28.2.07

 

ATN mercredi 28 février 2007


Je suis dans l’incertitude par rapport à la continuation de « La Résidence » d’artiste après le 13 mai.
Ce point précis doit être réfléchi et solutionné dans l’immédiat, ne serait-ce que par respect pour « Celle qui céramique » Ö si !.......bien ! oserais-je dire ! Et affirmer !
Je ne vois pas pourquoi je prendrais des chemins de traverse, pour faire expliquer par quelqu’un d’autre ce que je pense moi-même, sous le prétexte que je serais moins crédible en ce cas.
Lorsque j’ai quelque chose à dire, je n’ai pas la langue de bois, ce qui fait de moi, quelqu’un d’un peu « hors la norme », mais j’assume.
Je dis donc à haute et intelligible voix que, dusse-je me tromper, ma réflexion me porte à croire que ma présence aux ATN, dès à présent, et pour plusieurs raisons importantes que je ne demande qu’à expliciter, est un facteur de chance pour cette structure.
A condition que, l’on respecte l’Atelier, en le réservant uniquement à cette vocation du moment, et que l’on ne me considère pas comme une pièce rapportée, qui gêne un peu les habitudes et objectifs ordinaires.
Le projet hors les normes, que nous portons et réalisons, (et je dis NOUS, puisque je ne suis pas seule, et que nous trouvons au fil du temps bien des solidarités) est en sus une véritable chance, pour « ICI », je suis persuadée, si on a le courage de l’assumer. Dans le contexte général, nous avons une longueur d’avance, et c’est une chance. Ne pas l’oublier.
Il ne peut cependant pas trouver son aboutissement en six mois.
Il est donc nécessaire de reconduire « La Résidence ».
Je m’avance beaucoup, mais tant pis, je pense que cette continuation devrait s’effectuer aux ATN, qui glorieusement se sont portés prioritairement partenaires.
Il est évident que si cette solution que ma réflexion privilégie, ne peut être adoptée, il faut continuer ailleurs. Une interruption de l’avancée de la réalisation qui est un suivi, serait préjudiciable à l’homogénéité de l’œuvre créée.
Il est donc possible pour moi, de poursuivre cette « mission », dans ma « Maison » et de réutiliser ma remise comme je l’ai fait pour toutes mes préparations, quels que soient les difficultés.
« L’Association des Amis de Danielle Jacqui », pourrait alors prendre le relais, c’est ce que je compte proposer.
Cela aurait l’avantage de garder « La Maison » ouverte tout l’été et de pouvoir recevoir les nombreuses personnes qui demandent à visiter, et que je néglige depuis plusieurs mois.
Tant pis pour les difficultés d’un atelier de fortune et non approprié, si c’est nécessaire, je m’arrangerai.
Come back .......journal été 2002 1er septembre
La « remise » (28 février 2007 page 2)

................... Je ne pouvais plus œuvrer dans la remise, tant les œuvres réalisées pour « Le Château » étaient amoncelées en stockage.
J’étais envahie en même temps par les matériaux, sacs de ciment, perles, carrelages. Les outils, les seaux et « gamates », les boites de peintures, pinceaux et autres tubes en tous genres. Les oeuvres entrain ou en phase de séchage.
Il y avait nécessité de remettre en ordre mais c’était le principe des vases communicants, plus je débarrassais d’un côté et plus je m’encombrais de l’autre.
J’avais installé dans l’entrée directe et en bord de trottoir une table à dessin sur laquelle je réalisais mes peintures à l’huile.
De cette façon, je recevais le jour en direct. Je tournais le dos à la route et les visiteurs nombreux en cette période me surprenaient. Il fallait alors prendre des précautions pour qu’ils ne se tâchent pas au passage devenu exigu.
J’avais fait du ciment sur la sculpture appelée « Ursule ».
Cette sculpture était constituée d’un corps recourbé, trouvé dans l’Huveaune, que j’avais recouvert de grillage et de mortier de ciment.
J’avais ajouté sur l’espace supérieur une tête constituée par un coulage sur un plateau en polyuréthane grillagé. Le tout terminé par un patient collage de céramiques et perles avec joints au ciment. Ce dernier travail se compliquant souvent par les interruptions occasionnées par l’entrée des visiteurs.
Il fallait faire des petits morceaux et nettoyer les carreaux tout de suite. Si cela séchait, je ne pouvais plus en venir à bout.
Il m’était nécessaire de dégager des panneaux très grands, provenant de la récupération de mon ancienne façade, et que je restaurais et transformais.
Quand la soirée arrivait je me retrouvais seule.Il n’y avait pas d’issue semblait-il à cette « isolitude » dévorante.....................;

