15.12.06

 

Vendredi 15 décembre 2006.

Bonjour Antoine.

Je te rassure, je ne suis pas entrain de renoncer à la finalité de notre projet de « Résidence d’Artiste» : investir la façade ville de la Gare d’Aubagne.
Tu sais comme moi, que cette réalisation se fait dans des conditions précaires, puisque aucun contrat n’est préétabli, et qu’en ce sens je suis comme un équilibriste qui espère aller au bout de son projet mais qui ne dispose d’aucune certitude.
On dira que je fais comme si, mais je suis réaliste………..
Ma recherche et le rendu actuel au bout d’un mois et demi, commencent à pouvoir être visualisés, pour moi, comme pour les autres, car je ne savais pas au départ, jusqu’où en la matière allait ma capacité.
Pouvoir y arriver, est magique!
Je suis reconnue internationalement mais sans avoir un statut d’artiste à part entière, semble-t-il, même si certaines avancées ont pu certaines fois se produire, ce dont je rends grâce.
J’ai le privilège de demeurer « Outsider Art ».
J’en assume la difficulté comme l’honneur.
Tout juste la région au sens court du terme local, ouvre la voie de ce que l’on nomme « la reconnaissance ».
Plus loin juste à côté je sens la frilosité.
Pourtant les choses se passent normalement.
Il est bon que les voix s’élèvent d’abord au niveau local pour admettre un artiste du cru.
Je travaille l’argile avec plaisir et folie comme tu peux voir.
Cette situation est un privilège et j’en remercie tous les décideurs.
Je ne l’ai pas dit, mais mes ennuis de santé ce début d’année ont été si graves, que j’ai craint terriblement de ne pouvoir accomplir ce rêve.
Je pense intimement que mon « Gardien du Seuil », avait allumé ainsi, les voyants rouges de la prudence, et de la modestie nécessaires.
L’argile pour les mains, a des vertus incomparables qui associées à l’emphase de la création font que je dépasse mon handicape.
Je ne sais pas si j’ai un jour ressenti un tel bonheur intérieur. Je reste seule et concentrée sur mes créations comme un chercheur dans son laboratoire, comme tu peux, cher Antoine te rendre compte.
J’accomplis ma prise de risque, comme je pense l’ « Artiste » doit savoir le faire. Même le Feu, semble m’adopter, puisque nos cuissons se conduisent parfaitement jusqu’ici, avec mes œuvres de dentelle, comme disait une visiteuse hier.
J’espère que les décideurs quels qu’ils soient, auront à leur tour cette audace nécessaire pour nous suivre.
En l’occurrence, tu peux te battre, toi.
Ta tâche n’est pas facile ni la Leur.

Et j’ai quant à moi un devoir de réserve.
Par contre il est tout à fait normal que je demande à être confortée par un accord contrat, qui envisage la destination de mes réalisations si nous n’obtenons pas la possibilité d’accomplir ce projet comme il est rêvé.
Bien à toi, Antoine.
Danielle.

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