, quelque part et parfois nous entrons tous en tout ou en partie en état de dérèglement mental à dose homéopathique ou à forte dose et qu’il n’y a aucune atteinte à se réclamer d’une collection qui authentifie les qualités créatrices de personnes plus libérées par essence, des contraintes et des tabous de la culture dominante.

Je suis en art depuis quarante années à présent, et je suis heureuse, de saluer la Collection de l’Art Brut, qui fut des années durant, le seul endroit à s’intéresser à des travaux comme les miens ou semblables aux miens.

Le seul endroit qui répondait à nos courriers et dispensait les encouragements.

Je suis actuellement, accomplissant une action déroutante.

Je dois en même temps tenir la barre de ma direction retentissante et parfois perturbatrice, sans dérouter, en tâchant de ne pas déboussoler de façon déraisonnable, et même si je tiens fort ma lampe- tempête, les choix ne sont pas simples.

Je me démarque d’un critère principal de l’artiste d’art brut pur qui reste prisonnier d’une même technique, par la complexité » de toutes mes techniques.

Alors que, dans le cas présent je suis comme une nonne dans son monastère, au rythme des cloches sonnantes de l’Eglise proche, pieusement prisonnière d’une même technique qu’il me faut apprendre et apprivoiser.

Il y a une telle coupure, et une si grande différence de rendu, entre mon épopée actuelle, qui pourrait vite être qualifiée de Grand Art, ce qui à mon sens me mettrait en danger, et mon œuvre globale antérieure, que je dois absolument trouver la soudure d’assemblage sauvage des structures accomplies, pour retrouver la Danielle Jacqui, que d’aucuns traitent de « folle ».

Et, en même temps que je souhaite m’isoler, pour me concentrer dans mon action, et tourner le dos au public, je suis happée par la nécessité de le rencontrer, lui qui vient nombreux et de militer le mot n’est pas trop fort, pour défendre mon programme que d’aucuns voudraient mettre en danger.

C’est une belle aventure toute fois, même s’il m’arrive d’y perdre pied..

Danielle Jacqui.


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