27.2.07

 

Lundi 26 février 2007


Il y avait sur le panneau des messages aux ATN ce jour, un message désagréable et anonyme. Ce message signalait qu’il y en avait « des »………. Qui n’aimaient pas mon travail et qu’ils étaient nombreux.L’art n’est pas fait pour plaire. Il doit remuer.


Je ne travaille pas pour plaire aux « Anges », je m’implique sur une dynamique de création, qui fait appel à l’imaginaire et je ne cherche pas à séduire. « Créative », ou non, tels sont, mon choix et mon challenge.


Je ne désire pas discourir avec des gens dont les motivations d’intérêts, seraient dirigées par des critères autres, que le choix artistique, ai-je dit. L’attaque anonyme est vile, d’où qu’elle vienne!


J’ai quarante ans d’expression créative et les critiques dans notre terroir, et les révoltes que mon travail a pu susciter n’ont jamais cessé. Ceci s’est exercé sans pitié.


J’ai toujours essayé de ne pas m’en décourager.


Ceci n’empêche, qu’il se trouve dans notre contrée des gens extrêmement nombreux pour apprécier. Malheureusement, les détracteurs qui ne sont pas forcément majoritaires crient plus fort, ce qui est gênant car cela est capable d’induire en erreur des décideurs.


Ce même travail, que d’aucuns ont tant décrié est remarqué et signalé parmi les plus grands livres d’art, et fait déplacer des gens venus du monde entier. Il n’y a pas de hasard en la matière. Faut-il que ce soit moi, qui vous le dise!


Je suis un « passage » nécessaire, il en faut « Une » pour avoir ce courage.


Ce souffle venu autrement, qui est en moi, vous laisserait indifférents s’il ne vous mettait pas en un questionnement nécessaire, même si c’est dérangeant.


Ne me faites plus pleurer, je vous aime!


Danielle.


23.2.07

 

Vendredi 23 Février 2007





L’art singulier est par nature indéfinissable.

On peut cependant dire sans peur de se tromper qu’il est par excellence un art propre à chacun, qu’il ne peut donc être enseigné, et qu’il ne peut être réalisé en série de façon à faire un ensemble susceptible de s’y intégrer.

L’art singulier est honnête avec soi-même et avec les autres.

On se fait du bien, « art thérapie » ou du mal………… Il peut être auto- agressif,

Il est créatif, inventif. Il est à l’origine réfractaire au système de l’art, et de son marché.

On ne fait pas de l’art singulier pour en faire.

Il surgit le plus souvent par hasard et on le découvre soi-même.

Le plus souvent on s’y obstine !

L’art singulier est produit par des gens souvent en difficulté ou dans la difficulté, avec des moyens humbles. Je veux dire à la portée de tout un chacun.

Crayon noir, porte- plume et encre, fusain, crayons de couleurs, stylo bille, ou caca d’oie !............sans aller plus loin.

Quoique, rien ne s’oppose à l’utilisation de matériaux rutilants voir dispendieux.

La suite plus tard.

Danielle Jacqui est-elle inventive ?

A-t-elle enfin trouvé son chemin propre, dans cette embellie créative de l’argile, ou en est-elle encore aux balbutiements ?

Ou est-elle trop imprégnée de la culture de l’inconscient collectif ?

Ces questions à aborder sont plus importantes que les histoires intéressantes, mais scolaires de la céramique et des différents stades de la cuisson.

Pourquoi,

Mais parce que la céramique dure et durera, tandis que ce n’est pas le cas de Danielle, qui après ce « stage » fera autre chose. Et sera dans un autre « Paradis ».

Toutefois après m’être posé toutes ces questions, j’ai inauguré une façon de travailler au résultat très plaisant.

J’ai déposé à même la plaque de grés habituel, destiné à devenir un carreau, de la pâte de grés plus fin en boue et j’ai implanté des boudins d’argile par-dessus, dessinant le motif choisi.

L’effet est tout à fait singulier.

Je me régale de cette innovation.

Sortie du four ce matin et surprise et déception je ne sais plus……….. et projet de ré intervention, comme d’hab……… ;

cet après midi :

Séance, or ?

Séance mise en couleur ? Les deux sans doute.

Une visiteuse m’a parlé d’une expérience à faire qui me tente en utilisant l’adjonction de pâte à papier. J’essayerai cela à la maison.


22.2.07

 

Jeudi 22 Février 2007


Pierre est venu enfourner la cuisson haute température avec la grande poupée, que l'on appellera Clara. Je mettrai en couleur demain la seconde : Rolande pour qu'elle cuise d'ici la fin de semaine.

J'ai plusieurs pièce très compliquées en séchage, il faut que je prévois pour elles des socles de soutien et de positionnement. Enfin j'ai préparé selon la recette de Pierre, des feuilles minces de grés sans cailloux à faire sécher puis à humidifier et à mettre en pâte pour que je puisse dessiner les carreaux de la fresque que je voudrais voir prête le 6 avril.

En attendant: extrait du journal Américain n°1

Printemps 2002

La sixième semaine. Fin. (Je cherche toujours un éditeur!)

Enfin, Marguerite la très chère, m’avait conduite à l’aéroport et m’avait aidée pour les formalités de l’embarquement.

On m’avait fait un ticket pour que je puisse avoir une réduction, si je voyageais souvent, sur sa demande, et aussi, elle m’avait fait obtenir le « badge Aide », au motif que je ne comprenais pas bien la langue.

Cela avait été très pratique car j’avais été assistée pour les embarquements et changements d’avion.

Je m’étais embarquée pour Pittsburg où j’avais trouvé ma correspondance pour Paris.

En dessous des beaux nuages on apercevait une rivière, mais j’étais au milieu de l’aile et je n’avais la vue que lorsque l’avion s’inclinait.

I had a big adventure !

Rosalie, coucou, comme je t’aimais !

Et tes parents aussi, et Lee. Et sue, et Marguerite, et Diane, et George et sa femme l’autre Sue, et tous et toutes.

La nuit était tombée, puis nous étions allés à la rencontre du jour que je guettais.

C’est alors que j’avais vu le soleil se lever dans un Panorama de rose et surtout de rouge absolument incroyable.

Si, avant de mourir on me proposait une dernière vision de ce monde, c’est celle là, que je choisirais ! J’étais au-dessus du soleil, et il semblait vouloir s’engloutir dans une mare de feu. Mon Dieu ! Comme c’était beau !

J’aurais pu mourir, ainsi dans le ciel, et je n’aurais jamais su pour Swan!

L’homme drague la dame. L’Homme, la femme, le drame, la dague. Idiot, idée, idéal, label, bel idiot. Le rassurant et le triste de la vie, serait d’accéder au confort dés lors que de toute façon les jours étaient déjà comptés. Je tournais des idées sans queue ni tête, en attendant d’arriver.

Si j’étais disparu en cet instant là, je n’aurais jamais su que j’allais un jour de 2004, me lasser de souffrir, me révolter et me faire hara qui ne riera plus et perdre Swan, pour cette éternité.

Ma Maison était-elle toujours debout ? Et les palmiers du jardin avaient-ils survécu à six semaines d’absence ?

C’était drôle, dans le vrombissement de l’avion, j’entendais un air de musique : . Mais c’était sans doute dans ma tête : .....oh ! My darling ! Oh ! My darling ! Oh ! My darling Clementine !..............

A l’aéroport Serge mon fils m’attendait et jusqu’au départ du TGV le lendemain il s’était gentiment occupé de moi.

En arrivant à Marseille, Jacques, que nous avons malheureusement perdu depuis, m’attendait, merci à Lui et à mes amis d’être si gentils. J’avais retrouvé ma « Maison de celle qui peint » et la préparation harassante de mon exposition au « Château des Adhémars » abandonnée pour ce temps de voyage Américain.


21.2.07

 

Mercredi 21 Février


Je disais hier : « J’opte pour l’idée, que nous ne préparons pas un éventaire d’objets en céramiques pour être présentés en tant que tels et proposés à la vente à « Argila ».

Mais que nous préparons une véritable composition et installation dans un contexte d’Art Brut. Dans cette perspective, les épreuves libres seront sans doute plus intéressantes.)

Nous ne pouvons pas non plus, Antoine, dans ce contexte, (le mien), sous prétexte d’animation nécessaire, préparer une exposition de mon travail comme les expositions classiquement préparées.

Nous restons dans un atelier d’Art Brut.

Voilà 18 ans que je réalise, entre autre, les installations et scénographies des festivals d’Art Singulier, ce qui pourrait me donner titre d’Expert, si tant est que j’en revendique la fonction.

Dans ce cas particulier, si j’ai besoin d’aide extérieure aux partenaires présents ATN depuis le début de ma « Résidence d’Artiste » et qui me suffisent, faisons appel à mes amis et associés du Festival d’Art Singulier qui ont l’habitude de travailler avec moi.

Je comprends ton désir, de présenter les différentes étapes des réalisations céramiques.

Je te remercie et tous, qui m’ont offert, le plaisir d’aborder cette matière de la terre cuite, mais ce n’est pas ici le but principal de ce qu’il faut réussir.

J’ai exclu de mon travail une fois pour toute, tout ce qui est scolaire, ce n’est pas pour en devenir le chantre, ni pour monter une exposition de façon scolaire.

Le public peut maintenant, entrer dans l’Atelier ouvert de « Danielle », nous pouvons organiser une soirée étape le 6 avril dans cet atelier, et montrer les dernières réalisations depuis le 2 février.

On peut expliquer de façon verbale à qui le désire, les différentes étapes, mais la force et l’intensité de mon travail ne doivent pas se faire bouffer par ces détails.

Je reste le concepteur exclusif de mes présentations et des installations conséquentes qui seront l’œuvre si nous allons au bout du projet.

Ce qu’il reste à démontrer !


20.2.07

 

Mardi 20 Février bis




Pierre de retour après quelques jours d’absence a fait la sortie de four, des pièces « à l’or et au platine ». C’est beau !

Nous avons chacun pris du temps pour apporter nos appréciations.

Dire que je sois satisfaite n’est pas exact, je peux mieux faire, à condition d’y mettre plus de temps et de faire une analyse critique et objective. La limite de temps par rapport à la date butoir de fin de « Résidence » m’oblige à me presser plus qu’il ne faudrait.

D’une façon générale, il faudrait prendre beaucoup plus de temps pour la mise en couleur.

Pierre suggérait que l’on pourrait tenter une quatrième cuisson.

Nous avons convenu d’avancer et de reprendre cela à la fin de « La Résidence », si nous l’estimions nécessaire.

J’opte pour l’idée, que nous ne préparons pas un éventaire d’objets en céramiques pour être présentés en tant que tels et proposés à la vente à « Argila ».

Mais que nous préparons une véritable composition et installation dans un contexte d’Art Brut. Dans cette perspective, les épreuves libres seront sans doute plus intéressantes.

Hier après midi, visite, des enfants de classes d’écoles maternelles.

Visite de la Directrice d’une émergence de fabrication céramique très importante ici.

Visite de plusieurs personnes avec lesquelles j’obtenais l’adhésion à notre projet, en énonçant mes arguments.

Il me semble important de ne pas diffuser l’idée de notre projet sans l’accompagner des raisons qui sont les nôtres et nos explications soutenues.

Les gens rappelaient qu’un projet novateur, déclenche toujours des controverses au début, et finit le plus souvent par être admis et adopté.

Il me semble important aussi, que l’on comprenne là où sont les décideurs, que ce projet peutêtre redouté, comme dérangeant, mais qu’il y a l’argument contraire, et beaucoup de gens intéressés et même motivés par rapport à l’avancée créative nécessaire ici.

Des gens, ici, affirment regretter la conception trop neutre du centre- ville.

Parmi les visiteurs, mon amie précieuse Michèle, et une dame « professeur de philosophie ».

Elle adhérait au projet.

Elle avait subi récemment une intervention chirurgicale, et nous avons pu échanger pas mal, sur nos hallucinations, post- opératoires et nos moyens de pouvoir les résorber.

Et les relations ou non, de cause à effet au travers de mes créations céramiques aux ATN.

Je pense m’être libérée à ce sujet, et entrer dans une phase de paix et de liberté qui va retentir sur l’évolution de ma création.

Je ne veux pas être suffisante ni immodeste. J’aimerais tellement être plus performante !

Mais je crois que cette installation au cœur créatif de la ville ne peut qu’être bénéfique.

Je suis un peu, comme Parmentier, cultivant sa pomme de terre ! Une provocation à l’envers.

Une incitation.


 

Mardi 20 Février



Journée intéressante hier. Rencontré beaucoup de gens et "milité" pour mon projet: la Gare!

Il paraît que, au cours de repas ici et là dans la ville, le projet fait gloser. C'était mon respecté "ami Georges Sicard" qui avait dit un jour, qu'il y aurait des gloses!

Jeunes filles, permettez-moi, d'avoir mon caractère et de désirer que vous preniez des images fortes, pour la "communication".

Ce sera bien pour notre projet, et c'est une bonne expérience pour vous.

Je vous aime, ne l'oubliez pas!

Petit document antérieur pour me situer!

(Journal 10 octobre 2002)

Le film.........

Je travaillais avec les trois hommes du "Château" pour charger mes œuvres dans le camion.

Il me fallait être "multi dimensionnel" et partout à la fois.

Contrairement à ce que j’avais pensé initialement je ne pouvais pas laisser les cinéastes travailler seuls dans leur coin.

Le tournage nécessitait mon entière collaboration

Après s’être informés et avoir mûrement réfléchi, à l’intérêt de la chose et aux moyens je suppose de mettre leur projet en route, V. et Ph., étaient arrivés chez moi, pour passer ces quelques jours intenses et riches d’aventure en tournant un document filmé sur le déménagement et le désossement de mon œuvre et l’installation au "Château des Adhémars" à Montélimar.

Je ne mesurais pas exactement, l’importance de ce document, je pensais toutefois que si l’on s’intéressait quelque peu à ma démarche plus tard, il serait très important.

Non seulement en tant qu’archivage d’un évènement relatif à mon œuvre, à mon aventure de vie d’artiste, à l’état de la « Maison » avant, pendant et après.

J’avais accepté et joué le jeu. Mais c’était un risque de perturbation et de dépassement de mes forces par rapport à l’évènement prioritaire le déménagement des œuvres pour construire l’exposition à Montélimar.

Le film était très bien fait.

Ces gens avaient travaillé avec foi et une grande simplicité et une exigence professionnelle.

Ils étaient devenus des amis.

Toutefois et comme toujours je n’aimais pas mon image, pas plus que je n’aimais le son de ma voix.

Pendant très longtemps, du temps de Claude, j’avais renoncé à mon apparence. Je pensais que je donnais par le truchement de mon art, le reflet de ma beauté intérieure et que cela devait suffire à la reconnaissance des autres.

Je m’étais éteinte, abstraite de toute velléité d’apparence et de prétention à la coquetterie.

J’étais dans la troisième dimension, comme si ma vie de femme était un chapitre clos.

Depuis l’entrée de "Swan" dans ma vie au contraire, je courais après ma jeunesse perdue et un désir d’être belle. Et toute atteinte à ce désir, toute confrontation avec la réalité, me gênait considérablement.

Le film vu sur grand écran, me rendait plus tolérable à moi-même. Mais sur vidéo, je ne supportais pas.

Cette robe rouge que je croyais belle, m’allait mal.

Je me trouvais bossue, grosse, presque difforme, et ridée comme une vieille peau que j’étais sans doute.

En fait de l’avis d’amis, la vidéo n’arrangeait rien et sans doute les lumières rasantes aussi. A leur avis, j’étais beaucoup mieux dans la réalité, qu’il n’en paraissait là.

Il faut bien se dire que cela tenait de la prouesse, de vivre et d’organiser un travail pareil

tout en ne pas oubliant que j’avais une caméra qui comme un microscope me suivait pas à pas.

La différence entre le savant et le reporter n’existe pas car tous deux prennent les microbes sur le vif.

J’étais le problème, car je voulais bien d’un reportage, mais plus encore je voulais un film.

Et, dans le film qui pérennisait mon image, je me voulais belle



19.2.07

 

Dimanche 18 Février







Je suis obsédée, par cette cuisson biscuit à sortir, cette cuisson or, que Daniel s'est si gentiment proposé de mettre en route.

Merci, MERCI.

A demain pour le résultat !?

Et en attendant remontant le temps, je propose :

Journal printemps 2002 (4)

29 avril (suite)


J’étais fascinée et bouleversée par le spectacle.......Si j’étais dans le ciel c’était pour ouvrir mes yeux sur l’aventure et la nature et certainement pas pour regarder des films idiots sur l’écran minable adossé sur l’arrière du siège de mon voisin avant.

Ceci dit, chaque fois que nous avions conversé en anglais, il avait compris, ce charmant petit Américain, ce que je lui disais, et vice et versa. Il eut pu être blagueur, chatouilleur et nous nous serions bien amusés, mais il m’avait laissée seule avec mes pensées nulles................

..............Dans le ciel ; Je « m’enliselirais » et je me disais que l’avion pouvait tomber,

Et je « vissais » et « versatilais » sans vice.

Pensée dans les nuages pince-moi, et pince-mi.

Je parlais en anglais en pensant le français.

En franc parlé aux portes du paradis je m’égarais au-dessus des terres gelées,

En pensant à Lui, l’homme glacé qui déglaçait et décongelait tout seul à présent depuis que j’étais partie.

Passion, je le savais, fugace, fougasse, trompeuse et trompée et trompette qui s’espaçait, et qui m’agaçait sans que je puisse renoncer...............

Durant la traversée, j’avais fait tout un travail d’annotation concernant les photos que j’emmenais et qui avaient été bien utiles ensuite.

Les choses avaient été un peu difficiles pour moi en arrivant à l’aéroport de Philadelphie, car il y avait une file impressionnante de voyageurs aux services de l’immigration. J’avais attendu plus de deux heures et je me faisais du souci parce que ma correspondance pour Allentown, partait une heure après mon arrivée. Mais les choses s’étaient bien arrangées, j’avais pris la correspondance suivante.

A l’arrivée, Sue, en charge de ma personne durant tout le séjour, avait été prévenue de mon retard, et m’attendait.

Ainsi avait commencé la rencontre avec « L’Ange Gardien » qui avait été de tous les instants :

La magnifique et irremplaçable Sue.

J’avais été d’abord reçue pour une aimable réception de bienvenue.

Puis conduite dans l’appartement qui m’était alloué pour la durée de mon séjour, en face de l’université, en bordure d’un grand et superbe parc.


16.2.07

 

Vendredi 16 Février


J’ai adoré mon travail hier matin.

J’avais prévu un socle d’art brut pour le coq réalisé la veille.

J’ai voulu jouer avec les boudins de terre superposés de façon hasardeuse, et je me suis

disciplinée pour conjuguer audace et prudence, afin de ne pas voir tout s’écrouler.

J’ai réalisé une sorte de poupée qui me plaisait beaucoup aussi, et finalement j’ai décidé d’associer le socle et la poupée.

Le coq attendra une autre base.

Nous avons fait la sortie de four « biscuit » de la grande poupée que j’ai commencé à peindre, mais je me suis arrêtée en questionnement par rapport aux couleurs.

Je voulais la réaliser majoritairement noire, car le noir sort très épais et beau, au résultat.

Mais le noir est très délicat et sévère aussi.

Si j’en crois les transcriptions sur mon travail, du père de l’un de mes amis, j’ai intérêt de ne pas provoquer les « douillets », qui amalgament les œuvres imaginées d’un bestiaire fantasmagorique avec des sortes d’invocations qui ne vont pas dans mon sens. Du Tout.

Il est certain que si je réalisais des santons provençaux ou des angelots, (je n’ai rien contre cela d’ailleurs), je passerai mieux, et cela éviterait les grincements de dents.

Ceux dont les dents grincent, croient préserver ce passé légendaire et édulcoré du typiquement provençal.

Quand les grincements sont honnêtes, j’accepte et suis prête à en discourir. Faisons une conférence débat, pour le 30 mars à ce sujet !

Quand ce n’est pas honnête mais orienté, on me permettra de ne pas en avoir envie.

N’oublions pas, que si le soleil est beau ici, le Garlaban magique, et Aubagne la plus belle ville de France, nous ne devons pas y mourir enseveli sous les cendres de la légende, et que pour que cette dernière se perpétue, il faut aller de l’avant. Nous sommes entrés dans le 21 ème siècle!

Savoir reconnaître les créations de notre temps et apprécier que l’art se crée dans les profondeurs de l’inconscient collectif. Etre heureux de ces participations nécessaires et dérangeantes qui pourraient être considérées un peu, comme une forme de richesse locale.

Enfin !


14.2.07

 

mercredi 14 février


Je suis allée "chiner" chez les "C" où je suis toujours si gentiment accueillie.
Je voulais avoir des informations sur la technique de l'engobe.
Je sais ce que je voulais savoir et j'attendrai de voir Pierre Architta pour plus ample informations, avant que de n'essayer.
J'ai trouvé avec ravissement de quoi réaliser des filets en argenture sur les pièces bleues, un peu trop bleu nuit, sorties du four lundi.
Je suis sûre que ce sera " terrible"!
Une cuisson biscuit sera défournée demain matin et j'ai réalisé 3 nouvelles pièces depuis lundi.
Petit retour en arrière en attendant sur mon journal : septembre 2002.

"Contre point"

Si cette contre page n’était pas brodée, contournée, enjolivée, « émerveillosée » par des mots boutons.
Si elle ne changeait pas le rythme et ne brisait pas la monotonie du récit cela deviendrait comme l’espace tout lasse. Un roman à la feuille de guimauve et au sucre de rose.
J’étais plus active que jamais cependant. Et avançait lentement mais sûrement la longue liste de mes créations en préparation de mon expo au « Château » pour l’automne.
J’avais voulu rendre hommage à « Rosalie » en réalisant une sculpture en son honneur.
J’avais utilisé un piètement en matière plastique très solide me semblait-il. J’avais organisé de façon solidaire un grillage autour du piètement et commencé d’emprisonner le tout dans un coulage de mortier. J’avais pris la précaution d’auréoler
la masse cimentée d’une large bande de grillage resté nu, sur laquelle j’avais prévu depuis le départ de fixer les innombrables boutons dont je disposais.
Au fur et à mesure du coulage il s’était avéré que le support en plastique n’était pas assez résistant et je l’avais vu plier dangereusement.
J’avais consolidé avec des ferrailles rigides, jusqu’à obtention d’une tenue verticale solide de la masse.
J’avais décidé de réaliser la sculpture géante devant la porte de la remise afin d’économiser les manutentions lorsqu’il s’agirait de la charger.
Lorsque j’avais estimé mon coulage au point, j’étais passée au « céramicage » sur ciment, et à la fixation des boutons sur le grillage. Tout ce travail exécuté dans une parfaite anarchie par rapport aux règles de l’art et substituant à ces dernières, l’énergie de ma fantaisie la plus absolue.
Mon éthique propre voulait que je marche contre le vent et non pas « sous le vent », mais finalement les deux choses n’en disaient qu’une.
Je la voulais païenne ma « Rosalie », rutilante.
J’avais travaillé les pâtes de verre en les surajoutant ligne à ligne. Comme si je brodais et surjetais et rapiéçais. Avec l’application que j’apportais sur mes broderies, tant dans les formes que dans les couleurs.
Cela avait duré des jours et des jours.
Je lâchais et je revenais.
Entre deux, je me livrais aux séances de « jointage ».
Le local était ouvert et « Rosalie » devant la porte attirait les visiteurs qui m’accaparaient si bien que lorsque je reprenais le travail, le ciment avait séché, et j’avais un surcroît de difficultés presque insurmontables pour nettoyer
.

 

Mardi 13 février




9.2.07

 

Vendredi 9 février 2007



Pierre m’a apporté hier matin les nouveaux oxydes.

Mise en cuisson haute température, ce soir vendredi. Ainsi, le four fera sa montée et redescente durant le week-end et nous arriverons lundi pour défourner.

Nous disons que nous aurions besoin à présent que « les décideurs » montrent le bout de leur nez, car nous avons l’impression d’être sur une « voie de garage, en ce qui concerne « la Gare ».

J’ai mis en couleur hier tout le jour de façon sobre, blanc et variations bleu noir.

J’ai essayé le nouveau vert.

J’ai été interrompue par un rendez-vous, avec un sympathique réalisateur de film qui trouve intéressante l’aventure de la gare.

Il veut bien prendre en compte mon propre désir sur un film plus romanesque tout en se demandant s’il a les épaules suffisamment solides.

Je crois que nous avons tous les épaules plus résistantes que nous ne le pensons, mais que nous manquons de confiance en nous dès qu’il faut aborder les choses qui ont l’air déraisonnables.

Pourtant, les aventures qui sortent de l’ordinaire intéressent.

Les projets utopiques sont plus difficiles à mettre en place, parce qu’ils font appel au courage des gens qui nous entourent, mais qui ne tente rien n’a rien!

J’expliquais hier, qu’en l’état actuel des choses sur les réalisations céramiques on peut voir et je crois apprécier un certain résultat.

On peut aussi estimer que nous disposerons dans trois mois d’un volant de céramiques du double de notre production actuelle.

Pour l’éventuelle mise en place sur la façade de la gare, c’est insuffisant.

En ce cas l’installation devra se doubler d’une forte application de mosaïcage, ou de structures mosaïquées en ciment.

Si l’on veut une imposante partie décorative de céramiques dominantes, il faudra renouveler la résidence pour au moins 6 nouveaux mois.

Nous avons besoin d’un bilan Antoine!

Ce soir M.F. la Conseillère pédagogique a proposé de venir à la maison emprunter de mes œuvres pour montrer aux poussins, ces élèves alentour, comme nous l’avons déjà fait cette année encore.

Il y a par ailleurs un diaporama, sur mon œuvre et ma maison qui circule pour les scolaires.

On se rappellera qu’en 2002, j’avais eu une collaboration sur une année avec quatre classes de sixième d’un collège de Grasse.

Mon travail est ainsi en maintes occasions depuis très -très- longtemps « pédagogisé ».

Pour bilan, je suis obligée d’en parler!


8.2.07

 

Jeudi 8 Février 2007


Je suis dans le temps,

Encore,

Bien que déjà hors temps,

Tandis qu’il est encore temps,

Tant et si bien,

Que mon temps est compté:

D’agilité, de capacité.

Je fais avec mes mains blessées par le rhumatisme,

Comme s’il n’en n’était rien.

Chaque pièce réalisée est un acquis sur l’œuvre.

Une victoire sur mes possibilités d’accomplir.

Je ne dois absolument pas porter de poids,

Je dois maîtriser l’usage de mes mains,

Ne pas solliciter mes poignets à l’encontre des limites possibles.

Ma volonté irréfrénable d’avancer ma création,

Doit savoir intégrer ces principes de sécurité.

Mais « L’argile », roi, bien utilisé, sauve.

Je le jure.

La malaxation de la terre, le modelage à pleines mains,

En toute intelligence, rééduque.

L’état de plaisir, de bien être, l’ambiance de la création,

Rendent la joie de vivre, le plaisir d’exister.

Comme la jeunesse retrouvée, après l’épreuve déstabilisante.

Cette possibilité d’accomplir outre le temps,

Rattrape le temps,

Celui, perdu, par exemple durant mes années d’enfance,

Pour cause de guerre.

C’est un bonheur!

Ô comme vous m’avez fait, tous un bel anniversaire.

Merci.

Danielle.


6.2.07

 

Mardi 6 Février 2007


5.2.07

 

 

Dimanche 4 Février


 

Samedi 3 Février





J’eusse pu prétendre que cette installation de mes pièces dans des jetés élégamment composés de miroirs, pâtes de verre, et mosaïques était une performance !

Si la performance même de cette soirée mémorable n’avait été accomplie par Pierre Architta qui a dansé avec le feu!

Il avait dressé ses fours dehors, dans la Cour de Clastre, au pied de l’Eglise.

La mise à feu et s’était faite vers les 16h.

Vers 20h, Pierre a sorti les pièces, mes pièces, du ventre du four en flammes.

Il s’est saisi de l’œuvre avec une lourde pince, et a relevé le relief incandescent vers le ciel afin que tout le monde puisse voir.

C’était absolument sublime.

Puis il a déposé le tout dans de la sciure en feu qu’il a recouverte, afin que l’étouffement, enfume l’œuvre rougie par le feu.!

Lorsque, enfin j’ai retrouvé mes réalisations, elles étaient métamorphosées.

J’avais envie de pleurer, tant l’émotion était intense!

Une caméra de télévision eut fait des images miracles!

Je suis subjuguée par le talent et le savoir- faire de Pierre.

Je ne m’explique pas, qu’un pays comme le nôtre qui possède des gens si capables et performants puisse régresser comme nous semblons le faire!


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